Santé humaineImmunothérapies

Communiqué de presse

L’étude PEACE-1 publiée dans The Lancet défie le pronostic des patients atteints d’un cancer de la prostate métastatique

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur google
Partager sur reddit
Partager sur tumblr
Partager sur pinterest

Villejuif, le 18 mai 2022

Les résultats de l’étude PEACE-1 montrent qu’ajouter une hormonothérapie de nouvelle
génération à la prise en charge classique des patients atteints d’un cancer de la prostate
métastatique et hormono-dépendant permet de gagner deux ans et demi sans rechute de la
maladie et de réduire de 25% le risque de décès. PEACE-1 est la première étude comparative
et multicentrique de phase III à avoir évalué l’efficacité et l’innocuité de la combinaison de
trois médicaments : hormonothérapie de nouvelle génération (abiratérone) +
hormonothérapie classique + docetaxel. Promue par Unicancer, coordonnée par le Pr Karim
Fizazi, oncologue à Gustave Roussy et conduite en France par le Groupe d’Etude des
Tumeurs Uro-Génitales (GETUG), cette grande étude européenne vient d’être publiée dans
The Lancet :
https://doi.org/10.1016/S0140-6736(22)00367-1

Avec plus de 50 000 nouveaux cas par an en France, le cancer de la prostate est le plus fréquent
cancer chez l’homme. Il représente également la 3e cause de décès par cancer. Près de 10 % des
cancers de la prostate hormono-sensibles sont diagnostiqués à un stade métastatique plus agressif,
engendrant un mauvais pronostic pour les patients.

Le traitement standard du cancer de la prostate métastatique hormono-sensible a longtemps reposé
sur l’utilisation de médicaments d’hormonothérapie classique visant à empêcher la fabrication de la
testostérone (suppression androgénique). Depuis 2015, après plusieurs décennies sans réels
progrès pour ces patients, l’addition de plusieurs traitements a amélioré le pronostic des hommes
atteints de cette pathologie. L’utilisation concomitante d’hormonothérapies de nouvelle génération
(acétate d’abiraterone, apalutamide, enzalutamide) ou de la chimiothérapie par docetaxel a changé
la donne. En 2018, la radiothérapie a également renforcé l’arsenal thérapeutique et permis une
intensification des traitements dans ces tumeurs agressives. L’objectif de PEACE-1 était d’évaluer
le bénéfice de la combinaison de ces différents traitements.

Réduction de 50 % du risque de rechute et de 25 % du risque de décès

Conduite par un consortium européen entre 2013 et 2018, PEACE-1 est une étude ouverte
multicentrique et randomisée de phase 3 menée en lien avec 77 sites de 7 pays (France, Belgique,
Irlande, Suisse, Italie, Roumanie, Espagne) et à laquelle1 173 patients atteints d’un cancer de la
prostate métastatique dès le diagnostic ont participé.

Elle visait à évaluer l’efficacité et l’innocuité de trois médicaments associés entre eux au sein d’un
protocole thérapeutique : l’abiraterone (traitement hormonal de nouvelle génération), en plus du
traitement standard comportant une hormonothérapie conventionnelle, seule ou combinée à une
chimiothérapie par docetaxel, avec ou sans radiothérapie. Les patients ont été assignés de façon
aléatoire dans l’un des groupes.

L’étude PEACE-1 a comparé les bénéfices cliniques à partir d’un suivi moyen de 42 mois en se
basant sur deux critères principaux : la survie sans progression de la maladie et la survie globale.
Les résultats publiés dans la revue The Lancet, indiquent un gain de deux ans et demi sans
rechute (4,5 ans au lieu de 2 ans) correspondant à une diminution du risque de rechute de
50 % pour le groupe ayant reçu la triple association (abiraterone + hormonothérapie
classique + docetaxel). Le risque de décès était également diminué de 25 % au prix d’une
tolérance quasi inchangée par rapport à la double association (sans abiraterone).

