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Édito
Le Japon, géant en mutation
Tout récemment classé 9e au palmarès annuel de la compétitivité mondiale du Forum économique mondial de Davos, le Japon traverse cependant une profonde remise en question de son modèle économique. Ses keirestu – des conglomérats d’entreprises diverses liées par un réseau dense d’intérêts financier et exécutifs –, autrefois moteur de son économie, ont en effet commencé à se fissurer sous leur propre poids. Si le gouvernement a fait le choix de remettre à flots ces entreprises « Too big to fail », c’est avec la ferme intention de les faire évoluer progressivement. Car ce pays, s’il a souvent choisi la voie de la rupture pour se relever des catastrophes qui l’ont frappé, sait également faire montre d’une grande ténacité pour mettre en place des changement structurels majeurs. Un corollaire, sans doute, de sa très grande stabilité politique.
Le premier ministre Shinzo Abe a déclaré vouloir faire du Japon le pays le plus innovation-friendly du monde. Mais l’écosystème japonais dans le secteur des Sciences de la Vie manque encore d’un segment majeur pour faire la jonction entre monde académique et industriel. Si la volonté politique est bien présente, une modification du regard porté sur l’entrepreneuriat doit encore s’effectuer, ou plutôt s’accélérer. Car malgré des réticences encore importantes à dépasser les barrières culturelles et linguistiques, les jeunes entrepreneurs sont de plus en plus nombreux à vouloir se lancer. En collaboration avec une frange de la génération précédente, ceux-ci prennent conscience de l’importance de compléter l’écosystème de l’innovation japonais. Dans l’intervalle précédant l’émergence de ce nouveau modèle, les opportunités ne manqueront pas pour les PMEs et ETI étrangères, si elles se montrent attentives à s’adapter au marché japonais et à ses spécificités.
Ce numéro spécial a pour ambition de brosser un panorama de l’écosystème des biotechnologies au Japon. Implication institutionnelle, diversité des entreprises et tendances émergentes, autant de clés afin de mieux comprendre les points de blocage et les opportunités d’un secteur qui voit dans l’internationalisation une des solutions à la diminution de ses capacités d’innovation.