Medtech

Santé humaine

Communiqué de presse

La HealthTech et les hôpitaux se rencontrent au service de la santé de demain

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur google
Partager sur reddit
Partager sur tumblr
Partager sur pinterest

Nantes, 13 décembre 2022. France Biotech, l’association professionnelle des entrepreneurs
de l’innovation en santé (www.france-biotech.fr) et la Conférence des Directeurs Généraux de
Centres hospitaliers universitaires (https://www.dg-chru.fr/) organisent les premières rencontres
nationales des entrepreneurs de la filière HealthTech avec les professionnels de l’innovation, du
numérique, de la recherche, du médical et des achats des 32 Centres Hospitaliers
Universitaires (CHU) français.

Le “CHU HealthTech Connexion Day“ (www.chu-healthtech-cday.com) placé sous le haut
patronage de la Présidence de la République, a pour objectif de favoriser une meilleure
connaissance des enjeux et perspectives de collaboration entre les CHU et les entrepreneurs
de l’innovation en santé, de permettre des échanges, de renforcer les liens, de co-construire la
santé de demain et de contribuer aux enjeux du Plan Innovation Santé France 2030.

Les échanges et les projets créés permettront de valoriser les collaborations public/privé et
d‘améliorer les performances de la France dans les domaines suivants : l’investigation clinique,
le partage des bonnes pratiques en matière de transfert de technologie, la prise de participation
des CHU dans des entreprises HealthTech, les conditions d’accès aux cohortes et aux données
de santé, l’accès précoce en matière de médicaments et de dispositifs innovants, les structures
d’accompagnement des innovations au sein des CHU et les achats hospitaliers d’innovation qui
font également partie des chantiers prioritaires.

Cette première journée inédite mettra en exergue les thématiques suivantes : produits et
services numériques, investigation clinique, expérimentation en vie réelle des sociétés
HealthTech et l’accès au marché hospitalier. Elle sera articulée autour de plusieurs conférences
plénières, tables rondes, ateliers thématiques et rendez vous d’affaires. Plus de 450
participants, experts, entrepreneurs de l’innovation en santé et professionnels des CHU sont
attendus pour cette journée d’échanges.

Le CHU est un lieu d’innovation et de recherche en santé par l’importance du terrain
d’expérimentation qu’il représente. Un des leviers que nous devons activer aujourd’hui est une
plus grande simplifiation des process pour permettre aux innovations santé d’arriver plus vite
aux patients. “ explique Marie Noëlle Gerain-Breuzard, Présidente de la Conférence des DG
de CHU et Directrice Générale du CHU de Tours.

Le réseau des CHU s’inscrit comme un acteur incontournable de l’éclosion, du développement
et du déploiement des innovations portées par les sociétés innovantes en santé sur le
territoire. Nous sommes très heureux de ce premier évènement commun qui doit multiplier les
opportunités d’acculturations, de fertilisations croisées et de partenariats entre soignants et
entrepreneurs HealthTech.“ détaille Franck Mouthon, Président de France Biotech et
personnalité qualifiée au sein du du Comité de suivi France 2030.

Les CHRU sont les premiers promoteurs d’essais cliniques à promotion académique en France
et en Europe et participent aux essais promus par les industriels à hauteur de 85%. Ils sont
aussi les premiers acteurs de la recherche clinique. Nous avons à cœur de travailler tous
ensemble sur plusieurs thématiques comme les achats innovants, les investigations cliniques,
les services numériques, l’expérimentation en vie réelle, ou encore la mise en place de
dispositifs innovants“ explique Florence Favrel-Feuillade, Présidente de la commission

Recherche et Innovation de la Conférence des Directeurs Généraux et personnalité
qualifiée au sein du Comité de suivi France 2030.

Les soignants ont des attentes très fortes pour les nouvelles technologies en général mais le
principal frein à lever la problématique autour de la valorisation (propriété intellectuelle, création
de valeur) d’un projet, d’une découverte au sein d’un CHU. Les chercheurs sont parfois
démunis face aux différents guichets, il nous faut gagner en fluidité et en simplication“ conclut
le Professeur Karin Asehnoune, Président de la CME du CHU de Nantes, Président de la
commission Recherche et Innovation de la Conférence des Présidents de CME de CHU.

