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Édito

« L’Europe, un des partenaires les plus importants pour la Chine ».

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« La Chine accorde une grande importance à l’Europe. Elle préfère une Europe unie dans un monde multipolaire», a déclaré Xi JinPing, le président chinois, lors de sa venue en Europe la semaine dernière, en Italie d’abord où il a signé l’accord commercial des nouvelles routes de la soie avec le premier pays du G7, puis en France. A la veille des élections européennes, les pays européens se montrent plus circonspects au sujet de la politique économique offensive de la Chine. Les Etats-Unis qui ont décidé d’exclure Huawei des appels d’offre pour les services de la 5G, pressent les pays européens et surtout l’Allemagne d’en faire autant, une position que n’a pas adoptée la Chancelière. La France qui a signé des accords commerciaux sur la vente de 300 Airbus lors de la visite de Xi n’a pas encore tranché. Le gouvernement préparerait un projet de loi sur la gouvernance des données.

D’ores et déjà, la commission européenne a élaboré un plan d’action face à la Chine, considérée « comme un rival systémique promouvant des modèles alternatifs de gouvernance » et « un concurrent stratégique dans la recherche de l’avance technologique ». Une allusion au capitalisme autoritaire de cet Etat centralisé qui investit massivement dans des secteurs stratégiques.

L’Europe pourrait-elle se retrouver totalement dépassée par les deux puissances américaines et asiatiques dans le secteur de la génomique? C’est ce dont s’alarme Hervé Chneiweiss, l’un des 30 experts qui a participé à l’étude prospective « Santé 2030 » conduite par le Leem et le think tank Futuribles. « Le gouvernement de Hong-Kong a annoncé l’attribution d’une enveloppe de 10 milliards de dollars pour deux ans afin de développer le secteur de la génomique (le Human Project européen est doté de 1 Md€ sur 10 ans). Un secteur dans lequel les grandes villes chinoises, Shenzen, Shanghaï ou d’autres prennent leur essor. Les chercheurs chinois formés aux Etats-Unis reviennent en Chine attirés par des salaires à l’américaine » ajoute-t-il.

L’Inserm est porteur du Plan Génomique 2025 et du Health Data Hub – discuté à l’Assemblée nationale dans le cadre du projet de loi de Santé-, des éléments pour agréger les données avec les connaissances. « L’une des thématiques sélectionnées est le Plan d’analyse du génome en population générale. Le pays qui fait le plus d’effort dans la R&D et dans la recherche fondamentale, est la Chine. Les essais cliniques utilisant les dernières techniques de réécriture du génome Crispr-Cas 9 sont significatives de son implication : sur 25 essais déclarés sur le site clinical.com, il y en a 24 essais en Chine, dans la drépranocytose ou dans d’autres maladies rares », indique Hervé Chneiweiss, Directeur de recherche du laboratoire Neurosciences Paris Seine.

En France, le plan Médecine Génomique 2025 a acté la mise en place de plateformes de séquençage à haut débit, une par région. « En fait, la plateforme Médecine Génomique SeQOIa de la Région Ile-de-France est la seule à être prête : les équipes sont recrutées, les programmes définis. Elle sera inaugurée officiellement en juin par le premier Ministre, Edouard Philippe», affirme Amaury Martin, de l’Institut Curie, qui en est l’administrateur. « Ces programmes sont portés par la puissance publique mais il faut que ça se soit fait conjointement avec les efforts du secteur privé » insiste pour sa part le président du comité d’éthique de l’Inserm.