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NS-Park/F-CRIN annonce les premiers résultats de l’étude PREDI-STIM 2023, une année charnière pour PARKINSON

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Santé / Maladies Neurodégénératives / Journée Mondiale Parkinson 11 avril

Alors que l’étude PREDI-STIM destinée à prédire la balance risque/bénéfice des patients à la stimulation
cérébrale profonde est en cours depuis 2013 avec plus de 600 patients suivis, le réseau NS-Park, labellisé
F-CRIN dévoile les premiers résultats des études ancillaires permettant d’affiner les critères de sélection
des candidats pour cette chirurgie. Troubles du sommeil, troubles de la parole, troubles cognitifs, traits de
personnalité, … autant d’éléments qui peuvent influer sur l’efficacité de la chirurgie.De nouveaux résultats
sur des traitements à visée de neuroprotection et sur des innovations de traitements symptomatiques sont
également attendus en 2023.

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Pr David Devos, CHU Lille, coordinateur de l’étude PREDI-STIM 2023

La maladie de Parkinson touche plus de 250.000 personnes en France
avec une fréquence qui augmente avec l’âge. Seconde maladie
neurodégénérative après Alzheimer, plus de 25.000 nouveaux cas sont
diagnostiqués chaque année. Cette affection neurodégénérative
entraîne progressivement des troubles de la motricité (lenteur du
mouvement, raideur des membres, tremblements) et des troubles non
moteurs (douleurs, anxiété, troubles de l’humeur, du sommeil, de
l’olfaction, constipation, hypersalivation, sudation, etc …). Après 5 à 7
ans de traitements médicamenteux oraux (L-DOPA), les personnes
développent des complications liées au traitement, avec des périodes de
sous dosage/surdosage et une diminution du bénéfice, justifiant alors de
discuter l’indication d’une approche chirurgicale : la stimulation
cérébrale profonde du noyau subthalamique (SCPNS) ; un traitement
invasif (2 électrodes enfoncées profondément dans le cerveau) et
complexe car le noyau subthalamique est aussi gros qu’un grain de riz !
Contre-indiquée pour les patients trop âgés (plus de 70-75 ans) ou à
risques de développer des troubles intellectuels et/ou de la marche, les
critères de sélection des patients pour cette chirurgie doivent encore être
affinés pour optimiser les résultats. Mieux sélectionner la zone du noyau
subthalamique où opérer est  également primordial. C’est tout l’objet de
l’étude PREDI-STIM, coordonnée par les Prs David Devos (CHU de Lille) et
Jean-Christophe Corvol (CHU Pitié-Salpêtrière), promue par le CHU de
Lille, qui cherche à prédire les bénéfices de cette chirurgie en termes
d’amélioration de la qualité de vie des patients un an après l’intervention
et au-delà. Affiner les critères d’éligibilité ainsi que les zones à opérer permettra de garantir un meilleur
bénéfice/risque à long terme pour les malades candidats à cette intervention. 617 patients ont été inclus dans 17
centres experts français du réseau NS-Park/F-CRIN qui dévoile aujourd’hui les premiers résultats des études
ancillaires portant sur l’analyse de plusieurs critères cliniques avant et après l’opération de ces patients.

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Jean-Christophe Corvol, Hôpital de la Pitié-Salpêtrière, coordinateur de l’étude PREDI-STIM 2023

 

1. Sur les troubles du comportement en sommeil paradoxal : « Alors que la présence de Troubles du Comportement
en Sommeil Paradoxal (TCSP), est généralement associée à une forme plus sévère de maladie de Parkinson, notre étude
a permis de montrer que la présence de ces troubles avant l’opération n’avait pas d’impact sur les résultats de la
chirurgie que ce soit sur le plan moteur, non moteur, la qualité de vie ou sur l’évolution un an après la chirurgie. Il ne
s’agirait donc pas d’une contre-indication. Résultats qu’il convient d’affiner avec des études complémentaires à 3 ans
et 5 ans d’évolution » déclare le Dr Ana MARQUES, Neurologue au CHU Clermont Ferrand, membre du réseau NS-Park/F-CRIN.

