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CellEasy, la CDMO qui veut démocratiser les thérapies cellulaires

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biotech info articles pierre monsan et guillaume costelcade ( )

 

Levée de fonds, nouveaux partenaires financiers, autorisation d’ouverture en tant qu’Etablissement Pharmaceutique, embauches et premiers essais cliniques prévus dans les prochains mois : la CDMO toulousaine CellEasy, créée en 2017, entre en phase de décollage. Ambitions affichées : démocratiser les thérapies cellulaires en produisant à grande échelle des cellules souches à partir de tissu adipeux.

 

 

 

 

Malgré la crise sanitaire, CellEasy avance, forte de son positionnement novateur qui s’appuie sur quelques piliers solides. Le premier est de répondre à un enjeu clinique et sociétal majeur : faciliter l’accès aux thérapies cellulaires, la prochaine grande révolution de la médecine de précision de demain dont les coûts sont aujourd’hui rédhibitoires. Le deuxième porte sur la capacité de CellEasy à industrialiser l’amplification de cellules souches pour une production à grande échelle permettant de répondre aux besoins médicaux. Le troisième est bien sûr le marché d’envergure adressé, qui a bondi de 8,8 milliards de dollars en 2016 à 12,3 milliards en 2021 et ne cesse de croître en réponse justement au premier enjeu. Le quatrième repose sur une matière première abondante : les cellules souches mésenchymateuses du tissu adipeux récupérées des opérations de lipposuccion. Un cinquième pourrait être l’expertise humaine qui porte l’entreprise, avec Guillaume Costecalde, fondateur entre autres d’Univercell Biosolutions, et Pierre Monsan, chercheur-entrepreneur qui a notamment lancé la plateforme de développement des biotechnologies industrielles TWB : un duo dont la complémentarité technologique et sectorielle facilite le challenge à relever. Un sixième pilier ? Des locaux neufs, 750 m2 dont 330 m2 de zone de production conforme aux BPF, au sein de l’Institut des Cellules Souches adultes et de la Regénération (INCERE) à Toulouse qui abrite aussi le laboratoire de recherche STROMALab dédié à la régénération tissulaire et cellulaire et aux cellules souches mésenchymateuses en particulier.

 

 

Process, business model et milestones

 

L’originalité différenciante de CellEasy repose justement sur l’origine des cellules souches utilisées, qui viennent ici non de la moelle osseuse, mais du tissu adipeux d’où un approvisionnement largement facilité et donc une industrialisation de la production possible. Eprouvé, le process de bioproduction repose sur une licence d’un brevet CNRS de 2004 mais bénéficie surtout du savoir-faire des équipes, ce qui prime en matière de culture cellulaire. 10 recrutements, en R&D et production, sont d’ailleurs prévus sur 2021 pour compléter l’équipe actuelle de 18 personnes et répondre à la montée en puissance des deux activités de CellEasy. Car le business model de CellEasy est double : une activité de production à façon de cellules et de secretums pour des industriels et une activité de développement, pour des essais cliniques, du procédé allogénique de production de cellules souches mésenchymateuses du tissu adipeux à partir d’un procédé autologue de l’EFS (Etablissement Français du Sang). Une convention de partenariat a ainsi été signée avec le CHU de Toulouse avec notamment un premier essai clinique mené par le Gérontopole sur la maladie d’Alzheimer. Sur l’activité production, des négociations sont en cours avec des industriels étrangers qui cherchent des sites de bioproduction en Europe. Après la phase actuelle de validation des zones blanches, l’ultime inspection de l’ANSM permettra de concrétiser l’autorisation obtenue en avril 2020 d’ouverture du premier établissement pharmaceutique fabricant dédié à la production de cellules souches en France. Autre jalon majeur : une levée de fonds de 7 M€ bouclée fin 2020 auprès d’investisseurs privés. A l’horizon 2024, CellEasy vise un effectif de 40 personnes et un CA de 10 M€, avec des capacités d’agrandissement de son site actuel sur le Campus Santé du Futur / Oncopole de Toulouse.

CellEasy se veut un maillon de la médecine du futur, celle qui soigne le vivant par le vivant. Notre ambition de contribuer à la diminution des coûts de production des thérapies cellulaires d’un facteur 10 ou 100, c’est un défi technique mais aussi sociétal et politique que de faciliter l’accès aux thérapies innovantes de demain” conclut Pierre Monsan, CEO de CellEasy.

 

Alexandra Foissac

 

Informations société