Santé humaine
Communiqué de presse
Curie-Cancer et Theravectys signent un accord de licence sur une technologie-phare de l’Institut Curie
Curie-Cancer, la structure qui conduit les activités de recherche partenariale industrielle de l’Institut Curie, et Theravectys, société spécialisée dans le développement de vaccins thérapeutiques et d’immunothérapies annoncent le 14 avril la signature d’un accord portant à la fois sur la concession de droits concernant la plateforme de génération de nanobodies humanisés de l’Institut Curie, et sur la mise en place de collaborations de recherche.
Les nanobodies sont des anticorps monochaine, de très petite taille, ne comportant que la partie hypervariable des anticorps. La plateforme générée par l’Institut Curie en collaboration avec l’Inserm et l’Université de Toulouse présente la particularité de pouvoir isoler des nanobodies humanisés, grâce à des méthodes de sélection optimisées et complètement in vitro.
Une complémentarité technologique pour une immunothérapie des cancers plus efficace
« La petite taille des nanobodies permet d’insérer leur matériel génétique dans celui des vecteurs lentiviraux et permet ainsi de les exprimer à la surface des lymphocytes T et des cellules NK pour provoquer une réaction immunitaire ciblée. La technique utilisée sera celle des CAR (chimeric antigen receptors) qui fait l’objet de beaucoup d’attention de la part du monde scientifique et médical en ce moment » indique Franck Perez, Directeur de Recherche CNRS à l’Institut Curie.
Par ailleurs, « nous souhaitons combiner l’effet important et prolongé sur le système immunitaire des vaccins à base de vecteurs lentiviraux, avec l’effet dé-protecteur vis-à-vis des tumeurs de nos nanobodies anti-checkpoint. Les anticorps de ce type permettent d’obtenir des résultats très encourageants pour le traitement de nombreux types de cancers dans les études cliniques en cours. La combinaison de ces deux stratégies pourrait ainsi changer la donne dans le domaine de l’immunothérapie des cancers » ajoute Sebastian Amigorena, lui-aussi Directeur de Recherche CNRS à l’Institut Curie.
Une licence mais également un partenariat de recherche
Hormis certaines activités de service, cet accord de licence prévoit aussi un volet de recherche collaboratif entre ces deux acteurs de la R&D française.
Ce partenariat permettra la poursuite et l’accélération des travaux de développement de la plateforme de nanobodies de Curie-Cancer, afin de la rendre plus performante et d’améliorer son rendement en termes de diversité des nanobodies obtenus.
L’exploitation collaborative de la plateforme permettra en outre le développement d’approches combinées avec les vecteurs lentiviraux dans le domaine de l’immunothérapie en oncologie. Ces travaux permettront notamment l’identification de nouveaux nanobodies anti-checkpoints pouvant être insérés au sein de vecteurs lentiviraux avec le potentiel de renforcer l’action thérapeutique du vaccin par un effet de dé-protection des tumeurs.
Par ailleurs, d’autres travaux viseront à la mise en place d’un mécanisme innovant de modulation de l’effet thérapeutique des récepteurs CAR.
Curie-Cancer aux côtés de Theravectys
« Nous trouvons auprès de Curie-Cancer toute l’expertise et tout le soutien dont nous avons besoin pour parvenir à proposer des traitements innovants afin d’améliorer le bénéfice thérapeutique des patients», explique Renaud Vaillant, Directeur Général de Theravectys. « Pour nous, entreprise innovante, il est très important de pouvoir nous appuyer sur un grand centre internationalement reconnu comme l’Institut Curie, pour pouvoir interagir avec des chercheurs et des médecins, dans le but d’accéder à un savoir-faire complémentaire au nôtre. Ces interactions vont nous permettre de développer plus rapidement et plus efficacement des immunothérapies de nouvelle génération contre le cancer » ajoute-t-il.
Les grands instituts de recherche académiques comme l’Institut Curie ont mis en effet au point de nombreuses plateformes technologiques pour les besoins de leurs travaux propres. Ces plateformes résultent d’investissements lourds financés en partie par l’Etat, et il est heureux de constater que ces investissements permettent également la conduite de programmes de recherche en collaboration avec des industriels, au bénéfice des patients.
« Au-delà de la perspective de pouvoir apporter rapidement une solution thérapeutique supplémentaire à nos patients, nous nous réjouissons de pouvoir aider au développement d’une PME française », indique Damien Salauze, Directeur de Curie-Cancer. « Je constate une nouvelle fois que les savoir-faire développés à l’Institut Curie répondent aussi aux besoins exprimés par nos partenaires industriels, ce qui est illustré par notre label Carnot obtenu en 2011 en reconnaissance de notre engagement à leur apporter des solutions concrètes », conclut-il.