Santé humaineImmunothérapies
Communiqué de presse
L’Institut Gustave Roussy et l’Institut Curie participent à un essai clinique afin de traiter le cancer du thymus avancé, une tumeur très rare
- Les deux instituts parisiens seront 2 des 5 hôpitaux français participant à l’étude PECATI, un essai international promu par MEDSIR qui évaluera l’efficacité et la sécurité de l’association de pembrolizumab et de lenvatinib chez des patients atteints de carcinome thymique ou de thymome B3 métastatique.
- L’association de pembrolizumab, un agent immunothérapeutique, et de lenvatinib serait susceptible de réduire le risque de progression de la maladie chez les patients atteints de tumeurs épithéliales thymiques (TET).
- Les TET sont des tumeurs considérées comme peu fréquentes et orphelines, de nouvelles avancées thérapeutiques sont par conséquent nécessaires. Chez les patients atteints de TET métastatiques, lorsque la tumeur cesse de répondre à la thérapie initiale, les options de traitement de deuxième ligne ne sont pas clairement définies.
- L’immunothérapie a révolutionné le traitement de nombreuses tumeurs, aussi il importe de valider leur efficacité chez les patients atteints de tumeurs thymiques afin d’augmenter l’arsenal thérapeutique contre ces tumeurs.
Février 2021. Entreprise mondiale consacrée à la recherche indépendante en cancérologie, MEDSIR lance l’essai clinique phase II PECATI, qui vise à explorer une nouvelle option de traitement pour les patients atteints de tumeurs thymiques avancées, un cancer peu fréquent. L’étude évaluera l’efficacité et la sécurité de l’association de pembrolizumab et de lenvatinib chez des patients atteints de carcinome thymique ou de thymome B3 métastatique.
Selon le Dr. Nicolas Girard, Oncologue Pneumologue à l’Institut Curie, « ce traitement est censé freiner la progression de ce type de tumeurs, en augmentant la durée pendant laquelle les patients atteints de tumeurs épithéliales thymiques (TET) parviennent à garder leur maladie sous contrôle ».
Les TET, inclus dans la catégorie des tumeurs rares, touchent le thymus, une glande lymphoépithéliale située à l’arrière du sternum impliquée dans la production de lymphocites T. Ce type de tumeurs ont une faible incidence générale, 0,13 cas pour 100 000 habitants1 , il s’avère par conséquent compliqué de lancer des études cliniques qui explorent de nouvelles stratégies de traitement. Selon la définition de l’Institut national du cancer (France), les cancers rares sont ceux qui touchent moins de 6 nouveaux patients par an pour 100 000 habitants.
1 Engels EA. Epidemiology of thymoma and associated malignancies. J Thorac Oncol. 2010;(10 Suppl 4):S260- 5
En France, le chiffre annuel serait d’environ 70 000 cas de patients atteints de tumeurs rares chaque année. Malgré les difficultés inhérentes à la faible incidence de ces tumeurs, la nécessité d’approfondir dans la recherche de ces pathologies afin de découvrir des stratégies thérapeutiques en vue d’apporter un traitement personnalisé aux patients apparaît donc clairement.
PECATI ouvre une nouvelle voie pour le traitement de TET avancées
Chez les patients atteints de tumeurs épithéliales présentant des métastases, le traitement commence par des associations de chimiothérapie fondée sur les sels de platine ; toutefois, lorsque la tumeur cesse de répondre à la thérapie initiale, les options de traitement ne sont pas définies. Pour cette raison, MEDSIR souligne l’urgence d’identifier de nouvelles stratégies thérapeutiques permettant aux cancérologues de contrôler cette maladie plus durablement, en augmentant la survie et la qualité de vie des patients.
L’étude PECATI, conçue sous la direction scientifique du Dr Benjamin Besse, oncologue médical et chef du département de Médecine oncologique de l’Institut Gustave Roussy, et du Dr Jordi Remon, responsable de l’Unité des tumeurs thoraciques du Centre intégral oncologique Clara Cmapal HM CIOCC de Barcelone, et organisée par MEDSIR, se déroulera sur 32 mois.
Selon le Dr Remon, « l’immunothérapie peut être très prometteuse pour ces patients, notamment lorsqu’elle est associée à d’autres médicaments, aussi est-il indispensable de vérifier son efficacité sur ce type de tumeurs afin de parvenir à améliorer ainsi le pronostic de cette maladie ».
L’étude PECATI établira la preuve de l’efficacité du pembrolizumab associé au lenvatinib chez les patients atteints de thymome B3 ou de carcinome thymique métastatique dont les tumeurs ont progressé après avoir reçu, au moins, une ligne de chimiothérapie. Les chercheurs travaillent sur l’hypothèse que cette association de médicaments permettra de freiner l’expansion de ces types de tumeurs et d’augmenter ainsi le pourcentage de patients en survie sans progression de la tumeur 5 mois après le début du traitement. Le pembrolizumab est un médicament immunothérapeutique qui bloque la protéine PD-1. L’efficacité et la sécurité de ce médicament pour d’autres tumeurs thoraciques, ainsi que pour d’autres types de cancer, ont déjà été démontrées. D’autre part, le lenvatinib est un médicament qui inhibe de multiples protéines kinases, dont celles chargées de la vascularisation de la tumeur, permettant ainsi de réduire l’apport de nutriments à la tumeur. Le traitement d’immunothérapie a déjà été étudié chez des patients atteints de TET préalablement traités, et l’efficacité de l’association de ces deux médicaments a déjà été démontrée sur différentes tumeurs solides telles que le cancer de l’endomètre, le carcinome de cellules rénales, le cancer de la tête et du cou, le cancer de la thyroïde et le carcinome hépatocellulaire. L’efficacité et la sécurité de cette association est évaluée pour la première fois chez les patients atteints de TET, une population avec un grand besoin thérapeutique non couvert. L’étude PECATI impliquera la participation de 43 patients de 15 centres de santé en France, Espagne et Italie, tels que l’Hôpital de Marseille, l’Institut Bergonié à Bordeaux, l’Institut Curie à Paris, l’Hôpital Larrey à Toulouse et l’Institut de cancérologie Gustave Roussy à Paris, l’Hôpital universitaire La Paz à Madrid ou l’Hôpital de Turin.
À propos de MEDSIR
MEDSIR est une entreprise basée à Barcelone (Espagne) et dans le New Jersey (États-Unis), spécialisée dans le développement et la gestion stratégique d’essais cliniques pour la recherche en cancérologie indépendante, qui œuvre à l’identification de traitements innovants permettant d’améliorer la qualité de vie du patient atteint de cancer et à la mobilisation des financements nécessaires à leur étude dans un contexte clinique. Fondée en 2012 par des experts en cancérologie, MEDSIR associe au talent universitaire – avec un réseau international de plus de 300 collaborateurs et 720 chercheurs qui exercent leur activité dans 12 pays – les ressources apportées par l’industrie pharmaceutique afin de mener des essais cliniques innovants visant à développer de nouveaux traitements. Composée de 50 professionnels, l’entreprise est en mesure de gérer toutes les étapes de la recherche clinique indépendante – de la conception de l’étude à la publication des résultats, en passant par la recherche de financement –, et dispose de la technologie et de la numérisation nécessaires afin de faciliter toutes les étapes du processus. Depuis sa création, MEDSIR a bénéficié du soutien de plus de 25 bailleurs de fonds qui ont permis de mener plus de 40 essais cliniques indépendants en cancérologie et sur d’autres maladies telles que la COVID-19. Pour plus d’informations : www.medsir.org