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NVH Medicinal veut mettre au service de la santé ses « smart » collagènes

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La société dijonnaise s’est fixé l’objectif de développer des médicaments injectables à partir de collagène dans la médecine régénératrice et  la cosmétique.

Implanté à Dijon à quelques pas de la Maison Régionale de l’Innovation, NVH Medicinal a vu le jour en novembre 2008. Docteur en biologie cellulaire, David Vandroux a débuté sa carrière au CHU de Dijon avec pour projet des recherches cliniques sur les maladies liées au collagène. Passionné par les possibilités qu’offrent le collagène et ses 28 types, il a créé NVH Medicinal en partenariat avec le CHU Dijon Bourgogne afin d’exploiter le potentiel thérapeutique de ces protéines dans le domaine de la médecine régénératrice. Un déficit en collagène comme un excès de sa production peut provoquer des maladies cardiovasculaires, inflammatoires, neurologiques, jouer un rôle sur la fibrose, le cancer, induire un vieillissement prématuré de la peau. Le collagène est utilisé depuis longtemps dans des produits de santé et représente un marché évalué à plus d’un milliard d’euros (prévisions 2020) mais, à ce jour, aucun médicament injectable à base de collagène n’a vu le jour. Et c’est précisément la cible que s’est fixée NVH Medicinal.

Le projet a immédiatement séduit les investisseurs et NVH a levé 3,2 millions d’euros via la plateforme de financement participatif Happy Capital et compte aujourd’hui 90 actionnaires. Le collagène thérapeutique se heurte à deux problématiques. De par sa taille, le collagène est une grosse structure impossible à utiliser directement pour des formes injectables. Les collagènes naturels sont extraits d’écailles marines, de porcs et l’on ne peut facilement s’affranchir des risques de transmission de pathologies et d’allergies.

D’où l’idée de créer NVH Medicinal et de développer un collagène de synthèse offrant toutes les qualités nécessaires à un futur candidat-médicament. Le recours aux procédés d’ingénierie des protéines a permis d’isoler les éléments fondamentaux de la protéine, ” des briques protéiques” portant une fonction précise. Ces briques ont ensuite été agencées afin de créer de nouveaux collagènes, des « smart » collagènes conservant les propriétés intrinsèques des collagènes (structure en triple hélice) mais possédant également de nouvelles caractéristiques physiques et notamment la solubilité à pH physiologique, une structuration finale sous forme de particules ou de grains, une forme miniaturisée permettant une utilisation par voie injectable.

Après avoir été hébergée six ans dans les locaux du CHU à Dijon,  NVH Medicinal a pris son envol. La société compte aujourd’hui 8 employés et s’est installée dans les bâtiments Hope d’un hôtel / pépinière d’entreprises dijonnais. Pas moins de 60 brevets ont été déposés dont une trentaine aux Etats-Unis. Les premiers développements thérapeutiques porteront sur le diagnostic de la maladie de Willebrand et sur le traitement des hémorragies.

Fort de ces premiers résultats très positifs, David Vandroux compte se lancer dans une nouvelle opération de financement et lever 1 M€ afin d’augmenter les capacités de production industrielle et de poursuivre  son programme de recherche pré-clinique notamment dans le domaine de l’hémostase. Un candidat médicament est en développement pré-clinique pour le traitement d’hémorragies sévères. Une indication thérapeutique pour laquelle seule la transfusion sanguine existe actuellement…

 

NVH Medicinal valorise ses avancées dans le domaine des « smart » collagènes grâce à la cosmétique !

Si l’objectif thérapeutique suivi par David Vandroux est primordial, NVH Medicinal a choisi une valorisation intermédiaire pour sécuriser son business model en créant une gamme de cosmétiques baptisée Inneis utilisant Affineis, un collagène de synthèse, analogue au collagène naturel, ayant une structure en triple hélice alors que la plupart des produits cosmétiques à base de collagène actuellement commercialisés sont des hydrolysats de collagène. La structure en triple hélice permettant de mieux stimuler les récepteurs cellulaires spécifiques du collagène impliqués dans les processus de régénération de la peau. Fin 2017, la société a entamé la commercialisation via Internet de ces cinq produits : un sérum, une crème de jour, une crème de nuit et un contour des yeux. NVH Medicinal serait en pourparlers avec de grands noms de la cosmétique pour une distribution aux États Unis.