Avril 2022

Sommaire
Une étude d’envergure pour une filière stratégique
La chaîne de l’innovation médicale et pharmaceutique
Une recherche académique d’excellence à la croisée des disciplines scientifiques
Des groupes industriels de renommée mondiale
Des start-up de haute technologie
Une médecine clinique classée numéro 1 en France
Un positionnement sur les technologies clés d’aujourd’hui et de demain
Une représentation des secteurs phares de la santé
Une réponse aux grands enjeux de la médecine
La médecine du futur s’invente à Paris-Saclay
Une forte dynamique de croissance
Des inventions qui ont marqué l’histoire
Interdisciplinarité, collaboration et synergies pour une médecine d’avenir
Des talents de stature internationale
Une dynamique d’innovation exponentielle
Un territoire au service de l’innovation
Une communauté d’innovation unique en Europe
Une dynamique fortement encouragée
Un aménagement favorable à la création
Une expérimentation de la ville durable

Une étude d’envergure pour une filière stratégique

Promulguée le 5 juin 2010, la loi sur le Grand Paris concrétisait le lancement de l’Opération d’intérêt
national de Paris-Saclay destinée à doter la région parisienne et la France d’un des plus grands pôles
scientifiques et technologiques au monde.

Dix ans plus tard, l’heure est aux premiers bilans. La constitution d’un pôle académique formé de
l’Université Paris-Saclay et de l’Institut polytechnique de Paris a permis de déployer une offre de
formation et de recherche au plus haut niveau international, aujourd’hui à la treizième place du
classement de Shanghai. La création de quartiers vivants, agréables et répondant aux enjeux
énergétiques et écologiques de demain favorise un aménagement durable, facteur d’attractivité pour
des entreprises, innovateurs et talents du monde entier. L’animation d’une communauté d’entreprises,
de start-up et de lieux d’innovation, la création d’un écosystème favorable aux jeunes entreprises ont
favorisé l’innovation et l’entrepreneuriat sur le territoire et stimulé la croissance et la création d’emplois
autour de filières d’excellence.

Parmi ces industries clés, le secteur de la santé, avec près de 100 établissements réunis sur le
territoire, environ 15 000 emplois et un nombre croissant de start-up innovantes, fait partie des plus
dynamiques. Il est également, dans le contexte de pandémie de Covid-19 que nous connaissons
depuis 2020, l’un des plus stratégiques au niveau mondial.

Afin d’en étudier les contours et les enjeux prioritaires, l’Établissement public d’aménagement Paris –
Saclay a initié, en collaboration avec la SATT Paris-Saclay, la Société d’Accélération de Transfert
Technologique du cluster Paris-Saclay, une vaste étude sur le territoire.

Quels sont les acteurs qui aujourd’hui font vivre cette industrie au cœur de Paris-Saclay ? Quelles
technologies clés y sont déployées ? Quelle est sa structuration ? Quelle est sa dynamique dans le
temps ?

Les conclusions de cette analyse dessinent un territoire leader réunissant l’excellence mondiale de la
recherche, de l’industrie et de l’innovation. Une filière riche de ses acteurs et des synergies déployées
au service du progrès médical et pharmaceutique. Un laboratoire d’innovations qui par le passé a
marqué l’histoire de la science et qui aujourd’hui façonne la médecine de demain.

Créée en 2014 et issue du Programme « Investissements d’Avenir », la SATT Paris-Saclay est la
Société d’Accélération de Transfert Technologique du Cluster Paris-Saclay. Acteur commun aux
deux ensembles – Université Paris-Saclay et Institut Polytechnique de Paris – la SATT dispose
d’une capacité d’investissements de 66 millions d’euros sur 10 ans pour financer et accompagner
la valorisation des travaux de recherche issus du territoire et le transfert technologique vers les
marchés.

La chaîne de l’innovation médicale et pharmaceutique

De la recherche fondamentale à la médecine clinique, en passant par la recherche appliquée, la
formation des étudiants et l’innovation industrielle, le cluster de Paris-Saclay rassemble tous les
acteurs de la chaîne de l’innovation médicale et pharmaceutique autour du même objectif : inventer
la médecine du futur.

Avec des établissements d’enseignement supérieur et des laboratoires de recherche de rang mondial,
des groupes industriels internationaux, des start-up de haute technologie et des hôpitaux parmi les
meilleurs d’Europe, le territoire de Paris-Saclay bénéficie d’un écosystème particulièrement riche dont
la force repose sur la concentration des acteurs, la densité des compétences et les synergies
déployées entre disciplines et technologies.

Aujourd’hui la filière santé compte, sur le territoire, 100 établissements, près de 350 laboratoires et
plateformes techniques et représente environ 15 000 emplois.

Une recherche académique d’excellence à la croisée des disciplines scientifiques

En amont de la chaîne d’innovation, les établissements d’enseignement supérieur et les laboratoires
de recherche publics sont à l’origine des grandes découvertes scientifiques.

On y compte des établissements prestigieux recouvrant des activités de recherche spécialisées en
biologie ou physique-chimie axées sur la compréhension des mécanismes biologiques et le
développement de solutions thérapeutiques. Ils sont particulièrement représentés au sein de
l’Université Paris-Saclay, avec les universités de Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines (UVSQ) et
Évry-Val-d’Essonne, AgroParisTech et les organismes nationaux de recherche tels l’Inserm (Institut
national de la santé et de la recherche médicale), l’Inrae (Institut national de recherche pour
l’agriculture, l’alimentation et l’environnement) et le CNRS (Centre national de la recherche
scientifique).

Parmi les instituts de recherche experts en sciences du vivant : l’ICMMO (Institut de chimie
moléculaire et des matériaux d’Orsay) et l’ICSN (Institut de chimie des substances naturelles)
développent des recherches autour de nouvelles molécules et agents thérapeutiques, l’I2BC (Institut
de biologie intégrative de la cellule) rassemble des équipes de recherche autour des différents aspects
de la cellule, alors que l’Institut Micalis investigue le champ de la microbiologie de l’alimentation au
service de la santé.

