Santé humaine
Communiqué de presse
La sarcopénie grande oubliée des pathologies liées au vieillissement
Note d’information
Février 2024
Alors que nous avançons vers un mur démographique qui verra le nombre de
séniors (plus de 60 ans) passer de 26% à 35% de la population française, le sujet
du “bien vieillir” n’a jamais été aussi présent dans le débat public et politique.
En témoigne la volonté du gouvernement qui prévoit une loi de programmation
sur le grand âge courant 2024.
Dans ce contexte les maladies dégénératives représentent l’une des grandes
menaces qui pèsent à la fois sur l’incapacité des personnes âgées à se prendre
en charge de manière indépendante, mais aussi sur le système de santé
français. Outre les démences type maladie d’Alzheimer, la sarcopénie, maladie
dégénérative neuromusculaire liée à l’âge, a été identifiée comme une
pathologie majeure. Plus particulièrement, la sarcopénie, maladie dégénérative
neuromusculaire liée à l’âge, a été identifiée comme une pathologie majeure
responsable de la perte d’autonomie des séniors. Elle engendre des coûts de
santé importants de manière directe (chutes, fractures, hospitalisations,
chirurgie…) et indirecte (développement de comorbidités telles que le diabète
ou les maladies cardiovasculaires).
Qu’est-ce que la sarcopénie ?
La sarcopénie se définit comme une baisse progressive et généralisée de
la masse musculaire, de la force et de la performance physique pour des
patients en âge gériatrique.
Identifiée seulement récemment, elle apparaît depuis une quinzaine d’années
comme une des pathologies dégénératives significativement impactantes
pour la santé des personnes âgées de plus de 60 ans. Les études sur la
compréhension des mécanismes induisant la fonte musculaire, les taux de
prévalences ainsi que les dispositifs de dépistage et de prévention se
multiplient ces dernières années, révélant peu à peu l’ampleur de la
pathologie et la multiplicité des facteurs de risque.
La multiplicité des facteurs de risque de la sarcopénie rendent cette pathologie très singulière : elle
est encore trop peu connue et difficile à diagnostiquer ; elle doit être prévenue ou ralentie par un
exercice physique régulier et une nutrition appropriée et ce dès 50 ans. Elle doit surtout faire l’objet
de programmes de recherche dédiés à la découverte de nouveaux traitements médicamenteux
encore absents. Au-delà de l’avancée en âge, l’association avec l’obésité est au cœur de nos
recherches car elle est à la fois déclencheur et facteur aggravant de la sarcopénie, et tend à
toucher une partie toujours plus importante de la population.
Dès 50 ans, la masse et la force musculaires diminuent progressivement, un
phénomène qui passé un certain stade peut être qualifié de sarcopénie.
Dégradation de la fibre musculaire (nombre et
taille, atteinte mitochondriale et métaboliques
chroniques)
Baisse des apports protéino-énergétique
Diminution du taux d’hormones anabolisantes
Il existe trois niveaux pour cette
pathologie, définis par le Groupe de
travail européen sur la sarcopénie
Les mécanismes de la fonte musculaire
Niveau 1 : sarcopénie probable avec perte de
force musculaire (stade présarcopénie)
Niveau 2 : sarcopénie avérée perte de la force
et de la masse musculaire
Niveau 3 : performance physique, masse et
force diminuées
Motricité ralentie et perte de mobilité
Force de préhension diminuée
Risque de chute et de fractures accentué
Perte d’’indépendance dans les activités
quotidiennes
Les conséquences de la sarcopénie sur la santé des patients
Les facteurs de risque
Sédentarité
Obésité
Ménopause
Stress oxydatif
Régime alimentaire engendrant des apports
énergétiques insuffisants
Toute autre pathologie ou accident entraînant
une immobilité prolongée.
LE FOCUS DU Pr MARIANI
Pr Jean Mariani,
Directeur de l’Institut de la longévité
Charles Foix à Ivry-sur-Seine et Président
du Comité scientifique de Biophytis
Dans ce contexte, Biophytis, une entreprise de
biotechnologie française qui se consacre à
l’élaboration de solutions dans le domaine de la
“science du vieillissement”, travaille sur le
développement d’un candidat médicament pour
répondre un jour à ce vide thérapeutique.
