Santé humaine

Brève

L'IRM le plus puissant du monde s'installe à Saclay

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Le super aimant du projet Iseult sous l'arche du Neurospin (Crédit CEA)
Le super aimant du projet Iseult sous l’arche du Neurospin (Crédit CEA)

Le bâtiment du Neurospin avait été conçu pour lui, l’aimant géant de 132 tonnes, pièce centrale du projet Iseult/Inumac, a été officiellement intégré au centre CEA de Paris-Saclay le jeudi 6 juillet 2017. D’une puissance de 11,7 tesla, il permettra au centre de recherche francilien de posséder un IRM à très haut champ magnétique, le plus puissant du monde et donc le plus résolutif.
Parti le 4 mai de Belfort, son site de fabrication, l’aimant géant a transité par le port de Rotterdam. Sa conception a donné lieu au dépôt de 12 brevets, six portant sur l’aimant et six sur les antennes. Il s’appuie sur les propriétés de supraconduction de 182 kilomètres de fils, en alliage nobium-titane. Enroulés, ils forment la bobine principale, laquelle est associée à des bobines de blindage actif, qui génèrent un contre-champ magnétique afin de confiner le haut champ magnétique dans la zone d’examen. L’ensemble est maintenu à une température de -271 °C par un bain d’hélium liquide afin d’assurer la circulation du courant supraconducteur sans échauffement. Non seulement cet aimant doit produire un champ correspondant à 223 000 fois le champ magnétique terrestre, mais celui-ci doit être stable dans le temps et homogène dans l’espace.

tiré des Défis du CEA n°215 / Mars 2017 – Amélie Lorec / Frédéric Durillon / Thierry Schild
tiré des Défis du CEA n°215 / Mars 2017 – Amélie Lorec / Frédéric Durillon / Thierry Schild

Une fois connecté, le super aimant donnera naissance au scanner IRM le plus puissant au monde. Les premières images seront produites en 2018. Cet appareil s’inscrit dans le projet franco-allemand Iseult qui vise à cartographier la connectivité cérébrale mais aussi à développer des agents de contraste spécifiques de lésions tissulaires, comme les plaques de la maladie d’Alzheimer, ou à mettre au point des systèmes d’imagerie basés sur l’observation du sodium, du chlore, du phosphore, ou du potassium, des ions essentiels aux fonctions neuronales.