Santé humaine

Brève

Maladies inflammatoires de l’intestin : une bactérie intestinale aux propriétés bénéfiques

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Bactérie F. prausnitzii. © Inra
Bactérie F. prausnitzii. © Ira

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Des chercheurs de l’Inra de Jouy-en-Josas ont montré il y a 7 ans que la bactérie intestinale, Faecalibacterium prausnitzii, avait tendance à diminuer dans l’intestin de l’Homme à l’apparition d’une maladie inflammatoire chronique de l’intestin (MICI). La disparition de F. prausnitzii fait-elle partie des causes de l’inflammation ou  est-elle une conséquence de la maladie ? F. prausnitzii serait-elle une bactérie capable de protéger notre tractus digestif d’une pathologie inflammatoire ?

La même équipe de l’Inra, en collaboration avec une équipe américaine (Berkeley), AgroParisTech, l’Inserm, l’AP-HP et l’UPMC, répond aujourd’hui à ces questions. Les chercheurs ont utilisé des souris qui hébergent seulement deux types de bactéries dans leur tractus digestif, contrairement à plusieurs milliards en temps normal. Suite à un traitement provoquant l’inflammation, la présence de F. prausnitzii protège à elle seule du développement d’une inflammation intestinale, ce qui démontre son potentiel anti-inflammatoire.

Les chercheurs proposent également de nouvelles pistes pour expliquer comment cette bactérie pourrait nous protéger. Sa présence est en effet associée à de nombreuses molécules anti-inflammatoires dans l’intestin et dans le sang des animaux. F. prausnitzii serait capable d’assurer une protection de notre tractus digestif par un arsenal varié d’activités métaboliques. Par exemple, l’acide salicylique, précurseur de molécules utilisées dans le traitement des patients atteints de MICI, est retrouvé dans l’intestin des souris portant F. prausnitzii.

Dès qu’il y a une inflammation intestinale, la diminution de la présence de la bactérie F. prausnitzii aggrave donc la pathologie. Pour rompre ce cercle vicieux conduisant à l’inflammation chronique du tractus digestif, les scientifiques envisagent de restaurer la présence de F. prausnitzii grâce à de nouveaux compléments alimentaires qui contiennent la bactérie (probiotiques) et/ou qui favorisent le développement de la bactérie (prébiotiques).

Cette étude qui vient enrichir notre connaissance fondamentale dans le domaine de la microbiologie est aussi à l’interface de nouvelles applications industrielles et médicales.

RÉFÉRENCE :
Identification of metabolic signatures linked to anti-inflammatory effects of Faecalibacterium prausnitzii, mBio 21 avril 2015

Sylvie Miquel, Marion Leclerc, Rebeca Martin, Florian Chain, Marion Lenoir, Sébastien Raguideau, Sylvie Hudault, Chantal Bridonneau, Trent Northen, Benjamin Bowen, Luis G. Bermúdez-Humarán, Harry Sokol, Muriel Thomas et Philippe Langella.