Santé humaine

Édito

Biotech et Medtech françaises en pole position en Europe

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La France va accueillir l’autorité bancaire européenne, un des deux outils phares de l’Union avec la Banque européenne d’investissement. Cette agence devra quitter Londres avant le 29 mars 2019, jour actant le Brexit, et se relocalisera à Paris. Bonne nouvelle. En revanche, Amsterdam a été élue siège de l’agence européenne du médicament (EMA), au grand dam de la communauté lilloise, « révoltée » que le gouvernement n’ait pas davantage soutenu la candidature de la capitale des Hauts de France.

Paris est déjà la première place boursière européenne  pour les biotech après les Etats-Unis avec 88 sociétés sur Euronext. Le carré du salon Actionaria, les 23 et 24 novembre dernier à Paris, en rassemblait une trentaine, cotées ou non : PrimaDiag, Domain Therapeutics, Cerenis, Deinove etc. Et des actionnaires avertis sillonnaient les allées à la rencontre des dirigeants présents, à l’affût des dernières opportunités. Noxxon Pharma, une société allemande (Berlin) dont la plateforme thérapeutique de création d’aptamères est issue de la Frei Université à Berlin pour deux applications, cancer du côlon et du pancréas, «  a signé un accord de collaboration avec Merck pour le cancer métastatique colorectal résistant aux inhibiteurs de points de contrôle. Notre molécule phare NoxA12 entre en phase II d’essais cliniques. C’est passionnant de voir comment ces tumeurs arrivent à exclure les cellules T (tueuses) grâce à notre cible CXCLK, une chimiokine, qui crée des gradients de concentration dans les cellules : à très forte concentration, ça arrive à exclure les cellules cancéreuses» explique Aram Mangastartam, le PDG de Noxxon. Les essais sont menés dans le Centre National des Tumeurs, à Heidelberg. Un des meilleurs centres en Europe avec l’IGR (Institut Gustave Roussy). « Les données mécanistiques seront publiées au 2ème trimestre 2018 et les résultats d’efficacité au 4ème trimestre » annonce-t-il. Gavin Spencer, Chief Business Officer de la société Nicox, dont le siège est à Valbonne, fait valoir que la biotech spécialisée en ophtalmologie « est bien la première à avoir deux candidats-médicaments agréés par la FDA ».

L’occasion aussi pour certaines comme Innate Pharma de rassurer les investisseurs, l’érosion de l’action s’accentuant (de 15 euros l’action à 12 au début de l’été, et 5 actuellement). « Pourtant, nous sommes autosuffisants. Nos résultats semestriels indiquent que les dépenses ont augmenté (40 M€). Sur les forums, on parle de tassement de la trésorerie d’où la baisse du cours, mais nous avons l’argent nécessaire à la poursuite de nos programmes » se défend le commercial. En pleine croissance, la société marseillaise est passée de 118 salariés en 2015 à 190 en 2017 à la faveur d’un deal de 250 M€ avec Astra Zeneca, pour la validation des étapes de la phase réglementaire précédant l’entrée en phase 3 de son candidat-médicament le plus avancé.

Côté MedTech, Implant Jazz, une société bordelaise cotée en bourse, commercialise depuis 25 ans ses implants pour traiter des indications dans les problèmes du rachis chez l’enfant ou chez l’adulte ; en Europe, Asie, Amérique latine et Australie. « Bordeaux est une plaque tournante pour le rachis en France » indique Ludovic Lastenet son PDG, désignant les implants en titane ou chrome cobalt fixés grâce à un lien à une colonne vertébrale grandeur nature. « Nous avons 40 salariés, une antenne à Boston. Nous menons une étude clinique pour avoir un recul sur 24/36 mois ». L’avenir dira s’ils seront eux aussi rachetés par des groupes américains tels que Zimmer Spine ou Stryker qui vient d’acquérir la toulousaine Vexim.