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Communiqué de presse
La plus grande méta-analyse réalisée à ce jour confirme que les patients atteints de pathologies psychiatriques présentent des risques accrus de formes graves de COVID-19
Publiée dans Lancet Psychiatry*, la plus grande revue systématique et méta-analyse réalisée à ce jour sur la sévérité de l’infection COVID-19 chez les personnes souffrant de troubles psychiatriques compile les données de 33 études réalisées dans 22 pays, comprenant 1 469 731 patients atteints de COVID-19, dont 43 938 souffraient de troubles mentaux. Vingt-trois études ont été incluses dans la méta-analyse et ajustées pour la mortalité, l’hospitalisation et l’admission en soins intensifs liés au COVID-19 chez les personnes présentant des troubles mentaux préexistants, selon la catégorie de diagnostic et la classe de traitement psychopharmacologique.
Ce qu’il faut retenir :
• Après une infection par le SRAS-CoV-2, les patients atteints de troubles mentaux
préexistants courent un risque deux fois plus élevé de mortalité et d’hospitalisation, mais pas d’admission plus fréquente en unité de soins intensifs ;
• Les personnes souffrant de troubles psychotiques et de troubles de l’humeur ainsi que les patients prenant un traitement avec des antipsychotiques ou des anxiolytiques apparaissent comme les groupes les plus vulnérables au risque de mortalité associé au COVID-19 ;
• Les patients souffrant de troubles liés à l’utilisation de substances et de troubles de
l’humeur présentent également un risque accru d’hospitalisation lié au COVID-19.
Le Dr Livia De Picker (de l’hôpital psychiatrique universitaire Campus Duffel, Belgique) a déclaré : « Dans plusieurs pays, les appels à modifier la stratégie de vaccination ont été rejetés par les autorités sanitaires nationales au motif que les preuves scientifiques actuelles ne distinguaient pas de groupes particuliers de patients psychiatriques présentant un risque très élevé de Covid-19 sévère, d’hospitalisation, d’admission en soins intensifs et de décès liés au Covid-19. En réponse à cette question, cet article montre que les troubles mentaux préexistants, en particulier les troubles psychotiques et les troubles de l’humeur, l’exposition aux antipsychotiques et aux anxiolytiques sont associés à la mortalité due au COVID-19. Avec ces nouvelles preuves, ne pas agir n’est plus une option. Nos données révèlent un contraste frappant chez les patients atteints de maladie mentale grave et de troubles psychotiques : alors qu’ils sont touchés par le risque de mortalité le plus élevé, ils ne sont pas plus hospitalisés. Nous savons que ces patients sont confrontés à d’importants obstacles aux soins médicaux, et nos résultats suggèrent qu’un accès réduit aux soins 2 pourrait avoir contribué à l’augmentation de la mortalité observée dans ce groupe. Les autorités de santé publique doivent prendre des mesures ciblées pour assurer une vaccination maximale pour tous les groupes de patients à risque identifiés dans cette étude. Une surveillance étroite et une orientation adéquate vers l’hôpital des patients atteints de troubles psychiatriques qui sont infectés par la COVID-19 est donc nécessaire pour
lutter contre une éventuelle réduction de l’accès aux soins. »
L’étude a été initiée par le réseau d’Immuno-NeuroPsychiatrie du Collège européen de neuropsycho-pharmacologie (ECNP). Créateur et directeur de ce réseau, le professeur Marion Leboyer (Université Paris Est Créteil, UPEC, France) déclare : « Des travaux supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les causes de ce mauvais pronostic du COVID-19 chez les patients atteints de maladies psychiatriques, qui pourraient refléter des processus biologiques, tels que des altérations immuno-inflammatoires liées aux troubles psychiatriques. En particulier, l’impact des traitements psychopharmacologiques nécessite une étude plus approfondie. Nous avons constaté que l’exposition aux traitements antipsychotiques et anxiolytiques initiés avant de contracter le COVID-19 était associée à des formes graves de COVID-19. Les antipsychotiques pourraient augmenter les risques cardiovasculaires et thromboemboliques, interférer avec une réponse immunitaire et provoquer des interactions avec les médicaments utilisés pour traiter le COVID-19. Les anxiolytiques sont associés à un risque de dépression respiratoire et sont connus pour être associés à une mortalité toutes causes confondues. En revanche, il a récemment été démontré que certains antidépresseurs avaient des effets protecteurs. En outre, des facteurs sociaux et liés au mode de vie tels que l’alimentation, l’inactivité physique, l’isolement social, la consommation élevée d’alcool et de tabac, les troubles du sommeil et une prévalence plus élevée de comorbidités somatiques pourraient également avoir des effets néfastes sur le pronostic de COVID-19. »
*Voir l’article complet sur : https://www.thelancet.com/journals/lanpsy/article/PIIS2215-0366(21)00232-7/fulltext
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