Santé humaine
Communiqué de presse
Couverture insuffisante de l’inflation : Les fédérations hospitalières s’alarment de l’absence de réponse du gouvernement à leur appel et alertent sur la situation financière de leurs établissements
Paris – le 26 septembre 2023 – Toutes les fédérations hospitalières demandent depuis plusieurs mois la
mise en place de dispositions adaptées pour faire face au niveau d’inflation et alertent sur la situation
financière de leurs établissements.
Aujourd’hui, la FHF (Fédération Hospitalière de France), la FHP (Fédération de l’Hospitalisation privée),
la FEHAP (Fédération des Établissements Hospitaliers et d’Aide à la Personne Privés Solidaires), la
FNEHAD (Fédération Nationale des Établissements d’Hospitalisation à Domicile) et Unicancer
s’alarment de l’absence de réponse du gouvernement à leur dernier appel commun et solennel lancé
au mois d’août.
Le niveau d’inflation a été notoirement sous-évalué dans la construction de l’ONDAM hospitalier 2023
engendrant une forte dégradation des situations financières des établissements de santé, déjà
fortement fragilisées. L’augmentation des prix à laquelle sont confrontés les établissements depuis le
début de l’année est beaucoup plus élevée que les prévisions en raison notamment de l’impact
particulièrement important des coûts de l’énergie dans le secteur hospitalier.
Une révision en urgence de l’ONDAM hospitalier 2023 est nécessaire à hauteur d’1,5 milliard pour
couvrir le sous-financement des coûts liés à l’inflation pour l’ensemble des établissements de santé.
Or, à ce jour, aucune réponse n’a été apportée à leur alerte.
Toutes les fédérations demandent ainsi, et dès à présent, l’atribution de moyens supplémentaires.
Elles sont également attentives à une évolution de l’ONDAM hospitalier 2024 dans le cadre du projet
PLFSS qui soit conforme aux réalités observées.
De même, le nouveau protocole pluriannuel de financement appelé par l’ensemble des fédérations
hospitalières dès 2024 devra inclure des modalités d’indexation en lien avec l’évolution de l’inflation,
comme cela se fait pour les autres secteurs régulés par l’Etat. Les établissements de santé ont besoin
de lisibilité dans la durée.
La politique de santé relève de la responsabilité de l’Etat qui doit garantir à chacun le droit à la
protection de sa santé. Cela nécessite que des moyens suffisants soient alloués aux établissements
pour qu’ils soient en mesure de remplir leur mission au service des patients.
Si les établissements de santé ont conscience de la nécessaire maitrise des dépenses publiques, ils ne
sauraient supporter le coût de l’inflation sans revalorisation de l’ONDAM hospitalier, et ce dans un
contexte régulé. Faire abstraction de cete réalité conduirait la France vers une paupérisation globale
de son système de santé au détriment des citoyens.
Arnaud ROBINET, président de la FHF, déclare : « La situation budgétaire des hôpitaux publics n’a jamais
été aussi fragile. Les surcoûts supportés par les établissements du fait d’une inflation très élevée sont
majeurs. Sans mesures exceptionnelles de la part des pouvoirs publics, la dynamique d’investissements
et de projets engagés par les hôpitaux publics à la suite du Ségur de la sante se trouverait profondément
fragilisée. Il faut préserver les hôpitaux, dans l’intérêt de toute la population ».
Lamine Gharbi, président de la FHP, déclare : « La situation budgétaire des établissements de santé
privés est extrêmement préoccupante. Le pourcentage d’établissements déficitaires qui est aujourd’hui
de 32% pourrait passer à 50 % dès le début de l’année prochaine si notre appel n’est pas entendu par
l’Etat. C’est pourquoi nous demandons en urgence des moyens supplémentaires qui tiennent compte
de la réalité de l’inflation et de la nécessaire revalorisation des salaires de nos soignants, au risque de
fragiliser l’offre de soins sur les territoires.”