Le cluster de Paris-Saclay dispose également de nombreux organismes majeurs de recherche en
optique, physique, mathématiques, sciences des matériaux, intelligence artificielle ou
numérique…autant de disciplines transversales exploitées pour des applications en santé. Ceux-ci
sont principalement présents au sein de l’Institut polytechnique de Paris qui comprend l’École
polytechnique, l’Ensta ParisTech (École nationale supérieure de techniques avancées), l’Ensae
ParisTech (École nationale de la statistique et de l’administration économique), Télécom ParisTech et
Télécom SudParis. Des instituts de recherche pluridisciplinaires travaillent également sur ces
thématiques parmi lesquels le Laboratoire d’optique appliquée, le Laboratoire interdisciplinaire des
sciences du numérique (Limsi) ou le Laboratoire de physique des plasmas (LPP).

En parallèle de ces activités de recherche fondamentale et appliquée, ces établissements forment les
talents de demain. Au sein de l’Université Paris-Saclay, trois Graduate schools sont dédiées à la
santé : « Santé publique », « Health and Drug Sciences », « Life Sciences and Health ». De multiples
masters transdisciplinaires enseignent quant à eux, les mathématiques pour les sciences du vivant,
la data science appliquée à la santé ou encore la biomécanique…un formidable vivier de futurs
collaborateurs pour les entreprises du territoire.

Le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) est un acteur de
recherche et d’innovation de tout premier plan à l’échelle nationale et européenne. Créé en 1945
pour développer les applications issues des sciences de l’atome, le CEA intervient aujourd’hui dans
les domaines de la défense et la sécurité, des énergies bas carbone, de la recherche technologique
pour l’industrie et de la recherche fondamentale en sciences de la matière et de la vie. Au cœur de
sa mission : une forte activité de recherche appliquée en santé avec deux sites emblématiques
situés sur le territoire de Paris-Saclay – l’Institut des sciences du vivant Frédéric Joliot à Saclay
et l’Institut de biologie François Jacob localisé à Fontenay aux Roses. Au sein du premier, le
NeuroSpin est un centre de recherche exemplaire pour l’innovation en imagerie cérébrale. Il
regroupe des physiciens, mathématiciens, neuroscientifiques et médecins travaillant en synergie
pour mieux comprendre le fonctionnement du cerveau et étudier de nouvelles thérapies. Il dispose
notamment d’une plateforme d’IRM clinique et préclinique unique au monde dont l’aimant Iseult,
l’IRM le plus puissant au monde, permet d’atteindre 11,7 Teslas pour des images cent fois plus
précises que les imageurs utilisés actuellement.

Des groupes industriels de renommée mondiale

Maillon essentiel de la chaîne d’innovation, les entreprises et les start-ups développent et
commercialisent les technologies issues des découvertes scientifiques. Stimulées par la présence
d’organismes de recherche de réputation internationale et de grandes écoles d’ingénieurs, attirées
par des équipements majeurs ouverts à la R&D industrielle, de nombreuses entreprises se sont
installées sur le plateau de Saclay.

Équipement d’excellence, sous tutelle conjointe du CEA et du CNRS, le Synchrotron SOLEIL est
un accélérateur de particules. Il produit le rayonnement synchrotron, une lumière dix mille fois plus
brillante que la lumière solaire et permet ainsi d’explorer la matière inerte ou vivante. Il ouvre
notamment de nouvelles perspectives pour sonder la matière avec une résolution spatiale
inférieure au millionième de mètre et une sensibilité à tous types de matériaux. Une structure
aujourd’hui incontournable pour la recherche et les applications industrielles ouverte aux
partenariats industriels.

Parmi ces entreprises : de grands groupes industriels, tel GE Healthcare, l’un des leaders mondiaux
de la fabrication d’équipements d’imagerie médicale, dont le site d’excellence internationale
rassemble 400 ingénieurs en R&D à Buc, Air liquide installé aux Loges-en-Josas depuis le milieu des
années 60 ou encore Horiba, leader mondial des instruments de mesure scientifique, implanté près
de l’École polytechnique. Sont également présents les leaders de l’industrie pharmaceutique
française : Sanofi, Servier, Ipsen, LFB, quatre parmi les huit entreprises constituant le G5 Santé, le
cercle de réflexion rassemblant les principales entreprises françaises de la santé et des sciences du
vivant. Sans oublier Delpharm, producteur du vaccin Pfizer/BioNTech.

Deuxième entreprise pharmaceutique française, Servier est un groupe international implanté dans
150 pays et employant 22 500 personnes à travers le monde. Au cœur de ses activités : un
engagement constant dans les maladies cardiovasculaires et du métabolisme, l’oncologie, les
neurosciences, les maladies immuno-inflammatoires. Aujourd’hui, près de la moitié de sa R&D est
consacrée à l’oncologie, notamment à l’immunothérapie. En 2019, l’entreprise a posé, dans le
quartier de Moulon à Gif-sur-Yvette, la première pierre du futur Institut de Recherche Servier
Paris-Saclay qui réunira, dès 2022, 1 500 chercheurs sur un lieu unique d’innovation
interdisciplinaire, au cœur du pôle scientifique d’excellence de Paris-Saclay. L’ambition : innover
en réseau pour dynamiser la recherche et proposer aux patients des innovations thérapeutiques
de pointe. Dans une démarche d’open innovation, l’Institut accueillera également un incubateur
de start-ups porteuses de projets scientifiques et technologiques novateurs, géré en collaboration
avec BioLabs, acteur mondialement reconnu dans l’accompagnement des start-up dans le
domaine de la santé et des sciences de la vie. Doté d’une surface de 1 850m², cet incubateur
comprendra 80 postes de travail, associant des laboratoires hautement équipés à des espaces de
bureaux spécialement aménagés.

Des start-up de haute technologie

Aux côtés de ces grands groupes et PME, de nombreuses start-up ont vu le jour depuis dix ans. Elles
sont fortement représentées dans le secteur de la biotech, notamment sur les thérapies innovantes –
immunothérapie, vaccin oncologique, nouvelles molécules thérapeutiques. On les trouve également
dans le secteur de la medtech au travers d’applications variées telles le diagnostic in vitro, la bio –
ingénierie, le suivi médical à distance ou encore le développement d’exosquelette.

