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Édito
L’UE a donné son autorisation à la commercialisation du 1er vaccin BioNTech-Pfizer contre la COVID-19
“Aujourd’hui nous ajoutons un chapitre important à l’histoire d’un succès européen en mettant à disposition le premier vaccin COVID-19 pour tous les Européens” a annoncé hier soir Ursula von der Leyen, présidente de la commission européenne.
“Les vaccins sera disponible dans tous les pays de l’UE en même temps, dans les mêmes conditions” a-t-elle déclaré et tweeté.
Ursula von der Leyen: “President von der Leyen on the marketing authorisation of the BioNTech-Pfizer vaccine” (pscp.tv)
Avec fierté, elle relève que le 1er vaccin produit en Europe est le fruit de l’innovation européenne. Il a reçu l’autorisation de mise sur le marché de l’EMA (European Medical Agency) après avoir apporté les preuves scientiques de sa sûreté et de son efficacité à 95 %.
Ursula von der Leyen ajoute que le second vaccin contre la COVID-19, celui de Moderna, sera bientôt autorisé à la commercialisation en Europe, dès le 6 janvier 2021, après que l’EMA aura donné le feu vert à un vaccin “sûr et efficace”.
Une nouvelle arrive à point, à la veille des fêtes de fin d’année, et alors qu’Emmanuel Macron, le président de la république, a été déclaré lui-même positif au coronavirus et s’est isolé à la Lanterne. Et que la France a passé le seuil des 60.000 décès causés par la COVID-19.
Le premier ministre, Jean Castex, a annoncé que “la vaccination débutera dans les 27 pays de l’UE, les 27, 29 et 29 décembre“. Gabriel Attal et Olivier Véran ont renchéri (AFP) : “Les premiers vaccins contre le Covid-19 seront administrés ce dimanche en France, soit le premier jour du lancement dans l’Union européenne de cette campagne d’une ampleur inédite“.
Le vaccin BioNTech-Pfizer sera d’abord fabriqué sur un site de production de Pfizer en Belgique (300 millions de doses du vaccin de ce fabricant ont été commandées en novembre). Des discussions sont en cours pour augmenter le nombre de nouveaux sites de production afin de pouvoir fournir 1,3 milliards de doses d’ici la fin 2021. Et vacciner à grande échelle.
En réponse aux inquiétudes suscitée ce week-end par l’annonce de l’apparition d’une mutation du virus, BioNTech précise ce jour que la société est capable de produire en moins de 6 semaines, une nouvelle version du vaccin adaptée à cette variation du SARS-CoV-2 . Il s’agirait d’un simple problème technique, selon son PDG, le Pr Ugur Sahin.
Dans ce contexte anxiogène, certains pays européens dont la France ont fermé les frontières avec la Grande-Bretagne, dès lundi 20, pour éviter la propagation de ce variant du virus qui serait apparu en octobre et novembre dernier dans le sud du pays. Cette souche est la cause en décembre de 62% des contaminations à Londres et de 43% dans les régions sud du pays. Zones qui viennent d’être reconfinées. Le variant est 70 % plus contagieux. “Rien n’indique que les symptômes soient différents et que les tests soient différents pour cette variante du SARS-CoV-2” affirme pourtant le médecin-chef de l’Angleterre, Chris Witty. La vaccination contre la Covid-19 a d’ailleurs débuté Outre-Manche dès le 8 décembre.
“Les vaccins à ARNm sont dirigés contre la protéine Spike qui permet au virus de pénétrer dans les cellules humaines. Les mutations observées, y compris dans ce nouveau variant, vont toucher toutes les petites parties de cette protéine spike. Elles ne remettent pas en cause les cocktail d’anticorps que va générer le vaccin quand il va être inoculé” explique Mylène Ogliastro, virologue, membre de la Société Française de Virologie et du Conseil scientifique, citée par le Parisien.
Aux Etats-Unis, la FDA a autorisé les deux vaccins à ARN messager celui de BioNTech-Pfizer, le 11 décembre, et “en urgence” celui du Laboratoire Moderna, le 18 décembre. “Des jours meilleurs nous attendent” a déclaré Joe Biden, le Président américain tout juste élu. Il a reçu aujourd’hui devant les caméras une première dose du vaccin BioNTech-Pfizer. Geste politique et message d’espoir.