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Le patient au cœur de la médecine translationnelle

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En 10 ans, la médecine translationnelle a fait un véritable bond en avant. Tour d’horizon des enjeux que génère cette discipline en plein essor, lors de la journée organisée par Medicen Paris Region, au sein de l’ICM, Institut du cerveau et la moelle épinière à Paris, le 13 juin 2017.

La médecine translationnelle a pour vocation de réduire le plus possible le fossé existant entre la recherche médicale fondamentale et la pratique médicale clinique. Tous les acteurs de cette journée ont tenu à rappeler les efforts que les scientifiques doivent consentir, afin que le patient soit placé au cœur de la recherche médicale, au cœur des préoccupations des médecins, et que la recherche ne prime pas sur l’humain.

L’ère du numérique au service de la médecine translationnelle

Les découvertes théoriques et la production de médicaments doivent mieux se coordonner, en intégrant la notion de « Data », autrement dit la pharmacologie virtuelle. Les services de santé, publics comme privés, doivent tendre avec les technologies numériques actuelles à se mobiliser de concert pour remettre le patient au cœur du dispositif du développement du médicament. Pour Medicen Paris Region qui essaie de positionner l’Île-de-France en tant que premier cluster de santé d’Europe, cette journée organisée autour des enjeux et des objectifs de la médecine translationnelle se voulait avant tout proactive et prospective. Le but du pôle est d’aider à mettre en place des projets collaboratifs en matière de santé afin de les transformer en valeur économique et de générer des emplois pérennes.

Comme a aimé à le souligner, Patrice Denèfle, le directeur de l’Institut Roche en recherche et médecine translationnelle, quand on parle de la Science au sens large, en Chine, le tapis rouge est vite déployé, tout comme aux Etats-Unis alors qu’en France, on subit encore des problèmes de « pharma bashing ». Selon lui, il est indispensable d’investir dans la Science en France car l’industrie pharmacologique ne pourra pas être à même de couvrir seule l’univers de la connaissance et de la découverte.

« Prioriser le patient »

A l’Institut Roche, il s’agit avant tout de « travailler sur l’éducation ». Être au plus prés du patient, pour que les innovations mises en place soient au cœur du dispositif de santé du malade. Du côté de l’Institut Sanofi, l’idée est de faire le pont entre la recherche et le développement. Il s’agit de comprendre le contexte immunitaire global pour dégager de nouvelles cibles afin de sélectionner des patients les plus adaptés à ces recherches. Chez Roche, pouvoir accéder à des données de patients clefs permettra d’accéder à des thérapies de plus en plus innovantes.

La médecine translationnelle est en pleine mutation selon Benoit Canolle, directeur au sein de la médecine de précision chez Pierre Fabre Pharma: « elle a explosé depuis le début des années 2000, nous en sommes donc encore aux prémices ». Depuis un an, le laboratoire a mis en place trois actions thérapeutiques spécifiques dans le domaine de la dermatologie, de l’oncologie et de la psychiatrie. Le but est de sélectionner des patients de la façon la plus adéquate possible, à partir du génome, des marqueurs et de l’imagerie.

Du côté des acteurs publics, comme l’Institut Pasteur, la démarche est de rendre la médecine la plus personnalisée possible. Il s’agit, avant tout, de rapprocher les médecins, des chercheurs et surtout du patient. Il est primordial d’impliquer les patients dans la R&D de la médecine translationnelle. L’enjeu de cette médecine est d’améliorer la qualité des essais cliniques et des services de santé en traitant mieux un plus grand nombre de maladies. Ceci en y incluant les maladies dites « négligées », c’est à dire économiquement non rentables pour l’industrie pharmaceutique.

Armelle MILLET