Santé humaineMolécules

Interview

PEP THERAPY a démarré un essai clinique chez l’Homme avec son candidat médicament First-in-class, PEP-010

Partager sur facebook
Partager sur twitter
Partager sur linkedin
Partager sur google
Partager sur reddit
Partager sur tumblr
Partager sur pinterest
biotech info uncategorized ap founder ceo photo

 

PEP-Therapy a démarré une étude de phase 1 chez l’homme avec son candidat médicament First-in-class, PEP-010, un peptide pénétrant et intelligent qui vise le mécanisme d’apoptose des cellules tumorales, notamment dans les cancers de la femme.

Interview d’Antoine Prestat, co-fondateur et CEO de PEP-Therapy

 

PEP-Therapy démarre un essai de Phase 1 dans le domaine du cancer du sein triple-négatif.  Pouvez-vous présenter votre société ?

C’est une histoire de biotech issue de la recherche académique (Institut Curie, Sorbonne Université). Le projet a démarré il y a plus de dix ans, avec le premier de ces peptides thérapeutiques en oncologie. Nous avons développé le premier candidat-médicament, PEP-010, et avons réalisé la préclinique réglementaire, nous passons à présent à la clinique. Nous avons recruté les premiers patients, leur traitement se déroule correctement.

Cet essai sera mené sur 56 patients dans trois centres ?

Nous menons les essais cliniques chez l’homme dans trois centres spécialisés dans la lutte contre le cancer : l’Institut Curie, Gustave Roussy. Le troisième est le Centre François Baclesse de Caen, avec une équipe dirigée par la cancérologue Dr Elodie Coquan. Nous nous concentrons actuellement sur les cancers de la femme, notamment le cancer du sein triple-négatif qui est très agressif. Nous avions obtenu une preuve-de-concept préclinique en termes de tolérance et d’efficacité. Nous étendons cette étude aux cancers de l’ovaire résistants aux sels de platine. Pour l’instant, nous adressons ces populations de patientes dans ces trois hôpitaux avec l’objectif de démontrer l’innocuité et la tolérance du PEP-010.

Vous avez réalisé une levée de fonds au premier semestre 2021.

Nous avons mené une levée de fonds de Série A de 5.4 millions d’euros en deux parties (avril et juillet) qui permettent essentiellement d’alimenter et de financer ces essais de phase Ia/b.

Vous collaborez depuis le début du projet avec le D3I de l’institut Curie ?

Oui, le Pr Christophe Le Tourneau est très moteur dans ces essais cliniques. Il est directeur du Department of Drug Development and Innovation à l’Institut Curie (Le D3i, un département d’excellence dédié aux essais précoces à l’Institut Curie | Institut Curie) et nous travaillons depuis le début du projet avec lui.

La biotech que vous avez fondée en 2014 est hébergée actuellement à Paris Biotech Santé. Au départ, vous étiez à la Faculté de médecine.

Les peptides ont été découverts par une scientifique d’origine espagnole, Angelita Rebollo, qui a travaillé en tant que chercheuse en France à Sorbonne Université et qui est aujourd’hui à la Faculté de pharmacie de l’Université Paris Descartes. Les peptides pénétrants que nous développons agissent sur le mécanisme d’apoptose des cellules cancéreuses, lesquelles ont oublié de mourir. Ce sont de petites protéines qui pénètrent à l’intérieur des cellules tumorales et leur réapprennent à mourir par le phénomène le plus répandu de mort physiologique, l’apoptose. Nous avons rendus les peptides, par leur design, intelligents : ils vont débloquer un mécanisme impliqué dans l’apoptose.

Est-ce que le design de ces peptides intelligents est adapté à chaque type de cancer ?

Oui, chaque peptide est conçu en fonction de la cible thérapeutique. Le PEP-010 dans les cancers de la femme que nous visons est dirigé vers l’interaction entre les protéines Caspase-9 et PP2A, il bloque l’interaction entre ces deux protéines impliquées dans l’apoptose et il n’a pas d’autres fonctions. Il s’agit d’une thérapie ciblée.

Quand pourrez-vous communiquer les premiers résultats de cette étude de Phase 1 ? En 2022 ?

L’étude clinique, nommée CleverPeptide (NCT 04733027), est un essai de phase I, en ouvert, non contrôlé, multicentrique, en escalade de dose (Phase Ia) suivie d’une phase d’expansion (Phase Ib). La première partie devrait durer un an avec des résultats prévus en 2022, la seconde devrait prendre encore un an. Si tout se passe bien, nous devrions terminer cette Phase 1a/b en 2023.

Au total, il est estimé que 56 patients adultes seront progressivement recrutés, avec des doses croissantes de PEP-010 en monothérapie, puis en combinaison avec le paclitaxel, dans le but d’établir la Dose Maximale Tolérée (Maximum Tolerated Dose – MTD). Deux expansions de cohortes suivront, à cette MTD, pour confirmer les données de tolérance et évaluer une efficacité préliminaire.

Vous avez pris du retard durant la période du COVID ?

Pas vraiment pour la partie hospitalière du projet, mais inévitablement pour la production de notre produit au grade clinique car la demande pour la production de peptides est mondiale, nous produisons en grande partie en France. En ce qui concerne la formulation, elle se fait en Espagne.

L’Institut Curie semble optimiste ?

N’oublions pas qu’il s’agit d’un produit First-in-class, le premier à cibler l’interaction entre ces protéines, et First-in-Human puisqu’administré pour la première fois à des patients dans un essai. Depuis 2014, PEP-Therapy a fait tout le développement de peptides pénétrants de la phase laboratoire jusqu’à l’essai clinique. Nous sommes satisfaits d’avoir démarré cet essai et d’avoir recruté les premiers patients.  Nous sommes donc relativement optimistes.

 

Propos recueillis par Thérèse Bouveret