Parmi les start-up les plus emblématiques de la biotech, citons Cell for cure, émanation du groupe
pharmaceutique LFB et rachetée depuis par Novartis, dont les thérapies innovantes sont aujourd’hui
à l’origine de nombreuses stratégies d’immunothérapie personnalisées, ou H-immune, émanation du
CEA et rachetée par HIFIBIO Therapeutics, leader mondial de la découverte d’anticorps
thérapeutiques. En matière de medtech, Therapanacea, VitaDX ou EG 427 sont représentatives pour
leur ancrage au sein du cluster Paris-Saclay. La start-up Wandercraft, quant à elle, créée par trois
étudiants de l’École polytechnique, a développé le premier exosquelette robotique de marche
autonome.

Créée en 2017, la start-up TheraPanacea est un exemple de synergie réussie entre les domaines
académique, industriel et clinique et disciplines scientifiques. À l’origine de cette pépite de la
medtech française : Nikos Paragios, professeur de mathématiques appliquées à CentraleSupelec,
aujourd’hui CEO de l’entreprise, plus de dix années de recherche menées au sein de
CentraleSupelec et de l’Inria (Institut national de recherche en sciences et technologies du
numérique) et un programme de maturation technologique financé par la SATT Paris -Saclay.
Therapanacea développe des logiciels de radiothérapie de pointe, à la croisée des mathématiques,
de la physique et de l’intelligence artificielle pour un diagnostic, un pronostic et un traitement plus
intelligent du cancer. Entretenant des liens historiques avec l’Institut Gustave Roussy, l’entreprise
collabore aujourd’hui avec de nombreux partenaires dont GE Healthcare ou le géant américain
Biogen. Elle fait également partie du consortium AI DReAM réunissant sites cliniques, centres de
recherche, PME et start-up, en vue d’accélérer le développement et la structuration de la filière
nationale de l’intelligence artificielle en imagerie médicale. Depuis sa création, Therapanacea a
remporté des distinctions et des prix prestigieux, dont le Proof of Concept Grant du Conseil
européen de la recherche (CER), le concours d’innovation numérique et le concours i-Lab de
Bpifrance, les Grands prix d’innovation de la Ville de Paris ou encore le prix H2020 – SME
Instrument Phase 2 récompensant les entreprises européennes les plus disruptives sur leur
marché.

Ces start-up ont pu bénéficier des nombreux lieux dédiés à l’innovation et à la création
d’entreprises innovantes au sein du plateau de Paris-Saclay. Des incubateurs sont animés sur le
territoire par les écoles : incubateur X-UP, Pépinière X-Tech au sein de l’École polytechnique, Centre
d’entrepreneuriat et d’innovation 503 au sein de l’Institut d’Optique, incubateur de CentraleSupelec.
Des accélérateurs et incubateurs émanent de structures publiques ou privées : IncubAlliance, WILCO,
la SATT Paris-Saclay. Des ilabs et fablabs sont également consacrés au développement de
technologies innovantes ou encore des bioclusters d’envergure comme le Genopole, premier
biocluster en France consacré aux biothérapies, à la recherche en génétique et génomique ou le
Cancer campus développé autour de l’Institut Gustave Roussy.

Une médecine clinique classée numéro 1 en France

À l’extrémité de la chaîne, les essais cliniques réalisés au sein des établissements hospitaliers
permettent d’optimiser les innovations médicales et pharmaceutiques. Le plateau de Saclay compte,
à ce titre, des hôpitaux d’exception en recherche et médecine clinique. Selon le célèbre classement
académique des universités mondiales de Shanghai, l’Université Paris-Saclay est ainsi érigée en
première place de la médecine clinique en France.

Le secteur regroupe, aux portes de Paris-Saclay, des grands hôpitaux universitaires, notamment les
hôpitaux universitaires Paris-Sud (Antoine-Bécière, Bicêtre, Paul-Brousse) et les hôpitaux
universitaires Paris Ile-de-France Ouest (Raymond Poincaré, Berck, Ambroise Paré, Sainte Périne),
composant depuis 2019 le Groupe hospitalo-universitaire Université Paris-Saclay. Il comprend
également des centres de formation historique, comme les facultés de médecine et de pharmacie au
sein de l’Université Paris-Saclay. L’Institut Gustave Roussy, premier cancer campus européen, et le
Groupe hospitalier Nord-Essonne, conventionnés avec les universités du territoire, complètent cet
ensemble majeur.

L’institut Gustave Roussy est le premier centre européen de lutte contre le cancer et le cinquième
meilleur hôpital de cancérologie au monde selon le magazine Newsweek. Institut de soins, de
recherche et d’enseignement, Gustave Roussy prend en charge plus de 46 000 patients chaque
année, atteints de tout type de cancer, avec une expertise internationalement reconnue sur les
cancers rares et les tumeurs complexes. Avec 22% de ses patients inclus en essais cliniques,
l’Institut a développé un modèle unique de recherche intégrée. Il inclut à la fois des activités de
recherche fondamentale, de recherche translationnelle et de recherche clinique, sources
d’innovations thérapeutiques et d’avancées diagnostics. Ses travaux principalement axés autour
de la médecine personnalisée, de l’immunothérapie et de la réparation de l’ADN en font aujourd’hui
le premier centre européen de médecine personnalisée et d’immunothérapie. En matière
d’enseignement, Gustave Roussy forme, via l’École des sciences du cancer rattachée à l’Université
Paris-Saclay, les professionnels à la cancérologie de demain. L’Institut Gustave Roussy abrite
également l’École doctorale de cancérologie, seule école doctorale monothématique en
cancérologie de France.

