Le Professeur Jean-Paul Moatti est nommé président-directeur général de l’IRD en conseil des ministres du 11 mars 2015, sur proposition de Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, et de Laurent Fabius, ministre des Affaires étrangères et du Développement international.
Il salue le le travail accompli par son prédécesseur, le Professeur Michel Laurent, au cours des deux mandats qu’il a effectués à la tête de notre Institut pour la Recherche et le Développement, ainsi que le dévouement dont il a fait preuve en assurant l’intérim de la présidence de l’IRD depuis le 10 juin 2014.
Jean-Paul Moatti a nommé Jean-Marc Châtaigner dans les fonctions de directeur général délégué pour l’assister notamment dans les réformes indispensables de la gouvernance et du fonctionnement de l’IRD, et permettre à l’Institut de renforcer son positionnement et son rayonnement dans les paysages français, francophone, européen et international de la recherche pour le développement.
Agé de 63 ans, Jean-Paul Moatti était, jusqu’à cette nomination, Professeur d’Économie à l’Université d’Aix-Marseille (AMU), et directeur de l’unité mixte de recherche IRD/INSERM/AMU « Sciences économiques et sociales de la santé et traitement de l’information médicale » (SESSTIM).
Au cours de sa carrière, le Professeur Moatti a exercé de nombreuses responsabilités scientifiques nationales. Il a notamment été directeur de l’Institut thématique multi-organismes de santé publique (ISP) de l’Alliance des sciences de la vie et de la santé (AVIESAN) qui coordonne désormais l’ensemble de la recherche publique du domaine. Il a également été membre du Comité national du CNRS et du Conseil d’administration de l’Université d’Aix-Marseille, vice-président du Conseil scientifique de l’INSERM, ainsi que président du Conseil scientifique de l’Institut national de prévention et d’éducation pour la santé (INPES) et du Comité scientifique sectoriel « Recherches en santé publique, sciences de l’homme et de la société » de l’Agence nationale de recherches sur le sida et les hépatites (ANRS). Il est actuellement membre du Conseil scientifique de l’Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP).
Après un début de carrière au Centre d’évaluation de la protection nucléaire auprès du Commissariat à l’énergie atomique (CEA) et d’Électricité de France (EDF) et une thèse de sciences économiques à l’Université Paris I dans le domaine des risques environnementaux, Jean-Paul Moatti s’est orienté vers l’économie de la santé d’abord comme chercheur de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (INSERM), puis comme Professeur à l’Université d’Aix-Marseille.
À partir des années 1990, Jean-Paul Moatti a concentré ses recherches sur les pays en développement, contribuant en particulier à la lutte contre les grandes pandémies de VIH/Sida et de paludisme, à l’accès aux médicaments essentiels, au renforcement des systèmes de santé et à la réduction des inégalités socio-sanitaires.
Ses recherches, toujours menées en partenariat avec des scientifiques des pays concernés, l’ont conduit sur le terrain en Afrique du Sud, au Cameroun, en Côte d’Ivoire, au Mali, en Palestine et dans les pays d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Elles l’ont également mené à exercer des responsabilités internationales comme membre du Advisory Committee for Health Research (ACHR) auprès du directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), du Scientific Expert Panel auprès du directeur d’ONUSIDA, et du Global Health Advisory Committee des Open Society Foundations, ainsi que comme conseiller pour les Affaires économiques et sociales du directeur exécutif du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et la malaria (GFATM).
Jean-Paul Moatti est l’auteur de plus de 350 articles dans les revues et ouvrages scientifiques relevant tant des sciences économiques et sociales que des disciplines biomédicales et de santé publique.
Il est, par exemple, co-auteur de l’article de 2003 dans Nature Medicine démontrant pour la première fois la faisabilité non seulement virologique et clinique, mais aussi économique, de l’accès aux multithérapies du VIH/SIDA dans les pays en développement.
