Mais l’histoire de n’arrête pas là. En effet, l’étude de ces anomalies génétiques a aiguillé les chercheurs dans l’identification d’autres défauts de fonctionnement affectant eux aussi la voie des IFN de type 1 chez des patients sévères sans mutation. Ces derniers présentaient en revanche une quantité anormale d’auto-anticorps neutralisant l’action des IFN de type 1. « En caractérisant la voie moléculaire des IFN de type 1, nous avons ainsi pu identifier d’autres types de défauts et élucider environ 20% des formes graves de la COVID-19 [4], explique Laurent Abel. La génétique est comme une boussole dont l’aiguille nous indique quelle voie biologique il faut regarder et quel rouage du mécanisme cellulaire ou moléculaire pourrait être altéré dans les formes graves ». La compréhension des anomalies génétiques rares peut donc s’étendre à des cas plus fréquents et ainsi bénéficier à un plus grand nombre de patients. Les chercheurs en sont persuadés, d’autres infections virales pourraient profiter d’approches génétiques similaires. Mieux :« [cette approche] est en train de donner naissance à une nouvelle biologie et à une nouvelle médecine » écrivent-ils dans Science.
[1] J-L. Casanova & L. Abel, Science, 374, 1080, 2021.
[2] 10.1126/science.112834610.1126/science.1139522
[3] M.J. Ciancanelli et al., Science, 348, 448-453, 2015.
[4] 10.1126/science.abd457010.1126/science.abd4585