Co-fondé par Gustave Roussy, l’Université Paris-Saclay, Sanofi, l’Inserm et l’Institut Polytechnique
de Paris, le Paris-Saclay Cancer Cluster a été officiellement lancé lors de la journée mondiale de
lutte contre le cancer, le 4 février 2022. Rassemblant l’expertise des principaux acteurs qui font
l’innovation en oncologie : hôpitaux, universités, industriels, start-up… cet écosystème à haut
potentiel créateur de valeur a vocation d’accélérer l’innovation en matière d’accès aux traitements,
de parcours de soins et de qualité de vie. Sa valeur ajoutée est également d’être doté
d’équipements de pointe qui intègrent l’intelligence artificielle. Autant de prérequis indispensables
pour faire émerger une innovation de rupture. Unique en Europe par sa taille et son ambition, le
Paris-Saclay Cancer Cluster s’inscrit pleinement dans le Plan « France 2030 » annoncé par
Emmanuel Macron et doit positionner la France parmi les leaders mondiaux de l’oncologie de
demain.

La filière santé sur le territoire de Paris-Saclay

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Un positionnement sur les technologies clés d’aujourd’hui et de demain

Une représentation des secteurs phares de la santé

Au regard des acteurs en présence sur le plateau, quatre grands domaines d’activités se distinguent
comme autant d’ancrages de la filière sur le territoire.
Le secteur de la pharmacie tout d’abord, réunit, aux côtés des deux leaders de l’industrie française –
Sanofi et Servier – des grands noms tels Ipsen, LFB, Merck ou encore Novartis. L’association française
des Sociétés de Services et d’Innovation pour les Sciences de la Vie (AFSSI), premier centre de R&D
français avec 271 sociétés membres en France, est également représentée par les entreprises
Delpharm, Oncodesign et Drugabilis.

Avec une première place française occupée en biotechnologies par l’Université Paris -Saclay selon le
classement de Shanghai, la filière biotech se démarque, quant à elle, par une forte présence de start-up. Theranexus, Eukarys, LPS BioSciences, Plasmabiotics, PEP-Therapy, Synelix…le cluster Paris-Saclay compte quelques-unes des jeunes entreprises les plus innovantes en immunothérapie, vaccin oncologique et développement de nouvelles molécules thérapeutiques.

Même forte représentation de start-up dans le domaine de la medtech avec des entreprises comme
Lumedix, Morphee +, Sensome, Cardiologs, Ximo ou encore Myndblue. Elles côtoient, au sein du
cluster, de grands groupes tels que Carmat qui développe le premier cœur artificiel bioprothétique
autorégulé mais aussi GE Healthcare, Abbott ou Hitachi.

L’instrumentation enfin est particulièrement représentée par des entreprises leaders telles Horiba, Air
Liquide Healthcare, ThermoFisher Scientific, Dupont ou Fujirebio.

Le secteur de la pharmacie regroupe les activités de recherche, de fabrication et de
commercialisation des médicaments et solutions thérapeutiques, notamment fondées sur la
pratique d’essais pré-cliniques et de recherche clinique (Drug Discovery).

La biotech rassemble des entreprises développant des thérapies et procédés innovants dans les
domaines de la microbiologie, de la biochimie, de la biophysique, de la génétique ou encore de la
biologie moléculaire, plus globalement dans l’ingénierie du vivant.

Le secteur de la medtech désigne l’ensemble des sociétés développant des dispositifs médicaux
ou des solutions de diagnostics et d’aide à la décision : imagerie médicale, suivi médical à distance,
dispositifs thérapeutiques, implantables ou digitaux, développement d’exosquelette.
L’instrumentation enfin nomme le développement d’équipements hospitaliers ou d’appareils de
recherche médicale. Il intervient à la croisée de diverses disciplines dont l’optique, la microscopie,
la physique, la biologie, l’imagerie, la médecine nucléaire ou la radiologie.

Une réponse aux grands enjeux de la médecine

Au début des années 2000, Leroy Hood, biologiste américain, co-fondateur de l’Institute for Systems
Biology, définissait le futur de la médecine mondiale autour de la notion de 4P : personnalisée pour
tenir compte du profil génétique et épigénétique du patient, préventive pour favoriser l’adaptation des
modes de vie en prévention des maladies, prédictive pour développer des traitements retardant, voire
évitant la survenue d’une pathologie, et participative pour impliquer davantage le patient dans la
gestion de sa santé. Ces enjeux majeurs de la médecine sont reconnus mondialement depuis plus de
vingt ans. Ils ont peu changé aujourd’hui et sont au cœur des innovations développées au sein du
cluster de Paris-Saclay.

La médecine du futur s’invente à Paris-Saclay

Autour de ces grands enjeux se dessinent les tendances clés de la médecine de demain :
immunothérapie, thérapie génique, médecine régénérative, microbiote, bioingénierie, analyse des
données de santé, télémédecine, internet des objets, réalité virtuelle et augmentée et intelligence
artificielle. Ces dix orientations de recherche vont structurer la filière au niveau mondial ces prochaines
années. Sur chacune d’elle, le cluster de Paris-Saclay occupe une place de premier plan.
En matière de thérapie génique, par exemple, l’écosystème compte des organismes de recherche
majeurs tel le Généthon, laboratoire pionnier de la thérapie génique dédié à la conception de
médicaments de thérapie génique pour maladies rares. Plusieurs entreprises sont également
positionnées sur cette médecine d’avenir, parmi lesquelles de grands groupes comme Sanofi avec
une recherche axée sur les maladies rares du sang. Des start-up de haute technologie complètent
cette filière telles Yposkesi, spin-off du Généthon, aujourd’hui leader dans la production de vecteurs
viraux de thérapie génique, Bluebirdbio, dont le succès mondial du traitement b-thalassémie est issu
d’un vecteur développé conjointement par le CEA et Harvard, ou EG 427. Sans oublier le Genopole,
premier biocluster français dédié aux biothérapies et à la recherche en génétique et génomique.

