Agro-environnementBiomasse végétale
Communiqué de presse
‘‘Afyren peut devenir un leader mondial du bio-sourcé’’
L’Auvergne, comme d’autres territoires, regorge d’entreprises novatrices, audacieuses, initiatrices de nouvelles dynamiques, voire, de savoir-faire uniques au monde. Depuis 1999, Busi, précurseur des incubateurs d’entreprises innovantes liées à la recherche publique, a accompagné plus de 300 créateurs – chercheurs, docteurs, ingénieurs, techniciens ou étudiants –, qui ont donné naissance à une centaine de start-up focalisées sur des enjeux d’avenir.
Jérémy PESSIOT & Régis NOUAILLE, co-fondateurs d’AFYREN, un modèle industriel permettant de remplacer des molécules aujourd’hui exclusivement fabriquées à base de pétrole par une alternative 100% bio-sourcée, à partir de résidus végétaux.
‘‘Afyren peut devenir un leader mondial du bio-sourcé’’
Si Afyren fait beaucoup parler d’elle ces dernières années, c’est probablement par sa capacité à brûler les étapes – moins de 10 ans pour arriver à un modèle industriel ; dans le secteur de la chimie du végétal, où l’on a plutôt l’habitude de compter en décennies de développement. Afyren propose de remplacer des molécules aujourd’hui exclusivement fabriquées à base de pétrole par une alternative 100% bio-sourcée, à partir de résidus végétaux. La société démarre aujourd’hui la phase industrielle de son développement en sécurisant un financement global de 60 millions d’euros incluant une augmentation de capital de 21 millions d’euros. En 2020, Afyren intègre le French Tech 120 et obtient le label « Efficient Solution » de la Fondation Solar Impulse. Afyren est basée sur les travaux de recherche de Régis Nouaille, Docteur en chimie organique biologique et Ingénieur en génie chimique, complétés par les travaux de Jérémy Pessiot, Docteur en microbiologie et bioprocédés. Regis Nouaille a quitté la société fin 2019.
Régis Nouaille :
« J’ai créé Afyren en 2012, avec Jérémy Pessiot, mais grâce à la Région Auvergne, la phase de maturation avait démarré bien avant, dès 2005. Je faisais à l’époque une thèse sur la transformation des matières végétales par les bactéries ; l’idée originelle, c’était de créer des molécules d’intérêt qui pouvaient remplacer celles issues du pétrole… Lors de notre création, nous avions déjà une vision à très long terme, avec un plan d’actions sur 15 ans, qui raisonnait coût, efficacité, robustesse, efficience, jusqu’à la phase industrielle en cours aujourd’hui. L’innovation pour moi, c’est répondre à un besoin du marché ; dans notre cas, c’est une approche drop-in avec des alternatives bio-sourcées aux produits pétrochimiques existants. Nous avions de larges possibilités – biocarburants, bioplastiques, cosmétique… BUSI a permis la cristallisation du projet, en finançant des études – l’incubateur a vraiment permis de nous focaliser sur les bons marchés – et BPI est devenu un partenaire clé… Afyren propose aujourd’hui sept acides organiques différents. Les niveaux de pureté atteints et leur naturalité permettent de cibler des marchés très exigeants : cosmétique, arômes et parfums, nutrition humaine et animale, ou encore la chimie fine. Le meilleur conseil que je peux donner à un jeune entrepreneur, c’est de prendre son temps avant de créer sa société: avoir d’abord une vision, une vraie feuille de route, et s’entourer très vite des personnes compétentes ; dans mon cas, ce fut Jérémy Pessiot, étudiant brillant qui faisait sa thèse chez Afyren, et Nicolas Sordet, qui est devenu président de la société, et qui a su booster parfaitement la partie finance. Le succès d’une start-up réside pour moi dans le fait de bien se connaitre ses points forts, ses compétences, mais aussi ses limites : fin 2019, ayant la possibilité de faire une sortie partielle et l’équipe étant suffisamment armée, j’ai quitté la société, tout en restant actionnaire. »
‘‘Le succès d’une start-up réside pour moi dans le fait de bien connaître ses points forts, ses compétences mais aussi ses limites.’’
Jérémy Pessiot :
« L’incubateur BUSI nous a permis de garder – de reposer plutôt – les pieds sur terre, de ne pas partir trop haut dans les rêves un peu fous. Si je reviens 8 ans en arrière, je n’aurais pas osé imaginé notre parcours, ni tout le travail accompli ! Un conseil à tous ceux qui se lancent dans les biotechs, il faut très vite se placer à l’échelle industrielle, et s’entourer de ceux qui possèdent ces clés. C’est ce que nous faisons, en construisant notre propre usine, prévue pour 2022. Dans notre cas – valoriser de la biomasse pour concurrencer le pétrole, un gros défi – pas de place pour une approche classique qui serait cantonnée à la R&D ; il faut se confronter au modèle industriel. Pour moi, l’innovation ne doit pas être disruptive : l’inconnu fait peur aux industriels ; et si la bonne innovation, c’était juste réinventer l’eau chaude ? C’est notre postulat, se servir de l’existant pour en faire une chaîne nouvelle, des briques technologiques assemblées différemment ; on ne va pas détourner la nature, mais l’utiliser, la copier dans ce qu’elle sait faire de mieux. Ça a l’air simple, mais c’est compliqué de faire simple ! Nous proposons une solution de substitution à la pétrochimie, une alternative pour créer à partir de la biomasse, des produits qui sont aujourd’hui créés par voie pétrochimique.
Une base naturelle donc – des co-produits végétaux – et une approche respectueuse de l’environnement, sans déchets, adaptée à une économie circulaire. Dans le contexte actuel, être capable de produire en Europe ce qui est souvent fabriqué en Asie est un avantage qui prend un tout autre éclairage. Au niveau de la sécurité du sourcing, le made in Europe et le made in France vont devenir des avantages majeurs – sans même parler des bénéfices environnementaux de nos procédés. Autour de ce projet très ambitieux, nous avons réussi à fédérer une équipe solide et des partenaires fiables, tous convaincus par la démarche ; nous allons multiplier les usines, peut-être entrer en bourse. Afyren peut devenir un leader mondial du bio-sourcé’’
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