Son programme d’étude clinique SARA-31 a
obtenu l’autorisation de la FDA (Food & Drug
Administration) et de l’agence européenne (EMA)
pour lancer aux États-Unis et en Belgique une
étude de phase 3 dans la sarcopénie, l’étape de
développement final avant une
commercialisation. Il s’agit d’une première
mondiale !
Son principal candidat médicament, Ruvembri
(20 Hydroxyecdysone), a montré des résultats
cliniques prometteurs sur la mobilité au cours
d’un essai clinique de phase 2 appelé SARA-INT.
« L’effet principal du traitement est une
augmentation de la vitesse de marche de 13%
par rapport au placebo sur un test de 400m, un
indicateur clé d’évaluation de la santé des
seniors. » indique Pr Jean Mariani, Président du
Comité scientifique de Biophytis qui a dirigé
l’étude SARA-31. « Ce critère est associé à une
réduction du risque de handicap moteur, de
chute, d’hospitalisation et de décès. Le candidat
médicament stimule l’activité métabolique
musculaire en augmentant la capacité des
muscles à synthétiser des fibres musculaires et à
les contracter, en activant la voie moléculaire
protectrice du système Rénine-Angiotensine, un
système hormonal connu pour ses effets
régulateurs des fonctions neuro-musculaires et
cardio-respiratoires. »
En atteste une étude publiée dans le journal
“European Journal of Clinical Nutrition” en 2016
qui avait pour objectif d’évaluer l’impact
financier de la sarcopénie sur les coûts
d’hospitalisation : pour les patients
sarcopéniques, l’augmentation est de l’ordre de
34 % quand ils sont âgés de plus de 65 ans et de
58,5 % pour les moins de 65 ans (une prise en
charge plus lourde en raison de la dépendance,
des séjours hospitaliers plus longs…). Une autre
étude menée aux États-Unis évoque un coût de
20 milliards de dollars chaque année pour la
prise en charge des patients atteints de
sarcopénie âgés de 65 ans ou plus.
Malgré les études récentes, cette pathologie est
largement méconnue des praticiens et plus
encore du grand public. Aucun traitement
pharmaceutique n’étant disponible pour pallier
cette pathologie, la très grande majorité des
patients se trouvent en errance thérapeutique.
Les médecins sont dépourvus de solution et
sont contraints de prescrire des molécules hors
indication ou des compléments alimentaires.
DE L’IMPORTANCE DE PRÉVENIR ET TRAITER LA
PATHOLOGIE
À ce jour, aucun traitement médicamenteux ne
permet de prendre en charge les personnes
atteintes de sarcopénie. Pourtant, la prévalence
de cette pathologie pour les personnes âgées de
plus de 60 ans oscille entre 6 et 22%. Ces
derniers représentent aujourd’hui un quart des
français, et leur proportion ne cesse
d’augmenter avec le vieillissement de la
population.
Selon les projections de l’INSEE, environ 24
millions de personnes auront plus de 60 ans en
France en 2050. Si l’espérance de vie progresse,
la question du vieillissement en bonne santé
devient centrale, non seulement pour les
populations, mais aussi pour l’équilibre du
système de santé français.
Stanislas Veillet,
Docteur en génétique et PDG de Biophytis
“Nous sommes actuellement à la recherche de partenaires pour pouvoir mener notre
étude clinique de phase 3 aux États-Unis. Nous espérons la démarrer d’ici la fin d’année
2024 et confirmer ainsi les résultats prometteurs de notre étude clinique de phase 2. Mais
le développement de traitements est long et coûteux. Aujourd’hui c’est aussi
et surtout la méconnaissance, le manque de pédagogie et de prévention
autour de la sarcopénie qui font peser un poids financier extrêmement
lourd sur les systèmes de santé du monde entier. À l’heure où la
population vieillit, il est temps de se concentrer sur le mieux vieillir plutôt
que sur le vieillir plus !“