Créée en 2019 autour d’une thérapie génique pour le traitement de la vessie neurologique, la start-up EG 427 est aujourd’hui une entreprise de biotechnologie pionnière en Europe. À l’origine de son
innovation : la rencontre en 2013 de chercheurs aux compétences complémentaires issus de
l’Hôpital Raymond Poincaré de Garches, de l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines
et du CNRS. Ensemble, ils créent une équipe de recherche visant à proposer une nouvelle thérapie
génique basée sur l’exploitation du virus de l’herpès pour le traitement de la vessie neurologique,
un trouble urinaire d’origine neurologique affectant des personnes para ou tétraplégiques souffrant
de lésions de la moelle épinière.
Après trois années de recherche et un programme de maturation financé par la SATT Paris-Saclay,
EG 427 se créée autour de Philippe Chambon, expert en capital-risque dans le domaine des
biotechnologies et aujourd’hui CEO de l’entreprise. Avec une levée de fonds de série A de 12M€
réalisée en 2021, l’obtention d’un prêt par Bpifrance et des distinctions comme le prix i-Lab, EG
427 poursuit aujourd’hui des objectifs ambitieux, dont des premiers essais cliniques sur la vessie
neurologique dès 2023 et le développement d’une plateforme de nouvelles thérapies géniques de
précision pour de multiples pathologies neurologiques.

Certains parmi ces acteurs développent également une forte expertise en médecine régénérative,
domaine de recherche axé sur la réparation, le remplacement ou la régénération de cellules, de tissus
ou d’organes. Au sein de L’Institut des Biothérapies, le Généthon, l’Institut de Myologie et l’I-Stem,
aujourd’hui leaders dans la recherche et le développement des biothérapies, travaillent sur ces
innovations thérapeutiques. La plateforme industrielle de Cell for Cure, située aux Ulis, est de son
côté l’une des premières et des plus importantes en Europe pour la production de médicaments de
thérapie cellulaire et génique. Quant au consortium national d’innovations thérapeutiques basées sur
les cellules souches pluripotentes induites et l’ingénierie des tissus humains, INGESTEM, il est
composé de cinq équipes de recherche dont deux proviennent du territoire : l’ESTeam Paris-Saclay
et l’I-Stem.

Dernier exemple significatif : l’importance du cluster de Paris-Saclay, à la pointe de la recherche sur
le microbiote. À ce titre, le plateau compte, parmi ses chercheurs, le leader d’opinion mondial du
domaine, Joël Doré. Chercheur en écologie microbienne intestinale au sein de l’Institut Micalis, à
l’origine de la création de nombreuses start-up, dont Enterome, Maat Pharma ou NovoBiome, il est
également directeur scientifique de MetaGenoPolis, un centre d’excellence en analyse du microbiote.
L’Université Paris-Saclay est, quant à elle, particulièrement impliquée dans ce domaine de recherche
avec ses établissements AgroParisTech, Inrae (Institut national de recherche pour l’agriculture,
l’alimentation et l’environnement) et l’Université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines. Côté
entreprises : Sanofi a développé, en collaboration avec l’Inrae, la gamme de compléments
alimentaires Microbiosys, Ipsen, des compléments alimentaires à base de probiotiques et Danone
développe une recherche de pointe sur les probiotiques et la médecine préventive. Concernant les
start-up du secteur, nous pouvons citer Diotheris. Issue des travaux de chercheurs de l’Université de
Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines, l’Inserm et des Hôpitaux Raymond Poincaré et Ambroise Paré,
la jeune entreprise développe un probiotique nasal novateur contre le staphylocoque doré.
Démonstrateur pré-industriel financé par le Programme d’investissements d’avenir (PIA),
MetaGenoPolis est une unité de l’Inrae dédiée à la recherche sur le microbiote humain et animal
appliquée à la nutrition et la santé. Il rassemble une équipe interdisciplinaire de premier plan.
Aujourd’hui référence mondiale pour les protocoles standardisés, MetaGenoPolis est notamment
reconnu internationalement pour son expertise en analyse du microbiote intestinal. L’organisme
développe en effet une approche scientifique révolutionnaire qui explore les milliards de bactéries
présentes dans l’intestin humain pour révéler comment elles affectent la santé humaine.

L’ambition : développer des nouveaux produits et composants, des pronostics et des diagnostics
au service de la santé et du bien-être de l’homme. Dans le cadre de sa mission, MetaGenoPolis
développe de nombreuses collaborations avec des laboratoires de recherche, des partenaires
industriels et des start-up du territoire.

La cartographie de la filière santé de Paris-Saclay

Une forte dynamique de croissance
Par la richesse et la diversité de ses acteurs, la densité des compétences déployées et un important
croisement des disciplines favorisant des découvertes scientifiques capitales et des innovations parmi
les plus disruptives, le territoire de Paris-Saclay est au cœur des enjeux de la santé de demain. Ces
atouts ont déjà permis au cluster d’être à l’origine de grandes avancées médicales et technologiques.
Ils attirent sur le territoire des scientifiques mondialement reconnus dans leur discipline et favorisen t
une très forte dynamique de création de start-up à la pointe de la technologie. Concrétisant cette
synergie entre acteurs, compétences et disciplines scientifiques, des projets collaboratifs d’envergure,
à l’interface des domaines académiques, industriels et cliniques, voient aujourd’hui le jour. Ils seront
pour l’avenir sources de progrès majeurs.

Des inventions qui ont marqué l’histoire

De grandes avancées pharmaceutiques, technologiques et médicales ont eu lieu à Paris -Saclay.
Parmi celles-ci : la protonthérapie avec le premier accélérateur de particules créé par Frédéric Joliot
en 1937 et installé à Orsay en 1950, le premier mammographe en 1965 pour le dépistage du cancer
du sein, le Taxol en 1980, utilisée en chimiothérapie ou les lasers pour la chirurgie de précision en
1985 dans le traitement des tumeurs du cerveau ou les opérations de l’œil. Le traitement des allergies
par patch cutané a également été inventé par la biotech DBV Technologies créée en 2002 et incubée
au sein d’IncubAlliance à Orsay. La thérapie génique contre l’Amyotrophie spinale provient, quant à
elle, d’un premier brevet déposé par une équipe du Généthon. Enfin, citons le Fibrinogène, un dérivé
de plasma humain purifié indiqué dans la prise en charge de patients atteints d’une coagulation
génétique rare, développé par le LFB en 2009 ou Iseult, l’IRM la plus puissante au monde développé
par le CEA en 2017.