Jean-Paul Moatti est également l’auteur de plusieurs ouvrages, notamment en 2009 avec le sociologue Patrick Peretti-Watel Le principe de prévention. Le culte de la santé et ses dérives aux éditions du Seuil.
“Je suis particulièrement heureux que Jean-Marc Châtaigner, compte tenu de son expérience diplomatique et internationale, de sa profonde connaissance du monde du développement et de ses acteurs, ait accepté de venir travailler à mes côtés pour conduire cette mission exaltante.Je connais son attachement personnel à l’IRD et je sais que nous pourrons porter ensemble, avec vous tous, ce très beau projet” a-t-il déclaré.
Né en 1964, Jean-Marc Châtaigner est conseiller des Affaires étrangères au ministère français des Affaires étrangères et du Développement international. Après avoir été ambassadeur de France à Madagascar entre 2009 et 2012, il y occupait, jusqu’au 31 septembre 2014, les fonctions de directeur général adjoint de la mondialisation, du développement et des partenariats.
Ancien élève de l’École nationale d’administration (ENA), promotion « Jean Monnet » (1990), Jean-Marc Châtaigner est également diplômé de l’Institut d’études politiques de Bordeaux.
Débutant sa carrière en tant qu’administrateur civil au ministère de la Coopération et du Développement en 1990, successivement chargé de mission pour le Niger, le Mali, la Guinée équatoriale et le Tchad, il a ensuite été conseiller économique et gouvernance, et conseiller adjoint au chef de la mission de coopération et d’action culturelle de l’ambassade de France en Côte d’Ivoire (1992-1995).
En 1995, Jean-Marc Châtaigner a rejoint le ministère de l’Économie et des Finances pour occuper les fonctions d’attaché financier à la mission permanente de la France auprès de l’ONU à New York. Il a notamment été le représentant de la France dans les conseils d’administration de l’UNICEF, du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). En 1998, il a été nommé second conseiller en charge du suivi des dossiers africains au conseil de sécurité de l’ONU, au sein de la mission permanente du ministère des Affaires étrangères.
En 2001, Jean-Marc Châtaigner est nommé directeur adjoint du développement et de la coopération technique au ministère des Affaires étrangères avant d’être détaché auprès de l’Agence française de développement (AFD) en 2004 en tant que directeur du département du pilotage et des relations stratégiques. De 2007 à 2009, il a également occupé les fonctions de directeur de cabinet du secrétaire d’État chargé de la Coopération et de la Francophonie, et de directeur adjoint du ministre chargé des Affaires étrangères.
Jean-Marc Châtaigner est spécialiste des questions de développement international, de sortie de crise et du fonctionnement du système multilatéral. Dans le cadre du comité d’aide au développement de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), il a coprésidé le groupe « États fragiles » (2007-2008) et le groupe développement du processus dit d’Heiligendamm, qui associait les membres du G8 et du G5 (2008-2009). En 2014, il a présidé, également à l’ODCE, le réseau d’évaluation de l’efficacité de l’aide multilatérale (MOPAN). Il est, à titre personnel, administrateur du comité français pour l’UNICEF et membre du conseil d’orientation stratégique d’Interpeace à Genève.
Jean-Marc Châtaigner est notamment l’auteur de L’ONU dans la crise en Sierra Leone. Les méandres d’une négociation, publié en 2005 aux éditions CEAN et Karthala. Il a également dirigé les ouvrages collectifs États et sociétés fragiles. Entre conflits, reconstruction et développement et Fragilités et résilience. Les nouvelles frontières de la mondialisation, parus chez Karthala en 2007 et 2014.
Enseignant les questions internationales et de développement à Sciences-Po Bordeaux, à l’ENA et au Centre d’études et de recherches sur le développement international de Clermont-Ferrand (CERDI), Jean-Marc Châtaigner est particulièrement attaché aux problématiques de transmission des savoirs et des connaissances issues de la recherche.