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Alliance de la Biologie Médicale (ABM) Face à l’inflexibilité du gouvernement, les biologistes médicaux en appellent au Président de la République : « M. le Président, ne laissez pas Bercy asphyxier la biologie ! »

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COMMUNIQUÉ DU 14/11/2022

• Au premier jour de leur mobilisation, les membres de l’Alliance de la Biologie Médicale
confirment la mobilisation exceptionnelle des laboratoires : plus de 95 % des laboratoires
sont fermés pour cause de grève ce lundi à 12h.

À l’occasion d’une conférence de presse visant à expliquer les raisons de leur mouvement, les
membres de l’ABM ont rappelé la proposition qu’ils font depuis le début et qui est
désormais soutenue par le Sénat : une contribution exceptionnelle de 250 millions
d’euros uniquement sur l’enveloppe Covid et limitée à 2023.

• Alors que le gouvernement refuse tout dialogue et répand des chiffres tronqués dans la presse
pour discréditer la profession, les laboratoires de biologie médicale en appellent
désormais à l’intervention du président de la République pour régler ce conflit.

 

Après des semaines à mener en bateau les représentants de la profession, le gouvernement laisse
désormais croire que le secteur de la biologie médicale bloquerait toute négociation quant à l’article
27 du PLFSS. Nous avons pourtant toujours prôné le dialogue et, dès le début, nous avons
affirmé que nous étions prêts à accepter une contribution exceptionnelle de 250 millions
d’euros en 2023 au titre de notre activité Covid.
Aujourd’hui, face au refus obstiné de nos interlocuteurs, nous sommes obligés de passer par la
seule langue parlée des pouvoirs publics : le rapport de force.
C’est le sens de notre mouvement de grève, qui est actuellement suivi par plus de 95 % des
laboratoires. Cette participation exceptionnelle montre que l’ensemble de la biologie médicale
(réseaux et syndicats) est uni face l’inflexibilité du gouvernement.

Pour rappel, les biologistes font des propositions. Ils ont salué, vendredi 11 novembre, le vote du
Sénat ayant transformé cette baisse pérenne en contribution exceptionnelle de 250 millions d’euros
en 2023. Cet amendement du Sénat est une reconnaissance claire de la légitimité de notre
demande. Cette demande, formulée dès le mois de juillet 2022, visait à participer à l’effort
exceptionnel sur les dépenses Covid, en contribuant précisément à hauteur de 250 millions d’euros
sur l’année 2023. Il faut que les autorités l’entendent !

D’autant plus que leur position ne cesse de se durcir. En l’état, la CNAM compte ponctionner
plus de 1,276 milliard d’euros sur la biologie médicale courante jusqu’en 2026, et ce sur le
fondement de chiffres trompeurs. Le gouvernement affirme que nous aurions fait des profits
records – parlant un jour de 7 milliards et le lendemain de 3,5 – mais ces chiffres ne sont pas ceux
de notre rentabilité ! Sur la période de la crise, le résultat net a « bondi » à 16 % en moyenne
en période de crise quand il est de 12 % en période normale.

D’un autre côté, notre chiffre d’affaires – qui ne prend pas en compte nos coûts – a effectivement
été exceptionnel. Nous ne l’avons jamais nié. Mais c’est le résultat direct de la politique du « quoi
qu’il en coûte » en matière de dépistage, scrupuleusement mise en œuvre par les laboratoires sur
ordre du gouvernement.

Et maintenant on voudrait punir les biologistes médicaux pour leur efficacité pendant la
crise ? Alors même qu’ils ont alerté dès l’automne 2020 sur le risque de dérapage financier
d’une politique de dépistage open bar ?

La situation est simple : le gouvernement veut faire de la biologie médicale un symbole, à
partir d’un constat tronqué, et prend ainsi le risque de déstabiliser en profondeur notre
profession. Très concrètement, le montant d’économies souhaité par les autorités va impacter
l’accès aux soins des Français et l’emploi : c’est près de 10 % de nos sites qui sont menacés,
soit 400 laboratoires de proximité.

Nous demandons donc aux pouvoirs publics de ne pas se tromper de combat, de ne pas
impacter notre cœur de métier, et en appelons maintenant au Président de la République :
c’est la santé des Français qui est en jeu !

Alain Le Meur, porte-parole de l’ABM alerte : « M. le Président de la République, entendez notre
appel ! Nous avons besoin d’une biologie forte, innovante et présente au plus près des
Français pour répondre aux défis de santé des prochaines décennies. Si le gouvernement poursuit
son projet, ce sont dix ans d’efforts pour construire une biologie de pointe qui seront
détruits ».

L’Alliance de la Biologie Médicale (ABM) fédère l’ensemble des acteurs de la biologie médicale française, représentants
syndicaux (Biomed, SDB, SLBC, SNMB) comme réseaux de laboratoires (Biogroup, Cerba HealthCare, Eurofins, Inovie, LBI,
Synlab, Unilabs). Parce qu’ils interviennent dans 70 % des diagnostics et décisions médicales, parce qu’ils sont au cœur des
politiques de prévention et parce qu’ils sont en première ligne de la gestion des épidémies, les acteurs de la biologie médicale
jouent un rôle pivot au service de la santé publique. Chaque jour, les biologistes médicaux agissent au service d’un demi-million
de patients, au sein de 4 200 laboratoires de proximité implantés dans tous les territoires. Pionniers d’une révolution
scientifique, industrielle et de santé publique, les membres de l’ABM ont pour priorité de maintenir une biologie de proximité qui
allie qualité, performance et innovation, au bénéfice de tous les citoyens.