Santé humaineDiagnostics
Édito
La médecine du futur, une filière stratégique pour la Région Ile-de-France
« Le budget de recherche du seul Amazon, c’est 18 milliards par an ! C’est deux fois la totalité de la recherche publique française, c’est cinq fois le budget du CNRS. Pour aller concurrencer Amazon, il va falloir se lever de bonne heure ! » twittait Laurent Alexandre (@dr_l_alexandre) il y a un mois, ajoutant : « Valérie Pécresse a annoncé un budget de 20 M€ pour le programme d’IA en Ile-de-France c’est mille fois moins que le budget d’Amazon ».
S’il est nécessaire de mettre ainsi cette annonce en perspective, il n’est pas moins important de noter les efforts de la Région pour soutenir la recherche médicale.
Lors du Medicen Day, le 4 février, la Région IdF renouvelait son soutien au pôle de compétitivité santé francilien. « Medicen Paris Région est le seul pôle auquel la région Ile-de France accorde une hausse de 9 % de sa participation, c’est un signal fort dans sa volonté d’accompagnement de l’activité du pôle. Nous voulons donner une meilleure visibilité et nous nous sommes engagés à un financement stable jusqu’à 2022. Pour preuve, une subvention d’un million d’euros en 2019 (670.000 euros de la région et 330. 000 du fonds FEDER), ce qui est une marque de confiance de la région et de son engagement dans la médecine du futur », a déclaré Franck Margain, président de Paris Région Entreprises.
Le plan IA Ile-de-France 2021 a été annoncé fin octobre, mettant en effet l’accent sur la diffusion de l’Intelligence artificielle dans les PME et ETI et sur les challenges data et particulièrement data santé. “quesFace à la disparition du FUI (Fonds Unique Interministériel), la région a décidé de soutenir l’innovation et la recherche collaborative par des « Challenges »IA. La premier, un « Challenge en santé sur l’oncologie », monté en partenariat avec Medicen, Cancer Campus et l’Institut Gustave Roussy, sera doté de 1,5 M€ et s’appuiera sur deux questions scientifiques permettant de subventionner deux entreprises sur un taux de 60 %. La première question est la prévision des risques de rechute de cancer du sein à partir des données histologiques, clichés de mammographies et données cliniques ; la deuxième, l’identification de biomarqueurs de pronostic à partir des données d’ultrasons, d’échographie et de scanners. L’ouverture de ce challenge aura lieu mi-avril. Medicen sera un partenaire majeur, en charge d’identifier les entreprises candidates, d’évaluer les candidatures, d’accompagner les projets et d’offrir un accompagnement sur mesure aux candidats sur la propriété industriel lepour un Go to market » ajoute Franck Margain.
Le soutien régional à son écosystème s’inscrit dans une stratégie plus globale en faveur de la santé et se traduit par un soutien à des institutions d’enseignement et de recherche au travers des DIM (Domaine intérêt majeur) : 13 DIM choisis par un conseil scientifique. Forte de ses atouts, 400 laboratoires de recherche et le plus grand hôpital européen (AP-HP), la région soutient 4 DIM dans le seul secteur de la santé : Elicit, coordonné par l’Institut Pasteur pour accompagner les technologies de rupture dans la biologie ; Thérapies géniques, coordonné par la Fondation Imagine; One Health, coordonné par l’Inserm, se focalisant sur l’infectiologie se fondant sur la triade santé environnementale, santé humaine et santé animale ; et Longévité et vieillissement, coordonné par Gérondif. Enfin, la médecine du futur peut s’appuyer sur deux DIM transversaux : Math innov, réseau de 3200 mathématiciens dont la mission principale est de mettre en avant les mathématiques émergentes, en rupture, à l’interface avec le monde de l’entreprise, et RFSI (réseau francilien de sciences informatiques). Notons que l’Université Paris Saclay intervient dans ces 6 DIM.
En octobre dernier, Valérie Pécresse renouvelait son soutien au Genopole d’Evry qui fêtait ses 20 ans. Un soutien massif « pour consolider son développement et l’arrimer davantage comme Medicen à des projets européens. Au total, entre 2016 et 2022, ce sont plus de 120 M€ que la Région a investi sur la santé et le Genopole. Un engagement fort de la région » poursuit Franck Margain. « Avec le Brexit, le secteur médical devient un secteur-clé dans notre stratégie en termes d’attractivité des entreprises ».