Cet évènement se positionne comme l’une des actions phare découlant de l’accord-cadre signé
en mars dernier entre la Conférence des Directeurs Généraux des CHU et France Biotech1.

A propos de France Biotech
France Biotech, fondée en 1997, est une association indépendante qui fédère les entrepreneurs de
l’innovation dans la santé et leurs partenaires experts. Animateur de l’écosystème de l’innovation en santé et interlocuteur privilégié
des pouvoirs en Europe, France Biotech contribue à relever les défis du secteur healthTech (le financement
des entreprises, la fiscalité de l’innovation, les enjeux réglementaires et d’accès au marché, etc…) et à proposer des solutions
concrètes, en termes de compétitivité et d’attractivité, par l’intermédiaire de ses commissions et ses groupes de travail. Ceci afin
d’aider les start-ups et les PME de cette filière à devenir des entreprises internationales performantes et capables de concevoir et
développer rapidement de nouvelles innovations et les rendre accessibles in fine aux patients. France Biotech est hébergée au sein
de PariSanté Campus. http://www.france-biotech.fr/

A propos de la conférence des directeurs de CHU

Fondée en 1970, la Conférence est l’assemblée des directeurs généraux de CHR-CHU (30 CHU, 2 CHR représentant 40% de
l’hospitalisation publique en France). Les CHU assurent 20% de la recherche française et 60% de la recherche médicale et santé
française, forment chaque année plus 43 000 étudiants (hors internes) et 30 000 internes. En 2020, près de 137 000 inclusions ont
été réalisées dans les études interventionnelles promues par les CHU. Constituée en association loi 1901, les objectifs de la
Conférence des DG de CHU sont les suivants : Organiser ou concourir à organiser toute action visant à promouvoir la place et le
rôle des CHRU, dans leur triple mission de soins, d’enseignement et de recherche. Favoriser les échanges entre ses membres,
notamment des meilleures pratiques de management et de gestion. Concerter les membres afin d’être force de proposition auprès
des pouvoirs publics et du Législateur. https://www.dg-chru.fr/

1 https://www.datapressepremium.com/rmdiff/2010520/France_Biotech_CHU_CP_0703221.pdf

3 questions à Marie-Noëlle Gerain-Breuzard,
Présidente de Ia Conférence des DG de CHU
Directrice Générale du CHU de Tours

BIOGRAPHIE
Marie-Noëlle Gerain-Breuzard
Présidente de la Conférence des DG de CHU
Directrice Générale du CHU de Tours
Diplômée de l’École des hautes études en santé publique
(promotion 1985/1987), Marie-Noëlle Gerain-Breuzard est
directrice générale du centre hospitalier universitaire régional de
Tours depuis janvier 2014. Elle démarre sa carrière de directrice
des ressources humaines et des affaires médicales à l’hôpital
Louis-Mourier (AP-HP) puis rejoint les mêmes fonctions à l’hôpital Broussais (AP-HP) jusqu’en
1997. À partir de 1998, elle prépare le projet social du futur hôpital européen Georges-Pompidou (HEGP), qui ouvre ses portes en 2000 et dont elle sera la directrice des ressources humaines jusqu’en 2005. Elle devient par la suite directrice de l’hôpital Joffre-Dupuytren (AP-HP) de 2006 à 2009, puis directrice du groupe hospitalier Trousseau La Roche-Guyon, de 2009 à 2011. Elle prend la direction du centre hospitalier Intercommunal de Créteil en 2011
avant d’accéder à la direction du CHRU de Tours.

Marie-Noëlle Gerain-Breuzard préside la conférence nationale des DG de CHU et siège au
CA du Centre national de gestion (CNG), du Conseil supérieur de la fonction publique
hospitalière (CSFPH), du bureau Hôpitaux universitaires Grand Ouest (HUGO).

Pouvez-vous nous présenter en quelques mots la Conférence des
Directeurs généraux de CHRU ?

