Tribune libre de Gaétan Le Floch (Université de Bretagne Occidentale) & Eric Thiébaut (Station Biologique de Roscoff)
Le potentiel de développement et les champs d’application des biotechnologies vertes et bleues ne cessent de croître pour répondre aux multiples défis auxquels l’humanité doit faire face : contribuer à la sécurité sanitaire des aliments, à la protection de l’environnement grâce à la réduction des intrants phytosanitaires, fournir durablement à l’homme des ingrédients à vocations médicales, cosmétiques, nutritionnelles, voire énergétiques.
Les filières de biotechnologies marines et de biotechnologies vertes trouvent en Bretagne un terrain propice à leur développement. De nombreuses entreprises sont implantées dans la troisième région de France pour le secteur des Biotechnologies et la première région de France pour les biotechnologies marines. En 2016, CBB-Capbiotech a répertorié 170 entreprises utilisant les biotechnologies : 53 dans le contrôle et diagnostic, 68 en biotechnologies marines, 58 en lien avec les agro biotech. Cette diversité est à la fois historique pour la valorisation de ses ressources naturelles, et un engagement pour l’avenir en intégrant maintenant une composante formation.
En Bretagne, l’offre de formation est tout aussi riche et diversifiée dans le secteur du Génie Biologique et vise à amener les jeunes Bretons à un niveau de qualification attendu par les entreprises et anticiper au contact de ces dernières l’évolution des métiers du secteur des Biotechnologies.
Depuis 50 ans, le Département Génie Biologique de l’IUT de Brest forme des techniciens supérieurs et des assistants ingénieurs dans le domaine de l’analyse biologique, de l’environnement et de l’agronomie. Des étudiants ayant reçu une formation généraliste en Génie Biologique pourront aisément trouver des emplois dans la transformation de la production primaire et de la bio-raffinerie. Ces emplois exigeront un haut niveau de qualification et des compétences dédiées qui ne sont actuellement que partiellement pourvues. Pour répondre à un besoin croissant des entreprises en cadres intermédiaires polyvalents dans ce secteur des biotechnologies vertes, une Licence Professionnelle Innovations et Plateformes Biotechnologiques est proposée depuis cette année en alternance. Les étudiants diplômés de cette nouvelle formation Bac+3 seront capables de s’adapter au développement rapide des technologies et les mettre en œuvre au service des entreprises en grande majorité de l’agri-agro et de la cosmétique. En terme de métiers, la recherche et le développement, la production, la qualité, le management, le conseil et le technico-commercial seront probablement les débouchés à satisfaire en priorité.
Cette même dynamique peut aussi être illustrée dans le domaine spécifique des biotechnologies marines par le projet Blue Train, sélectionné début 2017 par le Comité d’évaluation et de suivi du programme « Partenariats pour la formation professionnelle et l’emploi » du Programme d’Investissements d’Avenir (PIA). Porté par la Station Biologique de Roscoff, composante de Sorbonne Université, autour d’un consortium de 24 partenaires académiques et industriels à l’échelle du territoire breton, Blue Train vise à mettre en place une offre originale et nouvelle de formation initiale et continue qui réponde aux besoins des entreprises dans un contexte de mutation scientifique et technologique et accompagne le développement des biotechnologies marines dans tous les secteurs (ex. aquaculture, alimentation, santé, cosmétique, environnement). En termes de formation initiale, le projet cible préférentiellement les niveaux Bac+3 et Bac+5 avec pour objectif majeur à la rentrée 2019 l’ouverture d’une licence professionnelle en alternance et un master professionnel. S’agissant des salariés ou des demandeurs d’emplois, il s’agit de proposer des formations qui leur offrent une montée en compétences et les qualifications nécessaires à l’accompagnement des mutations technologiques en cours.
Preuve est faite que les biotechnologies vertes ou bleues sont une voie d’avenir et que les entreprises bretonnes de ces filières trouveront sur le territoire un vivier riche et diversifié pour leurs recrutements futurs.