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Communiqué de presse

Comment une protéine très «sociable» peut contenir des indices sur l’origine de la maladie d’Alzheimer

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Une équipe internationale de scientifiques dirigée par l’ESRF, le
synchrotron européen, a découvert comment la protéine ECSIT dicte le
comportement des protéines liées à l’activité énergétique des
mitochondries, qui est largement affectée par la maladie d’Alzheimer :
une nouvelle étape importante dans la connaissance des origines de la
maladie d’Alzheimer. Leurs résultats sont publiés aujourd’hui dans la
revue scientifique Angewandte Chemie.

Cette étude est un bel exemple de partenariat local entre l’ESRF, le
synchrotron Européen, l’EMBL (le Laboratoire Européen de Biologie
Moléculaire), l’IBS (l’Institut de Biologie Structurale -CNRS, CEA,
Université Grenoble Alpes), et l’Institut des Neurosciences de
Grenoble, tous impliqués dans cette étude.

L’origine de la forme la plus répandue de la maladie d’Alzheimer, qui
représente 95% des cas, n’est toujours pas clairement identifiée malgré
des décennies d’études scientifiques. «Avant de comprendre la
pathologie, nous devons comprendre la biologie», explique Montse Soler López, scientifique responsable de la recherche sur la maladie
d’Alzheimer à l’ESRF. ««Nous pensons ainsi que le dysfonctionnement des mitochondries peut avoir lieu 20 ans avant que la personne ne présente les symptômes de la maladie».

Les mitochondries sont aussi appelées la « centrale électrique de la
cellule » en raison de leur rôle actif de génération d’énergie dans le
corps. On trouve des mitochondries dans les neurones, partie du corps
qui se dégradent considérablement avec l’âge et, particulièrement avec
Alzheimer.

Montse Soler López tente de déterminer s’il existe un lien entre le
dysfonctionnement mitochondrial, la présence d’amyloïdes et les premiers symptômes de la maladie. L’équipe scientifique s’est concentrée sur une protéïne appelée ECSIT, qui est la clé du système immunitaire et semble «socialiser» ou interagir avec de nombreuses protéines.

Grâce à la plateforme de cryo-microscopie électronique et des puissants
rayons X de l’ESRF, les chercheurs ont réussi à déchiffrer le rôle de la
protéïne ECSIT dans l’activité mitochondriale. « Nous avons découvert
que l’ECSIT régule la fonction des protéines pour qu’elles accomplissent le travail qu’elles doivent accomplir », explique Montserrat Soler López.

Ils ont également constaté que la protéine ECSIT est très sensible à la
présence d’amyloïdes. « Nous pensons que lorsque les amyloïdes
commencent à apparaître dans les mitochondries, la protéïne ECSIT entre en surmultiplication, forçant le mécanisme de respiration pour protéger les mitochondries des dégâts causés par l’invasion. Si le mécanisme n’est pas bien contrôlé, il peut devenir destructeur et finir par
détruire le neurone. Mais c’est la prochaine étape de notre recherche »,
conclut Montserrat Soler López. Des recherches à suivre.

Contact scientifique : montserrat.soler-lopez@esrf.fr
Référence: https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1002/anie.202011548
Video – interview avec Montserrat Soler Lopez (UK) :
https://youtu.be/WQmHzUNMVKU