La Conférence est l’assemblée des directeurs généraux des 32 CHR-CHU français. Elle a
pour mission d’organiser toute action visant à promouvoir la place et le rôle des CHRU dans
leur triple mission de soins, d’enseignement et de recherche. Elle est constituée de 12
commissions thématiques : recherche et innovation, innovations technologiques et
organisationnelles, système d’information en santé, soins, architecture et ingénierie, stratégie,
affaires financières, affaires médicales, ressources humaines, relations internationales, qualité
usagers et gestion des risques, affaires juridiques. Toutes ces commissions sont présidées
par un Directeur général ou directeur adjoint d’un CHU.

Elle interagit en concertation avec la Conférence des présidents de Commissions Médicales
d’établissements (CME) des CHU et la Conférence des doyens des facultés de médecine pour
les sujets de recherche et d’enseignement. Elle coordonne son action avec l’ensemble des
acteurs de la santé, en premier chef le ministère de la Santé et de la Prévention et le ministère
de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, (mais aussi la FHF, les Conférences des CH,
la FEHAP, la HAS, le CNG, qui sont des interlocuteurs permanents). Elle interagit
régulièrement, et à leur demande, avec les missions d’inspections diligentées par les
ministères.

Cela implique pour la conférence d’être en mesure d’assurer des propositions documentées à
l’égard des pouvoirs publics, notamment en consolidant les données émanant des 32 CHU.
Nous avons aussi des interactions avec les entrepreneurs de la healthtech, dont plusieurs
think-tank à l’instar de France biotech.

La conférence dispose par ailleurs de deux filiales à l’international (APHP-I pour l’Assistance
Publique Hôpitaux de Paris et FUHI : France University Hospitals | International pour les autres
CHU). Elles permettent aux CHU d’agir sur des actions à l’international à finalité humanitaire
ou commerciale. Le savoir-faire français à l’international s’exporte (tant sur le plan médical
que paramédical, ainsi qu’en matière de recherche et d’innovation) et contribue pleinement au
rayonnement des CHU dans leur ensemble.

Quelle est votre vision globale aujourd’hui entre l’innovation et les
CHRU ?

Le CHRU est un lieu d’innovation et de recherche en santé par l’importance du terrain qu’il
représente et aussi par la construction de ces équipes managériales. Ce terrain est fertile pour
mettre à profit l’innovation en santé mais aussi l’innovation dans d’autres domaines comme
l’organisation, le management, la gestion, la formation continue par simulation, etc.
La masse critique, l’engagement des équipes, la capacité et la connaissance, l’expérience
dans le domaine de la recherche amènent les CHU à être un terrain fertile dans tous les
domaines de l’innovation.

Quels leviers proposez-vous d’activer pour donner plus d’efficacité
au système ?

Les CHU possèdent tous des directions de la recherche clinique et de l’innovation. La
dimension innovation s’incarne de manière de plus en plus tangible dans les établissements
parce que tous, nous créons ou nous avons créé, les cellules ou des départements innovation
dotés de compétences dédiées et qui présentent dans les établissements des projets
d’innovation alors en maillage avec l’écosystème des partenaires industriels. Cet ensemble
est assez complexe à appréhender et il important d’avoir des structures dédiées pour
connaître ces univers et qui aident nos professionnels à voyager à l’intérieur de ceux-ci :
brevets, prise de participations…

Il faut que les CHU sur ce parcours d’innovation aux côtés des innovateurs, des chercheurs
soient capables d’apporter de la simplification, terme qui reste un peu théorique parce qu’on
est dans un univers comme celui de la recherche où il existe de nombreux guichets qui dans
une certaine mesure donnent une impression de maquis pour arriver à porter un projet et à se
repérer à l’intérieur de cette multiplicité des acteurs. C’est le rôle des départements innovation
de guider et d’accompagner les professionnels.

Autre levier aussi à activer, c’est la veille mais pas uniquement sur les technologies, sur les
innovations managériales aussi. Il faut être capable d’aller chercher à l’extérieur par la veille
ces innovations et de les promouvoir à l’intérieur et de les faire prospérer dans les différents
départements.

Selon vous, quel serait le premier levier à actionner pour mettre en
pratique votre vision du partenariat avec l’écosystème HealthTech ?