« Cette étude est la première à montrer qu’une triple thérapie incluant un traitement standard
d’hormonothérapie, de chimiothérapie et un inhibiteur de la voie de signalisation androgénique
(abiraterone) augmente la survie sans progression de la maladie et la survie globale des patients
atteints de cancers de la prostate métastatiques, au prix d’une tolérance finalement peu différente
de la bi-thérapie » se réjouit le Pr Fizazi.

Cette combinaison thérapeutique va devenir le nouveau standard de traitement chez les hommes
atteints de cancers de la prostate métastatiques en capacité de recevoir une chimiothérapie.

Source : The Lancet
Publication avancée en ligne, le 8 avril 2022
Abiraterone plus prednisone added to androgen deprivation therapy and docetaxel in de
novo metastatic castration-sensitive prostate cancer (PEACE-1): a multicentre, open-label,
randomised, phase 3 study with a 2 × 2 factorial design
doi: 10.1016/S0140-6736(22)00367-1

Auteurs
Karim Fizazi, Stéphanie Foulon, Joan Carles, Guilhem Roubaud, Ray McDermott, Aude Fléchon, Bertrand
Tombal, Stéphane Supiot, Dominik Berthold, Philippe Ronchin, Gabriel Kacso, Gwenaëlle Gravis, Fabio
Calabro, Jean-François Berdah, Ali Hasbini, Marlon Silva, Antoine Thiery-Vuillemin, Igor Latorzeff, Loïc
Mourey, Brigitte Laguerre, Sophie Abadie-Lacourtoisie, Etienne Martin, Claude El Kouri, Anne Escande, Alvar
Rosello, Nicolas Magne, Friederike Schlurmann, Frank Priou, Marie-Eve Chand-Fouche, Salvador Villà
Freixa, Muhammad Jamaluddin, Isabelle Rieger, Alberto Bossi

Affiliations
Department of Cancer Medicine (Prof K Fizazi MD), Department of Biostatistics and Epidemiology (S
Foulon MD), Oncostat U1018, Inserm, Ligue Contre le Cancer (S Foulon), and Department of Radiotherapy
(A Bossi MD), Institut Gustave Roussy, University of Paris- Saclay, Villejuif, France; Vall d’Hebron Institute
of Oncology, Vall d’Hebron University Hospital, Barcelona, Spain (Prof J Carles MD); Institut Bergonié 229
cours de l’Argonne, Bordeaux, France (G Roubaud MD); Cancer Trials Ireland, St Vincent’s University
Hospital, Dublin, Ireland (Prof R McDermott MD); Centre Léon Bérard, Lyon, France (A Fléchon MD);
Clinique Universitaire St Luc, Brussels, Belgium (Prof B Tombal MD); Institut de Cancérologie de l’Ouest,
René Gauducheau, Saint-Herblain, France (Prof S Supiot MD); Centre Pluridisciplinaire d’Oncologie, Centre
Hospitalier Universitaire Vaudois, Lausanne, Switzerland (D Berthold MD); Centre Azureen de
Cancerologie, Mougins, France (P Ronchin MD); Amethyst Radiotherapy Center, Iuliu Hatieganu University
of Medicine and Pharmacy, Cluj-Napoca, Romania (G Kacso MD); Institut Paoli- Calmettes, Aix-Marseille
Université, CRCM, Marseille, France (G Gravis MD); San Camillo Forlanini Hospitals, Rome, Italy (F
Calabro MD); Clinique Sainte Marguerite, Hyeres, France (J-F Berdah MD); Clinique Pasteur, Brest,
France, (A Hasbini MD); Centre François Baclesse, Caen, France (M Silva MD); CHU Jean Minjoz,
Besancon, France (A Thiery-Vuillemin MD); Clinique Pasteur, Toulouse, France (I Latorzeff MD); IUCT—
Oncopole, Toulouse, France (L Mourey MD); Centre Eugène Marquis, Rennes, France (B Laguerre MD);
Institut de Cancerologie de l’Ouest, Angers, France (S Abadie-Lacourtoisie MD); Centre Georges-François
Leclerc, Dijon, France (E Martin MD); Centre Catherine de Sienne, Nantes, France (C El Kouri MD);
Strasbourg Oncologie Libérale, Strasbourg, France (A Escande MD); Institut Català d’Oncologia, Hospital
Universitari Josep Trueta, Girona, Spain (A Rosello MD); Institut de Cancérologie Lucien Neuwirth, St Priest
en Jarez, France (N Magne MD); CHIC Quimper, Quimper, France (F Schlurmann MD); CHD Vendée, La
Roche sur Yon, France (F Priou MD); Centre Antoine Lacassagne, Nice, France (M-E Chand-Fouche MD);
Institut Català d’Oncologia, Cap de Servei Oncologia Radioteràpica, Hospital Universitari Germans Trias,
Badalona, Catalunya, Spain (S V Freixa MD); Cork University Hospital, Cork, Ireland (M Jamaluddin MD);
Unicancer, Paris, France (I Rieger MSc).