2. Sur les traits de personnalité : « L’efficacité de la chirurgie et l’amélioration de la qualité de vie après SCPNS chez
les patients Parkinsoniens pourraient dépendre de certains traits de personnalité. Dans notre étude, nous avons pu
établir que ce sont les patients curieux, motivés, et à l’écoute des autres, qui seraient le plus susceptibles de réagir
positivement à la chirurgie et de voir leur vie améliorée. L’évaluation de la personnalité pourrait s’avérer utile pour
mieux orienter les patients vers un type de traitement ou un autre. » commente le Dr Christine BREFEL, Neurologue au
Centre Expert Parkinson du CHU de Toulouse, membre du réseau NS-Park/F-CRIN.

3. Sur les aspects intellectuels et cognitifs : «
« Les troubles cognitifs sévères sont une contre-indication au traitement chirurgical de la maladie de Parkinson
par SCPNS. L’impact des troubles cognitifs légers (problèmes d’attention, difficultés d’organisation, oublis) sur les
résultats de cette chirurgie est méconnu. Nos résultats révèlent que parmi les 48% de candidats à la SCPNS souffrant
d’un trouble cognitif léger, 20% ont un profil cognitif particulier pouvant évoluer vers des troubles sévères plus
rapidement. Le suivi de ces patients nous permettra de déterminer si nous devons écarter ces profils de la chirurgie »
explique le Pr Kathy DUJARDIN, Professeure de Neurosciences Cliniques, Centre d’Excellence Parkinson, Université de
Lille, membre du réseau NS-Park/F-CRIN.

4. Sur l’hypomanie : « Certains patients parkinsoniens développent une manie (excitation psychique, besoin irrésistible
de parler, sentiment de toute puissance…) après la chirurgie. Dans notre étude, nous avons montré que 16,2% des
patients opérés ont développé une manie lorsque la stimulation touchait la partie du noyau sous-thalamique qui gère
les émotions, mais ce trouble disparait lorsque la stimulation est déplacée vers les parties « motrices » du noyau. Ces
résultats permettent de mieux définir la partie du noyau à opérer » commente le Pr Stéphane THOBOIS, neurologue
Centre Expert Parkinson, Hôpital Neurologique Pierre Wertheimer à Lyon, membre du réseau NS-Park/F-CRIN.

5. Sur les troubles de la parole : « Notre étude vise à déterminer les facteurs prédictifs de l’évolution de la parole après
la chirurgie. Nous avons constaté une détérioration légère mais significative de l’élocution notamment chez les patients
qui n’avaient pas de troubles de la parole avant la chirurgie, ceux qui avaient des symptômes moteurs préopératoires
sévères ou ceux dont l’électrode gauche a été stimulée avec une forte intensité » explique le Pr Caroline MOREAU,
neurologue, Centre Expert Parkinson CHU Lille, Université de Lille, INSERM, membre du réseau NS-Park/F-CRIN.

6. Sur le repérage pour aider le guidage dans la stimulation cérébrale profonde : « L’introduction d’électrodes
directionnelles pour améliorer l’efficacité et la spécificité de la stimulation est complexe à régler et prend du temps.
Notre étude qui analyse l’apport d’un logiciel d’imagerie permettant la visualisation 3D a permis de montrer que
l’imagerie aidait les neurologues à optimiser les réglages plus rapidement, permettant ainsi une meilleure efficacité de
la chirurgie. » commente le Dr Anne-Sophie ROLLAND, chercheuse en neurosciences, CHU Lille, membre du réseau
NS-Park/F-CRIN.

7. sur le profil moteur ou non moteur des patients « Notre étude a permis de relever 3 profils distincts de patients
éligibles à la SCPNP : ceux ayant des troubles presque exclusivement moteurs (groupe le plus nombreux), ceux ayant
des troubles moteurs et non moteurs modérés mais présentant des troubles du sommeil marqués et ceux présentant
des troubles cognitifs et psychiatriques (plus petit groupe) » commente le Dr Lucie Hopes, neurologue Centre Expert
Parkinson, CHU de Nancy, membre du réseau NS-Park/F-CRIN.