La journée du 13 décembre va contribuer à renforcer notre partenariat avec l’écosystème
HealthTech. Le domaine de l’innovation est encore très complexe pour la plupart des
opérateurs à l’intérieur des établissements. Une journée d’échanges comme celle-ci contribue
à fertiliser les connaissances mutuelles. Chacun aura une meilleure compréhension de l’autre
et pourra mieux interagir vis-à-vis d’un domaine nouveau pour bon nombre d’hospitaliers. Ces
temps d’échanges sont importants pour connaître les approches respectives, pour mieux les
exploiter et développer les projets conjoints.

3 questions à Franck Mouthon
Président de France Biotech
Personnalité qualifiée du Comité de suivi France Innovation
santé 2030

BIOGRAPHIE
Franck Mouthon

Président de France Biotech
Personnalité qualifiée du Comité de suivi France Innovation
santé 2030
Ancien élève de l’École Normale Supérieure (Ulm), Franck
Mouthon a dirigé pendant une dizaine d’années une équipe de
recherche du CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux
énergies alternatives). En 2013, il choisit la voie de
l’entreprenariat en co-fondant, aux côtés de Mathieu Charvériat,
la société Theranexus dans la conception et le développement de candidats médicaments
pour traiter les maladies neurologiques rares. Depuis septembre 2019, il est élu à la
présidence de France Biotech, association indépendante qui fédère les entrepreneurs de
l’innovation en santé (biotech, medtech, santé numérique). Franck Mouthon a par ailleurs été
désigné personnalité qualifiée au sein du comité de suivi du Plan Innovation Santé France
2030. Franck Mouthon est administrateur du Leem depuis février 2020.

Pouvez-vous nous présenter France Biotech ?

France Biotech est une association indépendante qui fédère les entrepreneurs de l’innovation
en santé intervenant sur les périmètres de la biotech, de la medtech et du numérique en santé.
Sa mission est de promouvoir et de défendre la compétitivité et l’attractivité de la filière
Healthtech. L’association a fêté ses 25 ans d’existence cette année et compte plus de 500
membres sur l’ensemble du territoire. Nous comptons 7 commissions qui ont pour mission
d’apporter des solutions concrètes aux problématiques rencontrées par les entreprises
innovantes de la santé tout au long de leur cycle de développement : les thématiques des
commissions sont la bioproduction & médicaments de thérapie innovante, Business
développement, le carré des juristes, le corporate finance, l’e-santé, la medtech & diagnostic,
les ressources humaines. Les groupes de travail travaillent sur les essais cliniques, l’accès
marché, patients/aidants/soignants/Famille ou encore le transfert de technologie.
L’association a rejoint PariSanté Campus en janvier 2022.

Quels sont les enjeux de la Healthtech dans le cadre de France
2030 ?

Le volet Santé de France 2030, annoncé par le Président de la République en juin 2021, a
pour objectif de redynamiser la recherche en santé et doter la France d’une politique
industrielle forte en innovation médicale. Avec une enveloppe de plus de 7 milliards d’euros,
le plan a pour objectif de renforcer la recherche biomédicale, investir massivement dans trois
domaines prioritaires : biothérapie et bioproduction de thérapies innovantes, santé numérique,
maladies infectieuses émergentes, et menaces NRBC. Il prévoit aussi la relance et
l’accélération des essais cliniques en France, l’accélération et la simplification du cadre
d’accès de mise sur le marché des innovations, la mise en place d’un cadre économique
prévisible et cohérent avec un objectif de souveraineté sanitaire et industrielle et le soutien à
l’industrialisation des produits de santé sur le territoire français et la croissance des entreprises
du secteur.

Comment votre partenariat avec les CHRU y contribue ? sous
quelles formes ? Quels sont les enjeux pour l’écosystème
Healthtech de ce partenariat sur le moyen et le long terme et
particulièrement sur cet évènement ?

Un des premiers objectifs du partenariat avec les CHRU est de mieux comprendre les besoins
et les problématiques de chacun pour favoriser et adapter les partenariats en conséquence.
Autrement dit, c’est une acculturation et une fertilisation croisée.

