Fort d’un savoir-faire « fabriqué en France » dans le traitement de la douleur et les maux du quotidien et d’une empreinte locale historique à Agen (Lot-et-Garonne), UPSA place la RSE au cœur de sa stratégie d’entreprise. Son Pacte Durable décline ses ambitions écologiques et responsables à horizon 2030. Très impliquée dès le départ dans le comité de programmation, Pauline Sauvan, sa directrice RSE, viendra présenter les actions d’UPSA en matière d’éco-conception lors du Congrès Polepharma de la Performance environnementale, les 20 et 21 mars prochains à Louviers (Normandie), un premier événement très attendu par la filière pharmaceutique.
Pourquoi participez-vous à ce premier Congrès Polepharma sur la Performance Environnementale ?
En tant qu’adhérent de longue date de Polepharma et ayant été membre de plusieurs groupes de travail au sein du cluster, notamment sur la décarbonation et la gestion de l’eau, cela m’a semblé une évidence de participer à ce premier congrès et d’être partie prenante dans le comité de programmation dès le départ. Notre laboratoire UPSA défend un modèle d’entreprise écologiquement et socialement responsable et, dans le cadre de notre Pacte Durable construit en 2021, nous sommes très impliqués et motivés pour contribuer à l’évolution du secteur pharmaceutique et de sa performance environnementale. Et cela nous semble aujourd’hui essentiel !
En quoi la RSE est-elle aujourd’hui liée à la performance environnementale ?
La question de la performance environnementale est au cœur de la stratégie RSE d’UPSA. Nous développons notre Pacte Durable depuis trois ans dans l’objectif d’avoir un impact positif sur tous au quotidien, de protéger notre planète et de contribuer à une société et une entreprise plus inclusive. Nous nous sommes engagés à produire de manière plus responsable, en réduisant notre consommation et l’empreinte environnementale de nos produits. Ces enjeux sont intégrés dans notre stratégie et notre feuille de route, et sont à la base de nos missions RSE, que nous souhaitons diffuser maintenant auprès de tous nos métiers.
Comment avez-vous travaillé au sein du comité de Polepharma pour préparer cet événement et en quoi répond-il aux besoins des sites aujourd’hui ?
Le comité de programmation, qui rassemble une vingtaine d’entreprises, s’est réuni plusieurs fois pour identifier les enjeux prioritaires du secteur pharmaceutique en matière de performance environnementale et ainsi bâtir le programme du congrès autour de la décarbonation, la sobriété énergétique, la gestion de l’eau, l’écoconception et la biodiversité. Des enjeux essentiels pour demain autour desquels nous avons sollicité le réseau de Polepharma pour favoriser le partage d’expériences et de bonnes pratiques. L’objectif étant de coller au mieux aux préoccupations des sites, répondre à leurs questions, faire de la pédagogie et donner un maximum de clés pour progresser ensemble !
Quel retour d’expérience et quels objectifs pouvez-vous partager chez UPSA en matière de performance environnementale ?
Chez UPSA, nos activités de production et de distribution à Agen (Lot-et-Garonne) font l’objet depuis plusieurs années d’une gestion de la qualité et de l’environnement rigoureuse, selon la norme ISO 14 001. Nous avons développé une véritable culture de la performance environnementale. Dès 2021, nous avons construit notre Pacte Durable qui décline nos engagements environnementaux à horizon 2030, notamment contribuer à la neutralité de nos émissions directes de carbone. Notre feuille de route cherche à les réduire de 70% sur la période. Un préalable a été l’établissement d’un bilan carbone en 2020 et, pour identifier les priorités, la réalisation l’année dernière d’une analyse du cycle de vie de nos principales références commerciales avec le principe actif du paracétamol, qui représente près de 75% de notre portefeuille de produits. L’ensemble de ces données, issues du bilan carbone et de l’analyse de cycle de vie, nous donnent aujourd’hui une image plus réelle de l’empreinte de nos produits sur la chaîne de valeur avec la possibilité de travailler sur des plans d’action pertinents pour la réduire. Au-delà de la décarbonation, nous avons des objectifs de réduction de nos déchets (de 25% entre 2021 et 2030) et de notre consommation d’eau (de 20% entre 2020 et 2030). L’éco-conception est aussi un axe de progression afin que 100% de nos emballages secondaires et tertiaires soient recyclables, ou d’origine recyclée ou biosourcée d’ici 2030, et que 100% de nos nouveaux emballages – puisque nous avons une forte dynamique d’innovation chez UPSA – respectent notre charte d’éco-conception responsable. Nous sommes aujourd’hui dans l’exécution de cette feuille de route environnementale. Notre plan de décarbonation nous a déjà permis de réduire nos émissions de 15% entre 2020 et 2023 grâce à la mise en place d’une pompe à chaleur et d’actions visant la sobriété énergétique sur nos sites industriels. La fixation d’objectifs intermédiaires nous permet d’avancer, au fur et à mesure, pour atteindre nos objectifs à horizon 2030.
