Agro-environnement

Édito

L’INRA fête ses 70 ans

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur google
Partager sur reddit
Partager sur tumblr
Partager sur pinterest

 

L’Institut National de Recherche Agronomique a changé ses orientations à 180 °depuis les années d’après-guerre. Alors que  durant les trente glorieuses, les agriculteurs ont utilisé des engrais et pesticides massivement pour augmenter les rendements agricoles, le ministre de l’Agriculture actuel, Stéphane Le Foll, prône l’agro-écologie. Un mode de culture inspiré de celui que pratique depuis plus de vingt ans Claude et Lydia Bourguignon, des transfuges de l’INRA, qui dénoncent l’assèchement des soles et leur appauvrissement en fertilisants naturels (vers de terre) qu’ils ont pu mettre en évidence dans leur laboratoire de Dijon. Sur le stand de l’INRA au Salon International de l’Agriculture 2016 on pouvait goûter un excellent Pessac Léognan, rouge et blanc, provenant d’un vignoble de l’INRA dans le Bordelais traité avec des méthodes respectueuses de la biodiversité des sols

Un colloque a permis de suivre les défis majeurs qui se posent à l’agriculture et l’élevage du XXIème siècle : la génétique, la robotique et le passage à la bioéconomie. Une entreprise comme Ynsect, une start-up créée il y a trois ans à peine et qui a déjà construit une usine dans la Jura, a présenté une autre alternative de la recherche de protéines alimentaires à partir d’insectes pour répondre aux besoins exponentiels compte tenu des prévisions des démographes. Au cours de la conférence sur la bioéconomie, animée par Paul Colonna, directeur de recherche de l’INRA, se sont également succédés Jean-Pierre Manach, le directeur adjoint de Toulouse White Biotech qui a présenté la start-up EnobraQ, et Frédéric Martel, le directeur du pilote Futurol-Procéthol 2G qui au sein d’un partenariat avec l’INRA, l’ARD, l’IFP EN et Lesaffre, a mené à Pomacle-Bazancourt des recherches depuis 7 ans sur la production d’éthanol, à partir de déchets végétaux : paille, myscanthus, bois. Le programme passe à la phase pré-commerciale avec la construction d’un bâtiment IPX.

L’INRA a officialisé durant ces quelques jours des accords en vigueur avec d’autres organismes de recherche tels que l’Institut Pasteur. Ainsi, l’épidémie actuelle qui frappe les palmipèdes a entraîné la parution d’une circulaire ministérielle, fait rare, ordonnant des mesures draconiennes de fermeture des élevages de canards dans le sud-ouest de la France, avec un préjudice estimé de 300 millions d’euros, sans certitude à ce prix d’éradiquer le virus impliqué. De telles attaques virales, dont les mutations peuvent atteindre l’homme, nécessitent aujourd’hui de mobiliser toutes les équipes de virologie travaillant sur le sujet

Toutes les avancées scientifiques actuelles, y compris dans le domaine de la génétique, doivent être vulgarisées davantage. Agro-Mots : « 70 notions pour comprendre l’alimentation, l’agriculture et l’environnement », c’est le titre d’un ouvrage publié bien illustré qui aborde ces questions avec légèreté et précision. Publié aux éditions INRA Quae Cherche Midi, ce livre rédigé par Laurent Coinot, Eric Connehaye et Jean-François Launay a d’emblée rencontré un large public dès sa parution au SIA 2016. Il est préfacé par Axel Kahn qui vient d’être nommé responsable de l’éthique de trois organismes publics, l’INRA, le CIRAD et l’IFREMER. Le Centre pour la recherche agronomique et le développement (CIRAD) a mis, pour sa part, l’accent sur les filières agricoles tropicales en profonde mutation et lancé son premier MOOC sur les « Bases en épidémiologie des maladies animales »

 Thérèse Bouveret.