Nous avons pour ambition de mettre l’innovation au service des patients et des soignants mais
également plus largement au service de l’organisation et de la soutenabilité des
établissements hospitaliers. Nous sommes convaincus que l’innovation en santé peut être un
levier pour raffiner l’utilisation et rationaliser les dépenses de technologies de soins par
l’innovation ou encore opérer plus en flux qu’en stock et amener la bonne solution pour les
besoins spécifiques à un patient.

Le partenariat avec la Conférence des DG de CHU et plus concrètement lors CHU HealthTech
Connexion Day nous permettra de bénéficier de l’expertise des soignants pour adapter les
innovations au plus proche des utilisateurs. En bénéficiant de l’expertise du réseau des 32
CHU de manière simultanée, l’écosystème HealthTech gagnera aussi en vélocité pour
développer et déployer des solutions administrables directement aux patients.

Par ailleurs, au-delà de l’apport direct des innovations pour la prise en charge des patients, la
création de dynamiques d’engagement des soignants dans le processus d’innovation est
extrêmement précieux et se révèle comme un remarquable vecteur d’incitabilité
professionnelle.

3 questions à Florence Favrel-Feuillade,
Présidente de la Commission Recherche et Innovation de la
Conférence des Directeurs Généraux et personnalité qualifiée
du Comité de suivi France Innovation santé 2030

BIOGRAPHIE
Florence Favrel-Feuillade
Présidente de la Commission Recherche et Innovation de la
conférence des Directeurs généraux de CHU et personnalité
qualifiée du comité de suivi France innovation santé 2030.
Directrice générale du CHU de Brest-Carhaix, et Directrice des
établissements en direction commune (Landerneau, Crozon, SaintRenan, Lesneven, Trébrivan) depuis juillet 2020.
Elle a précédemment occupé les fonctions de directrice de la
recherche clinique et de l’innovation à l’Assistance publique –
hôpitaux de Paris depuis 2015. Elle a aussi été directrice adjointe
dans les centres hospitaliers de Beaujon, Saint-Denis et Orsay
(finances, qualité, système d’information, stratégie, recherche).
Diplômée de l’Institut d’études politiques de Paris en 1995, elle est titulaire d’un DEA de droit,
d’économie et de sociologie de la décision médicale à l’Université de Paris VIII, et d’un DESS
de gestion des ressources humaines et relations sociales à l’Université Paris II.
Elle est diplômée de l’École des hautes études en Santé publique. Elle a, également, été
membre du Conseil d’administration du pôle de compétitivité santé MEDICEN et de la
Fondation de l’APHP pour la recherche.

Pouvez-vous nous présenter la commission Recherche et Innovation
de la Conférence des DG de CHRU ? Quel est son rôle et quelles sont
ses missions ?

La commission Recherche et Innovation de la conférence des DG de CHRU rassemble tous
les directeurs de la Recherche et l’Innovation de l’ensemble des CHRU de France. Je préside
cette commission avec Nadège Baille, Directrice générale du CHU Dijon-Bourgogne, qui est
la Vice-Présidente. Nous discutons de tous les sujets qui ont rapport avec la recherche et
l’innovation et nous sommes structurés en 8 groupes de travail : la promotion interne, les
centres de ressources biologiques, les finances, les ressources humaines, la recherche
paramédicale, les données, la vigilance des essais, l’innovation. Ces groupes peuvent
échanger sur des sujets d’actualité, sur les bonnes pratiques et peuvent aussi être amenés à
rendre et porter un avis commun sur la recherche et l’innovation devant les tutelles.

Chaque année, la commission Recherche et Innovation publie un rapport d’activités.
Comment le plan France 2030 se décline pour les CHRU ?

France 2030 a pour objectif de faire de la France la première nation européenne innovante et
souveraine en santé. La feuille de route de France 2030 en santé se focalise sur les essais
cliniques, les stratégies d’accélération en santé numérique, dans les maladies infectieuses et
émergentes et ainsi que dans le domaine des dispositifs médicaux innovants. Ces sujets
concernent directement les CHRU.

France 2030 nous permet, par exemple, de travailler sur tous les process cliniques pour faire
en sorte d’accélérer la réalisation des essais cliniques quel que soit le type de promoteur. Les
CHRU sont les premiers promoteurs d’essais cliniques à promotion académique en France et
en Europe et participent aux essais promus par les industriels à hauteur de 85%.