« Ces premiers résultats, ainsi que ceux qui arrivent, seront intégrés dans un ensemble plus complet visant à guider
l’indication de la stimulation pour assurer une grande qualité des résultats et éviter les loupés. PREDI-STIM est une
longue étude qui démontre une nouvelle fois l’excellence et le dynamisme des chercheurs français qui détiennent la
3ème place derrière le Royaume Uni et l’Allemagne en recherche pré-clinique sur la maladie de Parkinson. » conclut le
Pr David Devos.

De nouveaux résultats sont attendus d’ici 1 an et les résultats définitifs d’ici 5 ans. D’autres résultats sur des
traitements à visée de neuroprotection et sur des innovations de traitements symptomatiques sont également
attendus en 2023, année charnière pour la maladie Parkinson.

1. Preoperative REM Sleep Behavior Disorder and Subthalamic Nucleus Deep Brain Stimulation Outcome in Parkinson Disease 1 Year After Surgery – PubMed
(nih.gov))
2. Personality Related to Quality-of-Life Improvement After Deep Brain Stimulation in Parkinson’s Disease (PSYCHO-STIM II) – PubMed (nih.gov)
3. Heterogeneity of PD-MCI in Candidates to Subthalamic Deep Brain Stimulation: Associated Cortical and Subcortical Modifications – PubMed (nih.gov)
4. Limbic Stimulation Drives Mania in STN?DBS in Parkinson Disease: A Prospective Study – Prange – 2022 – Annals of Neurology – Wiley Online Library

A propos de NS-PARK(F-CRIN)
Labellisé F-CRIN en 2014, le réseau NS-PARK (F-CRIN) est un réseau national de recherche clinique sur la maladie de Parkinson et les mouvements
anormaux. Il regroupe les investigateurs et cliniciens chercheurs de 27 centres français dont les 25 centres experts Parkinson français. Sa
gouvernance est assurée par un bureau exécutif composé d’un collège de coordonnateurs reconnus au niveau national et international : Pr Olivier
Rascol (Toulouse), le Pr Jean-Christophe Corvol (Paris, Pitié Salpêtrière), le Pr Franck Durif (Clermont-Ferrand), Pr David Devos (Lille) et le Pr
Stéphane Thobois (Lyon). NS-PARK a pour objectif de faciliter la recherche clinique et de participer au développement de thérapies innovantes
pour améliorer la prise en charge des patients. Le réseau est labellisé et financé par l’infrastructure nationale de recherche clinique F-CRIN. Il
reçoit également un soutien financier annuel de l’Inserm et du ministère de la Santé dans le cadre du plan Maladie Neurodégénératives de la
DGOS (plan MND).

A propos de F-CRIN
Créée en 2012, portée par l’INSERM et financée par l’ANR et le ministère de la Santé, F-CRIN (French Clinical Research Infrastructure Network)
est une infrastructure d’excellence au service de la recherche clinique française. Elle a pour but de renforcer la compétitivité de la recherche
clinique française à l’international, d’identifier et labelliser les réseaux de recherche, faciliter la mise en place d’essais cliniques académiques ou
industriels, et développer l’expertise des acteurs de la recherche clinique, en mutualisant les savoir-faire, les objectifs et les moyens.
L’organisation, qui dispose d’une unité de coordination nationale localisée à Toulouse, a déjà labellisé et fédère actuellement 16 réseaux
d’investigation clinique ciblant des maladies d’importance en termes de santé (Maladie du motoneurone/maladie de Charcot, Sepsis, Maladies
auto-immunes et auto-inflammatoires, Asthme Sévère, Maladies cardiovasculaires, Sclérose en Plaques, Obésité, Troubles psychotiques,
Dermatite atopique, Maladies de la rétine, Maladies Cardiorénales, Thrombose, Vaccinologie, Parkinson et maladies du mouvement, Pédiatrie,
Accidents cérébrovasculaires), 3 réseaux d’expertise et de méthodologie (Maladies Rares, Dispositifs Médicaux, Epidémiologie) et une plateforme
de supports sur mesure offrant l’ensemble des services nécessaires à la conduite des essais cliniques. Au total, F-CRIN associe une collectivité de
plus de 1400 professionnels en recherche clinique. F-CRIN bénéficie du soutien de l’INSERM, du ministère de la Santé, de plusieurs CHU,
d’Universités de Fondations et d’industriels. Pour plus d’informations : https://www.fcrin.org/