A propos de Gustave Roussy

Classé premier centre européen et sixième au niveau mondial, Gustave Roussy constitue un pôle d’expertise
globale entièrement dédié aux patients atteints de cancer. L’Institut est un pilier fondateur du biocluster en
oncologie Paris Saclay Cancer Cluster. Source d’innovations thérapeutiques et d’avancées diagnostiques,
l’Institut accueille près de 50 000 patients chaque année et développe une approche intégrée entre recherche,
soins et enseignement. Expert des cancers rares et des tumeurs complexes, Gustave Roussy traite tous les
cancers, à tous les âges de la vie. Il propose à ses patients une prise en charge personnalisée qui allie
innovation et humanité, où sont pris en compte le soin mais aussi la qualité de vie physique, psychologique
et sociale. Avec 4 100 salariés répartis sur deux sites, Villejuif et Chevilly -Larue, Gustave Roussy réunit les
expertises indispensables à une recherche de haut niveau en cancérologie ; un quart des patients traités sont
inclus dans des essais cliniques.
Pour en savoir plus sur Gustave Roussy et suivre les actualités de l’Institut : www.gustaveroussy.fr, Twitter,
Facebook, LinkedIn, Instagram

A propos d’Unicancer

Unicancer est l’unique réseau hospitalier français dédié à 100 % à la lutte contre le cancer et la seule
fédération hospitalière nationale dédiée à la cancérologie. Il réunit 18 Centres de lutte contre le cancer
(CLCC), établissements de santé privés à but non lucratif, répartis sur 20 sites hospitaliers en France, ainsi
que deux établissements membres affiliés. Les CLCC prennent en charge près de 530 000 patients par an
(en court-séjour, HAD et actes externes).

Unicancer est aussi le premier promoteur académique d’essais cliniques en oncologie, à l’échelle
européenne, avec 106 essais cliniques actifs promus en 2020 et près de 7 600 patients inclus. Unicancer
porte également des programmes phares permettant l’utilisation des données de vie réelle en vue d’améliorer
les connaissances et l’évaluation des stratégies thérapeutiques, notamment au travers des plateformes
ESME réunissant les données de plus 76 000 patients atteints de cancer.

Reconnu comme leader de la recherche en France, le réseau Unicancer bénéficie d’une réputation mondiale
avec la production d’un tiers des publications françaises d’envergure internationale en oncologie (source :
étude bibliométrique/ Thomson Reuters). Au total, près de 700 essais cliniques (inclusions ou suivis) sont
promus en 2020 par le réseau Unicancer, plus de 14% des patients des CLCC sont inclus dans les essais
cliniques et plus de la moitié des PHRC dévolus aux CLCC.
Les 18 CLCC et la direction R&D d’Unicancer sont certifiés ISO 9001:2015 pour leur recherche clinique.
>> Suivez-nous : www.unicancer.fr