En 1965, lorsque la Compagnie Générale de Radiologie (Thomson CGR) commercialisait le premier
mammographe produit à grande échelle, la mammographie moderne voyait le jour. Il visait
notamment à remplacer le système de mammographie par rayon X. Depuis le rachat de l’entreprise
par GE Healthcare en 1987, son site de Buc dans les Yvelines abrite un pôle d’excellence mondial
pour l’imagerie interventionnelle, la mammographie et les logiciels de visualisation avancée. Dans
les années 90, GE Healthcare a poursuivi l’innovation autour de cette technologie en mettant au
point le premier mammographe digital avec système de visualisation 3D. En 2016, GE Healthcare
lançait un système de mammographie de nouvelle génération : la plateforme Senographe Pristina.
En vue d’encourager la détection précoce, l’expérience de mammographie y était entièrement
repensée pour un dépistage plus confortable et plus engageant. Aujourd’hui, GE Healthcare reste
le leader mondial de la mammographie depuis son site de Buc.

Le Taxol, molécule médicamenteuse révolutionnaire utilisée en chimiothérapie, est issu, quant à
lui d’une découverte de l’Institut de chimie des substances naturelles (ICSN) situé à Gif-sur-Yvette.
A l’origine de cette invention : la découverte dans les années 1960-1970 des propriétés anti-cancéreuses de l’extrait d’écorce d’if du Pacifique dans le cadre d’une large étude menée par l’Institut national du cancer américain (NCI). En 1971, le paclitaxel, la molécule active est isolée.
Sur cette base, l’équipe de Pierre Potier, alors directeur de l’ICSN, extrait en 1980 le précurseur
du paclitaxel à partir des feuilles de l’if européen, le Taxus baccata ou 10-désacétyl-baccatine III,
et découvre le procédé permettant de le synthétiser en grande quantité. Dans le même temps,
l’équipe isole une nouvelle molécule, le docétaxel, connu sous le nom de Taxotère, deux fois plus
active. Le Taxol, est utilisé depuis 1995 dans le traitement par chimiothérapie des cancers du sein,
de l’ovaire et des poumons. Il est inscrit sur la liste des médicaments indispensables par
l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 2013.

Interdisciplinarité, collaboration et synergies pour une médecine d’avenir

Parmi les projets novateurs qui feront la médecine de demain, le Paris-Saclay Cancer Cluster
(PSCC) a été officiellement lancé le 4 février 2022. Unique en Europe par sa taille et son envergure,
il positionnera la France parmi les leaders mondiaux de la cancérologie de demain en rassemblant
l’expertise des principaux acteurs qui font l’innovation en oncologie : hôpitaux, universités, industriels
ou start-up. Cet écosystème à haut potentiel co-fondé par l’Institut Gustave Roussy, l’Université Paris-Saclay, Sanofi, l’Inserm et l’Institut polytechnique de Paris, a notamment pour objectifs d’accélérer
l’innovation en matière de traitements, de parcours de soins et de qualité de vie pour une médecine
personnalisée et de nouveaux traitements sur-mesure contre le cancer. Il s’appuie sur quatre piliers :
un mode collaboratif, synergique et interdisciplinaire pour partager les connaissances et créer du lien
entre chercheurs, praticiens, académiques, entrepreneurs, industriels, mais aussi investisseurs et
patients, une plateforme de collaboration dotée d’un guichet unique d’accès aux experts, un plateau
technique avec services et technologies accélératrices, des infrastructures de stockage et d’analyse
de données de pointe intégrant de l’intelligence artificielle. Le Paris-Saclay Cancer Cluster accueillera
l’ensemble des acteurs impliqués dans la lutte contre le cancer au sein d’un bâtiment totem :
l’Oncology Prospective Center.

Le projet PASREL vise, quant à lui, à relier la recherche, l’hôpital et l’industrie pour accélérer le
développement technologique et le déploiement d’innovations au bénéfice du patient. L’ambition
est de favoriser le dialogue entre disciplines et communautés de recherche en créant, au sein de
l’Université Paris-Saclay, un large réseau interdisciplinaire, positionné sur six Graduate Schools
de l’Université. En 2026, un bâtiment PASREL sera construit à proximité immédiate du futur Hôpital
de Paris-Saclay qui réunira les services des trois hôpitaux du Groupe Hospitalier Nord-Essonne
(Orsay, Juvisy-sur-Orge et Longjumeau). Véritable vitrine des technologies développées à Paris-Saclay et plateforme collaborative ouverte, il sera dédié à l’intégration de l’innovation en milieu
hospitalier. Il abritera notamment les équipes et équipements du Service Hospitalier Frédéric Joliot,
accueillera des équipes de recherche académiques ou industrielles dans le domaine des
technologies innovantes pour la recherche médicale et l’innovation organisationnelle en santé,
proposera des formations à l’interface des sciences de l’ingénieur et de la médecine et recevra le
grand public dans le cadre d’expositions, de conférences et de journées portes-ouvertes. Cet
ensemble constituera un véritable pilote de l’hôpital du futur.

Des talents de stature internationale

Attirés par des établissements et des laboratoires de recherche de rang mondial, mais aussi par la
perspective de collaborer tant avec des chercheurs prestigieux que des industriels de premier plan,
des scientifiques mondialement reconnus rejoignent toujours plus nombreux le pôle académique de
Paris-Saclay.

Selon le classement Highly Cited Researchers, qui répertorie chaque année les scientifiques les plus
cités au monde, la France occupe la 8e place avec, au sein de l’Université Paris-Saclay, 36
scientifiques parmi les 1% les plus nommés dans leur discipline. Dix d’entre eux sont rattachés
à la Faculté de médecine Paris-Saclay, dont principalement des spécialistes du cancer. Fabrice André,
oncologue spécialiste du cancer du sein, professeur de médecine et directeur de la recherche de
l’Institut Gustave Roussy fait partie de ces chercheurs mondialement reconnus par ses pairs. Il est
notamment renommé pour sa prise en charge des cancers par traitement personnalisé et fait partie
des 25 personnalités les plus influentes dans le domaine de la médecine de précision. Laurence
Zitvogel, oncologue clinicienne au sein de l’Institut Gustave Roussy et professeur d’immunologie à
l’Université Paris-Saclay bénéficie, quant à elle, d’une reconnaissance internationale pour ses
découvertes majeures dans le domaine du microbiote cancéreux. Contribuant activement à l’avancée
de la recherche en cancérologie, notamment dans les domaines de l’immunologie et l’immunothérapie,
elle fait partie des femmes les plus citées au monde par Clarivate analytics.

