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L’Institut Pasteur a lancé la 13e édition du Pasteurdon

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La créativité était au rendez-vous de la nouvelle édition du Pasteurdon, parrainée par l’actrice Alexandra Lamy, qui a débuté le 9 octobre avec un défilé de blouses blanches de chercheurs taguées par une douzaine de graffeurs de talent (#MetsTaBlouse). Elle s’est poursuivie avec une journée découverte qui a eu lieu sur le campus parisien de Pasteur le samedi 12 octobre et accueilli 1300 inscrits.

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Blouses #MetsTaBlouse-copyright Institut Pasteur

Véritable moment de partage autour de la science, cette nouvelle édition du Pasteurdon a choisi de mettre en avant deux thèmes majeurs de recherche au sein de l’Institut Pasteur : le combat contre la résistance aux agents antimicrobiens et la lutte contre les cancers. Avec la nécessité de se doter de technologies de plus en plus pointues et d’autant plus coûteuses, les fonds récoltés avec le Pasteurdon font partie intégrante des ressources de l’Institut Pasteur afin de pouvoir répondre aux enjeux scientifiques et aux enjeux de santé publique à relever au quotidien.

L’Institut Pasteur est une fondation à but non lucratif. 33% des ressources de l’Institut reposent sur la générosité du grand public et les dons financent près de 130 unités de recherche. En 2018, l’opération Pasteurdon a permis de collecter 2 millions d’euros. L’ambition est de maintenir cet objectif en 2019 alors que la collecte auprès des particuliers a chuté de 11,8% en 2018 par rapport à 2017 suite à l’évolution du cadre fiscal en France qui a eu pour conséquence de réduire le montant des legs.

« Chaque don a le pouvoir de mener à une nouvelle découverte. Chaque don nous insuffle l’énergie du combat, de la détermination, de la persévérance et de la curiosité. Chaque don est une force pour faire avancer la recherche. Finalement, nos destins à tous sont liés. Les chercheurs ont besoin du grand public pour financer leurs travaux, et en retour, leurs découvertes scientifiques visent à améliorer la santé des populations » a déclaré Stewart Cole, le nouveau président de Pasteur.

« L’Institut Pasteur perçoit des Financement de l’Etat (20%), de programmes européens mais également de donateurs modestes, de petits donateurs, qui nous permettent de fonctionner : c’est à peu près 25 % de notre budget. Nos missions à part l’enseignement, la recherche et la santé publique sont aussi de valoriser les fruits de nos recherches. Nous ne fabriquons rien, nous ne vendons rien. Nous mettons en licence notre propriété intellectuelle. Les revenus qui proviennent de nos licences prises par des industriels, les redevances que nous percevons de ces recherches sont réinvesties dans le fond de dotation de la fondation soit directement dans la recherche, c’est à peu près 30 % de notre revenu » expliquait sur France Culture, , Jean-Claude Manuguerra, directeur de l’Unité Environnement et Risques Infectieux et responsable de la Cellule d’Intervention Biologique d’Urgence à l’Institut Pasteur, qui se penche sur des maladies infectieuses comme Zika ou Ebola, la tuberculose ou le paludisme.

« Les travaux des chercheurs de l’Institut Pasteur ont donné lieu à plus de 1100 publications en 2018 et une dizaine de brevets cette année » souligne Olivier Schwartz, le directeur scientifique de l’Institut Pasteur. 2 millions d’euros c’est le montant qui permet à l’Institut Pasteur de financer deux unités de recherche pendant un an. Plus de 60 équipes pluridisciplinaires étudient de nouvelles pistes pour lutter contre les résistances aux antibiotiques et pour la mise au point de nouveaux traitements. « Comprendre et déjouer la résistance aux anti-infectieux, à l’origine de près de 33.000 décès par an devient une priorité dans nos recherches. Le Pasteurdon permet de rappeler le besoin de recherche fondamentale pour lutter contre ces résistances » estime Paola B. Arimondo, responsable de l’unité Chimie biologique épigénétique à l’Institut Pasteur depuis janvier 2018. Grâce à sa double formation de chimiste et de biologiste, la chercheuse travaille à l’interface de ces deux disciplines s’intéressant aux modifications chimiques qui modulent l’expression des gènes. Elle a cherché à développer des molécules capables de modifier la méthylation de l’ADN et changer l’expression des gènes pour trouver de nouvelles voies thérapeutiques dans le cancer, à Pasteur, puis dans les maladies infectieuses. L’avantage des modifications génétiques est qu’elles sont réversibles. Cette reprogrammation réversible des cellules est un champ d’exploration en pleine expansion. Paola B. Arimondo, s’intéresse aux modifications chimiques qui modulent l’expression des gènes dans le but de développer des outils chimiques pour en moduler l’expression.

 

Depuis 20 ans, le travail de Jean-Marc Ghigo a pour but de comprendre les bases moléculaires de la formation et du fonctionnement des biofilms bactériens, qui expriment des fonctions spécifiques et deviennent capables de tolérer des doses élevées d’antibiotiques. Son équipe utilise des approches de génétique moléculaire combinées à l’emploi de modèles de biofilms in vitro et in vivo pour identifier les structures de surface impliquées dans les interactions bactéries/surfaces. « L’objectif de mon équipe est de mieux comprendre le mode de vie biofilm afin de limiter l’attachement des bactéries sur les surfaces ou de développer de nouveaux traitements efficaces contre les infections » affirme-t-il.

43 laboratoires et 300 chercheurs étudient les cancers afin de trouver de moyens pour mieux les prévenir, les diagnostiquer ou les traiter. A la croisée des disciplines, immunologie et neurologie, Sandrine Etienne-Manneville, directrice de l’Unité Polarité cellulaire, migration et cancer, profile les tumeurs agressives du cerveau. Son équipe à l’Institut Pasteur étudie les mécanismes moléculaires impliqués dans le contrôle de la migration des cellules du système nerveux central pour déterminer quelles modifications confèrent aux glioblastomes ses propriétés invasives. Pour sa part, Eliette Touati de l’unité Pathogénie bactérienne des cellules travaille depuis 2002 sur Helibacter Pylori, une bactérie qui survit en milieu hostile dans l’acidité de nos estomacs et qui provoque chez 1 à 3 % un cancer gastrique. La chercheuse étudie les dommages causés par ce microorganisme sur l’ADN de nos cellules. Un de ses projets est la recherche d’une signature de biomarqueurs capable de détecter précocement ce cancer.