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Bioélectronique : régénérer les nerfs périphériques

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Les atteintes des nerfs périphériques représentent près de 5 % des cas de traumatismes. Contrairement aux fibres nerveuses du système nerveux central, les fibres du système périphériques peuvent se reconstituer. Mais la restauration est souvent lente et rarement complète, et les patients conservent souvent des séquelles tels que engourdissement, perte de sensibilité, faiblesse musculaire … La stimulation électrique peut permettre d’accélérer et d’améliorer le processus de régénération du nerf mais elle ne pouvait être pratiquée jusqu’ici qu’au cours d’une intervention chirurgicale permettant d’accéder au nerf lésé. Une équipe de recherche emmenée par John A. Rogers, du département d’ingénierie de l’Université Northwestern d’Evanston, a mis au point un dispositif sans fil, programmable, biocompatible et résorbable, qui génère des impulsions électriques pour favoriser la reconstitution des nerfs. De la taille d’une pièce de monnaie, et inspiré des implants cochléaires, il est enroulé autour du nerf endommagé qu’il stimule électriquement avant de disparaître en 2 semaines. Les premiers tests réalisés chez des rats dont le nerf sciatique était abîmé sont particulièrement prometteurs. Les rongeurs qui ont bénéficié d’une heure de stimulation quotidienne pendant 3 à 6 jours ont retrouvé plus facilement leur masse et leur force musculaires ainsi que leurs capacités sensorielles que ceux du groupe témoin n’ayant bénéficié d’aucun traitement. La récupération est d’autant meilleure que la stimulation dure dans le temps et que la fréquence des stimulus électriques est élevée. En modifiant la composition chimique de l’implant et son épaisseur, les chercheurs espèrent créer à terme des dispositifs de durée de vie plus longue, pour améliorer encore la neurorégénération.

J Koo et al. Nature Medecine (2018) doi: 10.1038/s41591-018-0196-2