Les CHRU sont aussi les premiers acteurs de la recherche clinique. Nous devons tout mettre
en œuvre pour améliorer les performances de la France et notamment les sujets qui
concernent en premier lieu les centres hospitaliers universitaires. Nous travaillons
actuellement sur plusieurs axes : L’accélération des autorisations des essais cliniques, la
digitalisation des essais cliniques et leur numérisation, les entrepôts de données de santé ainsi
que tous les appels à projet des programmes d’Investissements d’Avenir (PIA) qui concerne
des partenariats avec des industriels ou des organismes de recherche ou des universités. Les
CHRU peuvent être aussi partenaires de projets notamment sur la recherche translationnelle.
Nous pouvons aussi interagir dans le domaine de l’innovation comme l’appel à projet récent
sur les tiers lieux où 4 CHU viennent d’obtenir le label « Tiers lieux innovations ». Nous
sommes aussi concernés par le financement d’infrastructures de recherche.

Dans les stratégies d’accélération, les CHRU se positionnent pour être démonstrateurs avec
des partenaires industriels sur la validation de dispositifs médicaux innovants.

Par rapport à l’évènement du 13 décembre, est ce que vous pouvez
nous donner quelques thématiques concrètes qui illustrent votre
partenariat avec France Biotech ?

Cette journée est une grande première. Elle réunira des entrepreneurs de la HealthTech ainsi
que des professionnels exerçant dans les différents centres hospitaliers universitaires en
France, des directeurs généraux naturellement mais aussi des médecins et des soignants,
des pharmaciens, des directeurs de système d’information, des acheteurs hospitaliers, ou
encore des équipes travaillant sur la recherche et l’innovation en santé.

Nous avons à cœur de travailler tous ensemble sur plusieurs thématiques comme les achats
innovants, les investigations cliniques, les services numériques, l’expérimentation en vie
réelle, ou encore la mise en place de dispositifs innovants. Enfin, nous sommes très heureux
d’accueillir Lise Atler, la directrice de l’Agence Innovation Santé.

3 questions à Professeur Karim ASEHNOUNE
Président de la CME du CHU de Nantes
Président de la commission Recherche et Innovation de
la Conférence des Présidents de CME de CHU

BIOGRAPHIE
Professeur Karim Asehnoune
Président de la CME du CHU de Nantes
Président de la commission Recherche et Innovation de la Conférence
des Présidents de CME de CHU
L’envie de soigner s’est manifestée dès l’adolescence dans la vie de
Karim Asehnoune…et elle est toujours très présente aujourd’hui. Après
son cursus d’interne dans différents CHU parisiens, il débute comme
chef de clinique – assistant des hôpitaux au CHU de Bicêtre en 1998.
Diplômé en anesthésie réanimation chirurgicale, il se spécialise en
immunologie afin de préparer une thèse de Sciences à l’institut Pasteur à Paris et à l’université
du Colorado aux USA. Il obtient son doctorat en Sciences en 2006 à la faculté de médecine
de Paris-Sud. Il rejoint le CHU de Nantes en 2006 pour succéder au professeur Pinaud. Il
devient professeur des Universités de la faculté de médecine de Nantes en 2009, chef de
service puis chef du pôle Médecine intensive, anesthésie, réanimation et blocs opératoires en
2018. Karim Asehnoune réalise son projet de recherche, dépose des brevets, rencontre des
startups qui évoluent dans la biotechnologie et s’épanouit dans le management de son équipe
de 60 personnes. Il commence alors à s’investir dans la stratégie médicale du CHU et est élu
vice-président de la CME (Commission médicale d’établissement) en 2018. Deux ans plus
tard, il en prend la présidence. Il conduit le projet médical d’établissement en lien avec le
directeur général du CHU et intervient essentiellement auprès des 1000 médecins que celui-ci emploie. A la fois coordinateur et directeur médical, il participe à l’élaboration des projets de
service avec les chefs de pôles et veille à la bonne prise en charge des patients
Heureusement pour lui, dans des conditions parfois difficiles, il bénéficie de traits de caractère
qui lui permettent de mener à bien ses missions : l’enthousiasme et l’énergie, la résistance au
stress et la faculté de savoir trancher.

