Santé humaine

Brève

Des médicaments produits par les fourmis

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Aux États-Unis, 2 millions de personnes sont concernées chaque année par des germes résistants aux antibiotiques. Face à ce problème de santé publique, des chercheurs tentent de trouver de nouvelles molécules pour traiter ces infections résistantes, produites par exemple par des espèces animales. Parmi ces dernières, les insectes sociaux, qui vivent au sein de groupes densément peuplés où le risque d’épidémies bactériennes est élevé, constituent une piste prometteuse. Flint Penick, de l’Université d’Arizona à Tempe, et ses collaborateurs se sont intéressés à 20 espèces de fourmis différentes. Ils ont observé que parmi elles, 12 produisent des molécules antimicrobiennes efficaces contre Staphylococcus epidermidis, un staphylocoque présent sur la peau humaine. Plus surprenant, ils ont constaté que les plus grosses colonies et les plus gros insectes n’étaient pas ceux qui présentaient la production antimicrobienne la plus importante. L’effet antibiotique les plus puissant a été observé chez les espèces les plus petites, Monomorium minimum et Solenopsis molesta. A ce stade, soulignent les chercheurs, on ignore encore comment les fourmis parviennent à éviter l’apparition de phénomènes de résistance aux antibiotiques qu’elles produisent. On comprend mal également comment les espèces qui ne produisent pas d’antibiotiques parviennent à limiter les infections au sein de leur colonie. Peut-être en produisant des substances qui, plutôt que de tuer les germes pathogènes, favorisent la prolifération de microbes possédant une action bénéfique. S’il reste encore beaucoup à faire dans ce domaine de recherche, ces résultats suggèrent que les fourmis pourraient à l’avenir nous inspirer pour mettre au point de nouvelles stratégies thérapeutiques de lutte contre les infections bactériennes humaines résistantes.

The Royal Society (février 2018) DOI: 10.1098/rsos.171332