Vous intervenez sur le congrès pour partager votre retour d’expérience en matière d’éco-conception. Pourquoi est-ce un axe important ?
L’éco-conception se base sur l’étude du cycle de vie d’un produit pour minimiser son impact environnemental. C’est un axe important et multicritère : carbone, eau, déchets… La démarche interroge toute la chaîne de valeur du produit, de l’extraction en amont de la matière jusqu’à la fin de vie, et touche toutes les fonctions clés de l’entreprise : achats, production, supply chain, marketing ou encore réglementaire. Cette transversalité est pour moi un point critique avec le défi d’aligner les objectifs de l’ensemble de ces départements sur une feuille de route commune d’éco-conception et développer un plan d’action cohérent et à impact. Elle relève de plusieurs temps forts dans l’entreprise. La première étape est de mettre en place une gouvernance structurée par projets pour mobiliser sur cette dynamique transverse d’éco-conception en collectant les données clés. Puis de diffuser et faire de la pédagogie auprès de tous les départements pour qu’ils comprennent la démarche et se l’approprient. Et enfin, de faire en sorte que cela ruisselle sur nos différents métiers et l’ensemble de la chaîne de valeur du produit.
C’est en quelques mots ce que nous présenterons le 21 mars prochain, à 15h30, lors de notre table-ronde sur « l’écoconception dans l’industrie pharmaceutique : innovations et perspectives » avec d’autres sociétés membres de Polepharma que sont Septodont, Stéarinerie Dubois et Adebiotech.
Quelles seront les prochaines étapes de la transformation chez UPSA ?
UPSA est engagé depuis 2021 dans la relocalisation du principe actif du paracétamol en France. Au-delà de notre engagement pour la souveraineté industrielle et sanitaire, le fait de réintégrer cette filière dans l’Hexagone va nous permettre de décarboner une partie de nos émissions indirectes du scope 3. Nous sommes en train de travailler sur notre trajectoire carbone pour identifier nos impacts et évaluer comment cette démarche va nous aider à atteindre nos objectifs. L’équipe RSE mène deux autres chantiers importants : la mise en place d’une stratégie « eau » pour aller plus loin que la réduction de notre consommation, et la biodiversité, un axe très corrélé à la performance environnementale, sur lequel nous sommes en train de finaliser une étude pour compléter notre plan d’action avec des objectifs mesurables.
Quel message clé avez-vous envie de transmettre aux adhérents de Polepharma, engagés dans la même dynamique ?
C’est la transversalité du sujet de la performance environnementale qui fonde sa pertinence et c’est ce qui constitue, selon moi, le message clé. Cela nécessite de travailler en étroite collaboration avec les départements concernés pour mobiliser l’ensemble de l’organisation. Il me semble essentiel, par exemple, de collaborer avec les équipes RSE, HSE, énergie, investissements ou encore achats sur des axes de décarbonation ou d’éco-conception pour partager sur nos enjeux respectifs. Une fois cette mise en commun réalisée, il nous revient de co–construire une feuille de route avec des ambitions réalisables et qui seront d’autant plus facilement déclinées, qu’elles auront été bien comprises et appropriées en amont.
Être bien accompagné, est-ce aussi une clé de la réussite ?
Il y a quelques années, nous avons réalisé des sessions de formation auprès de nos équipes pour les acculturer sur les sujets écologiques et environnementaux. Notre dynamique de performance environnementale a été impulsée par une gouvernance en interne, en s’appuyant sur des experts techniques et externes lorsque cela a été nécessaire, notamment pour la collecte de données. Parmi eux, nous avons fait appel à notre éco-organisme Adelphe pour établir un diagnostic d’éco-conception (et notamment évaluer l’empreinte de deux de nos produits) et un cabinet expert pour l’analyse du cycle de vie. Nos services travaillent également beaucoup en collaboration et co-construction avec nos fournisseurs, qui sont très présents sur ces sujets. Et le fait d’échanger sur nos bonnes pratiques, dans le cadre des groupes de travail de Polepharma, permet aussi d’identifier des opportunités et de mieux comprendre les enjeux pour une amélioration permanente.
Qu’est ce qui fera de ce premier rendez-vous sur la performance environnementale un succès pour toutes les entreprises, selon vous ?
Cet événement sera à l’image du réseau Polepharma, qui fédère des entreprises de taille différentes, des personnes aux rôles et fonctions variées, et des organisations de divers niveaux de maturité et de développement en matière de performance environnementale. Ce qui fera la différence est de partager sur les enjeux de façon claire et pédagogique de façon que chacun s’approprie les sujets, même techniques, identifie les fonctions clés, les bonnes pratiques d’autres acteurs et les savoir-faire vers lesquels se tourner pour progresser et être accompagné si besoin. La question de la fertilisation croisée est essentielle et dorénavant possible grâce à ce congrès de référence qui a lieu en présentiel pour toute la filière, deux jours pleins de rencontres et de networking pour entrer concrètement dans la dynamique de performance environnementale !
Propos recueillis par Marion Baschet Vernet