D’autres personnalités académiques majeures contribuent au prestige du cluster Paris -Saclay. Parmi
celles-ci : Abdul Bakarat, chercheur à l’École polytechnique en ingénierie cellulaire et
cardiovasculaire, distingué pour ses travaux sur des stents intelligents, Patrick Couvreur, professeur
au sein de l’Université Paris-Saclay et spécialiste des nanotechnologies médicales ou encore Joël
Doré, leader mondial de la recherche sur le microbiote ou le prix Nobel Gérard Mourou.
Arrivé à l’INRAE il y a plus de trente ans après un doctorat obtenu à l’Université de l’Illinois (USA),

Joël Doré est aujourd’hui le spécialiste mondial en microbiologie alimentaire et intestinale.
Chercheur au sein de l’Institut Micalis, directeur de recherche à l’Inrae et directeur scientifique du
centre d’excellence MetaGenoPolis, il a notamment découvert les liens entre le microbiote
intestinal et certaines maladies chroniques, neurodégénératives ou neuropsychiatriques, dont
l’autisme. Des découvertes qu’il valorise dans de nombreuses applications diagnostiques et
thérapeutiques, co-fondant plusieurs start-up dont Enterome, Maat Pharma ou NovoBiome.

Après avoir effectué une grande partie de sa carrière aux États-Unis, et en particulier à l’Université
du Michigan, Gérard Mourou a dirigé, à son retour en France en 2005, le Laboratoire d’optique
appliquée commun à l’École nationale supérieure de techniques avancées (Ensta ParisTech), au
CNRS et à l’École polytechnique. Il est à l’origine de deux initiatives majeures en matière de lasers
de puissance sur le territoire : le lancement du démonstrateur XCAN au sein de l’École
polytechnique et, en 2007, la création de l’Institut de la lumière extrême (ILE) qui a pour objectif la
construction, sur le plateau de Saclay, du premier laser femtoseconde de 10 pétawatts de
puissance baptisé Apollon. En 2018, il reçoit le prix Nobel de physique avec la canadienne Donna
Strickland et l’américain Arthur Ashkin pour leur méthode de génération d’impulsions optiques ultra-courtes de haute intensité (technique d’amplification des lasers dénommée Chirped Pulse
Amplification), dont les applications dans le domaine médical, en particulier dans la chirurgie
réfractive de l’œil, du traitement de la myopie, de la cataracte ou des tumeurs du cerveau est
aujourd’hui largement souligné.

Une dynamique d’innovation exponentielle

Avec dix entreprises créées en 2010, quatorze en 2015, et près de trente en 2019, le rythme de
création de start-up ne cesse de s’accélérer et illustre la forte vitalité d’innovation de Paris -Saclay. Au
total depuis dix ans, près de 100 start-up de haute technologie en santé ont été initiées, ont été
incubées ou se sont installées sur le territoire. Parmi les toutes dernières sociétés développées :
Diotheris, Sonio, Ezymob, Findimmune, Kimialys, ShareConfrère ou Omini. Elles interviennent sur des
domaines d’application diversifiés allant de nouvelles solutions thérapeutiques à des supports de
télémédecine en passant par de nouveaux outils de diagnostic, d’aide à la décision ou de mobilité. Ce
dynamisme de création résulte en grande partie de la structuration de la filière santé depuis dix ans.
Établissements d’enseignement supérieur, organismes de recherche fondamentale, instituts de
recherche appliquée, entreprises, l’exceptionnelle concentration de ressources et de partenaires sur
le plateau confère au plateau de Paris-Saclay les atouts d’un pôle d’innovation parmi les plus attractifs
pour les investisseurs, innovateurs et entrepreneurs du monde entier.

Fondée en 2015 autour de solutions logicielles pour le diagnostic précoce du cancer, VitaDX est
un autre exemple de ces start-up emblématiques créées et développées sur le territoire de Paris-Saclay. Sa technologie brevetée combinant imagerie et intelligence artificielle est basée sur des
travaux de recherche menés par des chercheurs de l’Institut des Sciences Moléculaires d’Orsay
(ISMO, UMR CNRS et Université Paris-Sud) et des praticiens du CHU Bicêtre (AP-HP).
L’entreprise, incubée au sein du Genopole, développe ensuite en collaboration avec l’Onera sa
première solution dans le cadre d’un programme de maturation accompagné par la SATT Paris –
Saclay. Celle-ci permet, à l’aide d’un logiciel intégrant des algorithmes de machine et deep
learning, un diagnostic précoce du cancer de la vessie. Après un essai clinique de grande ampleur
et une étude clinique de test, l’entreprise a obtenu fin 2021 le marquage CE lui permettant de lancer
sa commercialisation à travers l’Europe. Une première application prometteuse pour une entreprise
en plein essor.

Les start-up du territoire

Un territoire au service de l’innovation

Une communauté d’innovation unique en Europe

Représentant 15% de la recherche nationale et 40% des emplois de la recherche publique et privée
d’Ile-de-France, le cluster scientifique et technologique de Paris-Saclay compte parmi les huit plus
puissants pôles d’innovation au monde avec la Silicon Valley, Boston, la Tech City de Londres, Pékin,
Bangalore, Skolvovo Innovation City en Russie et la Silicon Wadi en Israël.

Le pôle académique de Paris-Saclay est formé de deux groupements d’établissements d’enseignement supérieur et de recherche : l’Université Paris-Saclay et l’Institut polytechnique de
Paris. Comptant près de 69 000 étudiants, plus de 15 000 chercheurs et 19 établissements, ce vaste
ensemble propose une offre de formation et de recherche répondant aux plus hauts standards
internationaux. Selon le classement de Shanghai, l’Université Paris-Saclay est ainsi première au
monde en mathématiques, première en Europe en physique ou encore première en France en
médecine clinique et en biotechnologies.