Pouvez-vous nous présenter les missions de la Conférence des
Présidents de Commissions Médicales d’Établissements (CME) des
CHU ? Quelles sont les missions particulièrement de la commission
recherche et innovation des présidents de CME de CHU ?

La Conférence nationale des présidents de CME de CHU fédère les présidents et vice-présidents des Commissions Médicales d’Établissements (CME) des 32 Centres Hospitaliers Universitaires français. A ce titre, elle représente le personnel hospitalier et hospitalo-universitaire des CHU. Les présidents de CME de CHU sont chargés au sein de leur établissement d’élaborer conjointement avec le Directeur général, le projet médical, la politique
d’amélioration continue de la qualité et de la sécurité des soins ainsi que les conditions
d’accueil et de prise en charge des usagers.

La Conférence des Présidents de CME de CHU est l’un des interlocuteurs privilégiés de la
Direction Générale de l’Offre de soins (DGOS), du ministère de la santé et du ministère de
l’Enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation et plus occasionnellement du
cabinet du Premier Ministre et de la Présidence de la République concernant la politique de
santé hospitalière. Une de ses missions consiste à émettre des propositions sur différents
sujets (recherche, stratégie, fonctionnement, etc…) auprès de ses tutelles notamment pour
rendre la recherche plus attractive dans le fonctionnement d’un CHU.

Chaque Centre Hospitalier Universitaire, à une gouvernance tripartite composée du président
de CME, du doyen de la faculté de médecine, du DG de CHU.

Comment votre commission s’interface avec la Conférence des DG
de CHU et leur commission Recherche et Innovation ?

Nous travaillons conjointement avec la commission Recherche et Innovation des DG de CHU
mais aussi avec la conférence des doyens de médecine par exemple dans la mise en place
du plan national Innovation Santé 2030. Nous formulons des préconisations en termes de
gouvernance et nous avons des interactions directes avec des acteurs institutionnels, des
opérateurs publics tels que l’INSERM et France Biotech.

En tant que Président de la Commission Recherche et Innovation de la Conférence des
présidents de CME, je peux dire que nous sommes les représentants des utilisateurs
(hospitalo-universitaires et médecins hospitaliers). Le principal frein à lever est la
problématique autour de la valorisation (propriété intellectuelle, création de valeur) d’un projet,
d’une découverte au sein d’un CHU. Les chercheurs sont parfois démunis face aux différents
guichets, il nous faut gagner en fluidité et en simplification.

En résumé, il faut que l’on trouve les moyens pour accélérer les process de création de valeurs
et de mise en relations avec les industriels afin de répondre aux ambitions du plan Innovation
Santé 2030.

Quelle vision ont les soignants de la healthtech (santé numérique,
biotechnologies, technologies médicales) et comment comptezvous renforcer ces liens ?

Les soignants ont des attentes très fortes pour les nouvelles technologies en général. Par
exemple, dans le domaine des biotechnologies, 1 enseignant chercheur est à l’origine d’un
nouvel anticorps, la valorisation passe par la protection de brevet, la recherche de financement
et la création d’une société de biotechnologie ; au niveau territorial, nous sommes globalement
bien structurés pour répondre à ces questions, en revanche l’apport des agences/structures
au niveau national reste relativement méconnue des acteurs de terrain. En résumé, nous
devons acquérir une meilleure connaissance de « qui fait quoi » ? Quel niveau d’interaction
entre les organisations territoriales et nationales ?

Un deuxième exemple concerne les données de santé qui peuvent générer aujourd’hui des
millions de données biologiques, cliniques, radiologiques comment les valoriser ? A qui
s’adresser ?

Pour ces 2 exemples, un guichet unique territorial/national pour les chercheurs serait un atout
important pour tous les porteurs de projets.

Aujourd’hui, en France, les financements d’amorçage à la phase très préliminaire d’un
projet/invention sont remarquables. Pour éviter le saupoudrage systématique, il faudrait
cependant mieux « accompagner » les projets et soutenir précocement ceux qui ont toutes les
qualités requises pour devenir les « licornes » de demain.