Santé humaine

Actualité

Eligo Bioscience lève 20 millions de dollars auprès de Khosla Ventures et Seventure pour développer des nanorobots thérapeutiques

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur google
Partager sur reddit
Partager sur tumblr
Partager sur pinterest

Eligo Bioscience, la start-up française de microbiologie – tout juste élue comme l’une des 30 sociétés les plus innovantes par le Forum économique mondial, a séduit le célèbre fonds américain Khosla Ventures qui investit pour la première fois dans une entreprise française. Seventure Partners, investisseur historique, a également participé de façon significative à ce tour auquel s’ajoute une aide de 2 millions d’euros du Concours Mondial de l’Innovation. Ce financement va permettre à Eligo de renforcer sa plate-forme de biomédicaments programmables, de commencer ses premiers essais cliniques et de développer fortement son équipe internationale de scientifiques, d’ingénieurs et de directeurs.

Eligo développe la première plate-forme de biothérapies programmables au monde, spécialement conçue pour traiter les maladies bactériennes à leur source et ainsi améliorer non seulement la santé du microbiome, mais aussi celle des patients. Cette nouvelle génération de médicaments, les éligobiotiques, sont des nano-robots biologiques, composés d’ADN et de protéines, qui sont utiliser pour fournir aux bactéries du microbiome une charge utile thérapeutique personnalisée. Lorsqu’ils repèrent leur cible, ces nanobots peuvent soit tuer les bactéries de façon extrêmement ciblée, soit transitoirement les transformer en productrices de médicaments, selon la charge utile qu’ils transportent.

« Les antibiotiques sont des armes de destruction massive : extrêmement puissants mais imprécis. Avec les éligobiotiques, nous pouvons intervenir précisément sur le microbiome – en ciblant des bactéries spécifiques pour les interventions de notre choix. En adaptant le microbiome lui-même avec une précision de sniper, nous pouvons aborder la cause, pas seulement les symptômes, des maladies bactériennes, » explique le Dr. Xavier Duportet, PDG d’Eligo.

La première application de la plate-forme d’éligobiotiques utilise les nanobots pour délivrer un système CRISPR-Cas, des petits ciseaux moléculaires, dans le microbiome intestinal pour tuer sélectivement les bactéries pathogènes. Une fois à l’intérieur des bactéries, le système CRISPR scanne d’abord l’ADN bactérien pour y détecter le gène qui rend la bactérie pathogène. Si la séquence est détectée, le système CRISPR découpe l’ADN jusqu’à ce qu’il devienne irréparable, tuant ainsi les bactéries presque instantanément. Ce processus sélectif assure l’élimination des bactéries pathogènes tout en laissant le reste du microbiome intact, ce qui permet au reste de la flore de rétablir un équilibre sain. Mais CRISPR n’est qu’un début. En effet, la modularité de la plate-forme d’Eligo permet également d’apporter d’autres charges thérapeutiques dans le microbiome pour moduler les réponses immunitaires, le métabolisme médicamenteux ou permettre une production transitoire de médicaments directement à partir des bactéries de l’intestin, ouvrant la voie à un large éventail d’applications