Université Paris-Saclay : Universités Paris-Sud, Versailles-Saint-Quentin-en-Yvelines et Evry-Val-d’Essonne, AgroParisTech, CentraleSupélec, l’École normal supérieure de Cachan « Paris-Saclay », l’Institut d’optique Graduate School, l’Institut des hautes études scientifiques, le CNRS(Centre national de la recherche scientifique), le CEA (Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives), Inra (Institut national de la recherche agronomique), Inria (Institut national
de recherche en informatique et en automatique), Onera (Office national d’études et de recherches
aérospatiales), Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale)
Institut polytechnique de Paris : École polytechnique, Ensta Paristech (École nationale
supérieure de techniques avancées), Ensae ParisTech (École nationale de la statistique et de
l’administration économique), Institut Mines-Télécom (Télécom ParisTech et Télécom SudParis)
Aux côtés de ces établissements d’enseignement supérieur et laboratoires de recherche publics, ce
territoire, situé entre Massy, Versailles et Saint-Quentin-en-Yvelines, accueille de nombreux centres
de R&D privés et des entreprises innovantes de toutes tailles et de forte renommée. Aujourd’hui, 15%
de la recherche privée française est rassemblée sur le territoire de Paris-Saclay.

Une dynamique fortement encouragée

Créé en 2010 par la loi sur le Grand Paris, l’Établissement public d’aménagement Paris -Saclay (EPA
Paris-Saclay) pilote et coordonne le développement du cluster scientifique et technologique et assure
son rayonnement à l’international. Il mobilise les acteurs industriels pour stimuler la croissance autour
de filières stratégiques et fédère les acteurs académiques pour renforcer les liens entre la recherche
publique et privée et favoriser l’innovation et l’entrepreneuriat. Sa stratégie de développement
s’articule autour de trois axes : le soutien à l’innovation via l’animation d’une communauté
d’entreprises, de start-up et de lieux d’innovation, la promotion de l’attractivité internationale du cluster
et de sa marque Paris-Saclay innovation playground et le développement de services en réponse aux
besoins des entreprises.

L’EPA Paris-Saclay s’attache notamment à faire émerger des lieux favorisant les mises en relation et
les synergies. Dernier en date, le Playground Paris-Saclay, ouvert en octobre 2021, se veut totem de
l’innovation et de l’entrepreneuriat du cluster de Paris-Saclay. Cet Incubateur-Pépinière-Hôtel
d’Entreprises de 6 000 m² a été développé avec le concours de la Région Ile-de-France, du Secrétariat
général pour l’Investissement, du département de l’Essonne, de la communauté d’agglomération
Paris-Saclay et de l’EPA Paris-Saclay. Il vise à ancrer les innovateurs sur le territoire en leur proposant
des programmes d’incubation, d’accélération et d’animation et plus de 700 postes de travail. D’autres
initiatives se multiplient pour promouvoir la dynamique d’innovation et de transferts de technologie :
des chaires de recherche industrielle, des pôles de compétitivité, des incubateurs et accélérateurs
publics et privés, des réseaux d’investisseurs ainsi que des programmes d’innovation ouverte basés
sur des collaborations public-privé. Pour soutenir cette dynamique, l’EPA encourage le développement
d’une offre immobilière hybrique dite « Techtiaire » associant espaces de bureaux, laboratoires et
ateliers capable de répondre aux besoins des entreprises et start-up Deeptech du territoire.

Un aménagement favorable à la création

Aménageur, l’EPA Paris-Saclay conduit également une programmation urbaine avec l’ambition de
créer des quartiers vivants, innovants et durables. Le campus urbain, cœur scientifique du cluster
s’étend sur la frange sud du plateau de Saclay et constitue le plus vaste ensemble urbain actuellement
en construction. Il réunira d’ici 2025 plus de 20 000 chercheurs et enseignants, 30 000 étudiants, 20
000 salariés d’entreprises et 15 000 habitants. Sur le quartier de Versailles Satory se développe un
pôle dédié aux mobilités du futur qui servira de laboratoire grandeur nature pour les mobilités
innovantes. Partie prenante de l’Opération d’intérêt national Paris-Saclay, l’agglomération de Saint-Quentin-en-Yvelines enfin y contribue via un important pôle économique situé autour de la gare de
Guyancourt/Saint Quentin. L’ensemble de ces quartiers sera connecté par la ligne 18 du Grand Paris
Express qui reliera dès 2026 les différents pôles de Paris-Saclay et le cluster aux hubs stratégiques
du Grand Paris. Destinées à accueillir des activités économiques et notamment des start-up à forte
composante technologique, les infrastructures élaborées accueilleront des espaces techtiaires, des
espaces mixtes constitués de bureaux, de laboratoires et de salles modulables. Véritables lieux de
vie, les quartiers développés abriteront également des logements étudiants ou familiaux, des
commerces de proximité, des équipements publics, sportifs ou culturels, des établissements scolaires
du primaire et du secondaire,

Une expérimentation de la ville durable

Le territoire de Paris-Saclay est un laboratoire de la ville du futur. Dans le cadre de son aménagement,
l’EPA Paris-Saclay y conçoit des quartiers mixtes, compacts, durables, aux usages mutualisés qui
répondent aux enjeux énergétiques et écologiques de demain. En matière énergétique par exemple,
l’ambition est de faire de Paris-Saclay un territoire à énergie positive, valorisant à grande échelle des
énergies locales et renouvelables. L’aménagement s’appuie ainsi sur des bâtiments à faible impact
carbone, privilégie des structures en bois et une réhabilitation de l ’existant. 30% des toitures est
réservé à des équipements photovoltaïques. Quant au réseau de chaleur largement alimenté par la
géothermie, il constitue, avec un réseau smart grid, le réseau multi-énergies intelligent de Paris-Saclay. La ville de demain s’appuie également sur des solutions de mobilité innovantes. Sur le
territoire de Paris-Saclay, des navettes autonomes sont expérimentées, de même qu’un service
permettant aux usagers de visualiser les places disponibles au sein des différents

Établissement public d’aménagement Paris-Saclay
6 boulevard Dubreuil. 91400 Orsay
www.epaps.fr
www.paris-saclay.business.fr
une émission : Paris-Saclay TV sur TV78