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Munich, le 17 mai 2022 – L’Office européen des brevets (OEB) met l’innovation et la recherche française à l’honneur en dévoilant ce mardi la liste des 13 finalistes du Prix de l’inventeur européen 2022. Trois français sont finalistes de cette nouvelle édition : Elodie Belnoue, immunologiste, Claude Grison, chimiste, et Frédérick Pasternak, ingénieur aéronautique, respectivement nommés dans les catégories « PME », « Recherche » et « Industrie ».
Le Prix de l’inventeur européen est l’une des récompenses européennes les plus prestigieuses dans le domaine de l’innovation. Rendez-vous incontournable de l’OEB, il met en lumière des inventrices et inventeurs dont les découvertes et l’ingéniosité font non seulement progresser la science et la technologie, mais améliorent aussi notre qualité de vie.
La 16ème édition du Prix se tiendra lors d’une cérémonie virtuelle le 21 juin prochain. A compter de cette année, l’OEB décernera également un Prix « Œuvre d’une vie » pour récompenser la carrière et les accomplissements d’un inventeur ou inventrice dont l’identité sera révélée au cours de l’évènement.
Les finalistes et les lauréats sont sélectionnés par un jury international indépendant composé d’anciens finalistes, dont le Français Jean-Luc Issler, expert et conseiller principal à la direction Radiofréquences (RF) du Centre national d’études spatiales (CNES) et jadis lauréat avec son équipe du Prix de l’inventeur européen 2017 dans la catégorie « Recherche » pour ses travaux sur le programme Galileo.
Les trois finalistes français du Prix de l’inventeur européen 2022 sont :
Claude Grison (Catégorie : Recherche) : Décontamination des sols pollués grâce à l’utilisation de plantes mangeuses de métaux
A la croisée de l’écologie et de la chimie verte, la chimiste Claude Grison, directrice de recherche au CNRS, est nommée finaliste pour avoir créé de nouveaux types de catalyseurs à partir de plantes mangeuses de métaux. Après des années de recherches, elle a découvert la capacité de certaines plantes à absorber les métaux lourds contenus dans les sols. Partant de ce constat, Claude Grison a inventé une méthode permettant d’extraire les métaux stockés dans les feuilles et des racines de ces plantes : celles-ci sont traitées à haute température pour retirer toute la matière organique et ne laisser que les sels de métaux, ensuite transformés en catalyseurs pour des réactions chimiques. Ces « écocatalyseurs » constituent une technologie clé pour un avenir plus durable, en permettant à la fois de dépolluer les sols et d’apporter une solution à l’épuisement des ressources en métaux.
Frédérick Pasternak (Industrie) : un instrument satellitaire pour améliorer les prévisions météorologiques et sur le changement climatique
Pionnier des technologies d’observation terrestre, l’ingénieur aéronautique Frédérick Pasternak, aujourd’hui autorité technique instrumentation optique chez Airbus Defence and Space, a mis au point un appareil de pointe permettant d’augmenter la précision des systèmes européens d’information et d’alerte précoce. Une invention qui permet ainsi aux autorités de prévenir les populations des phénomènes météorologiques extrêmes comme les inondations ou les canicules. Cet outil pourrait sauver des vies et éviter des centaines de millions d’euros de dégâts chaque année. L’invention, associant la résolution spectrale à l’un des capteurs d’observateurs les plus élaboré, sera mise en orbite à bord d’un satellite en 2024.
Madiha Derouazi, Elodie Belnoue et leur équipe (PME) : une plateforme pour fabriquer des vaccins thérapeutiques contre le cancer
Avec leur équipe, Elodie Belnoue (française) et Madiha Derouazi (suisse) ont mis au point une nouvelle plateforme médicale, appelée KISIMA, pour fabriquer des vaccins thérapeutiques visant à traiter différents types de cancer, ce qui semblait a priori impossible. Ces vaccins thérapeutiques stimulent le système immunitaire, pour que celui-ci émette une réponse forte à la maladie. Ils devraient venir compléter les traitements du cancer existants, tels que la chirurgie, la chimiothérapie, la radiothérapie sans les remplacer complètement. L’équipe travaille actuellement au développement de vaccins thérapeutiques contre le cancer colorectal métastasique.
À travers le travail de ses inventeurs, la France distinguée dans plusieurs catégories pour son excellence
La France marque cette édition avec 3 finalistes parmi les 13 inventions sélectionnées, et cela dans 3 catégories différentes : un signal fort pour le rayonnement de l’Hexagone et sa capacité innovatrice. L’excellence de la recherche française est une fois encore mise à l’honneur avec la chimiste Claude Grison, dont le brevet obtenu en 2019 est co-détenu par le CNRS et l’Université de Montpellier. La technologie de pointe française se démarque aussi cette année avec l’instrument météorologique par satellite de Frédérick Pasternak nommé dans la catégorie « Industrie ».
Année après année, la France continue de tirer son épingle du jeu dans le secteur de la recherche sur le cancer et plus généralement de la santé – qui reste d’ailleurs à la deuxième place dans le baromètre de l’innovation 2021 de l’OEB en France. La nomination de l’immunologiste Elodie Belnoue, dans la catégorie PME, pour la toute première plateforme permettant de fabriquer des vaccins thérapeutiques contre le cancer, l’illustre à nouveau. En 2019, la France s’était déjà distinguée pour sa recherche de pointe avec l’immunologiste Jérôme Galon qui avait remporté le Prix dans la catégorie « Recherche » pour avoir mis au point l’Immunoscore®, un test permettant d’éviter les récidives de nombreux cancers. En 2019 également, la chercheuse Patrizia Paterlini-Bréchot était nommée finaliste pour avois mis au point des tests non invasifs de dépistage précoce de certains cancers à partir d’un échantillon de sang à travers sa société RareCells qui a d’ailleurs levé 13 millions de dollars en 2022.
L’année dernière, les physiciens Mathias Fink et Mickael Tanter étaient mis à l’honneur pour leur système d’imagerie par ultrasons, révolutionnant le diagnostic de nombreux cancers.
Les finalistes du Prix de l’inventeur 2022, mobilisés pour répondre aux défis de notre époque
Cette année, les finalistes sont originaires de 12 pays différents : Allemagne, Belgique, Canada, Chine, Espagne, Estonie, États-Unis, France, Indonésie, Israël, Portugal et Suisse. Ils ont été sélectionnés parmi des centaines d’inventeurs proposés par le grand public, par les offices nationaux des brevets à travers l’Europe et par des collaborateurs de l’OEB. Ces finalistes se répartissent dans quatre catégories différentes : Industrie, Recherche, Pays non membres de l’OEB et Petites et moyennes entreprises (PME).
Les inventions retenues cette année mettent en lumière les grandes avancées dans la recherche sur le cancer, les énergies renouvelables, l’innovation climatique, l’industrie verte, les technologies médicales et l’industrie manufacturière.
« Les finalistes représentent divers secteurs de l’industrie et domaines technologiques, témoignant de la profondeur de l’ingéniosité humaine pour apporter des solutions à des défis qui nous concernent tous », souligne le Président de l’OEB, António Campinos. « Le système européen des brevets offre un cadre qui encourage les inventeurs à développer leurs idées, grâce auxquelles nous pouvons rester en bonne santé, préserver notre planète et assurer la prospérité de notre société. »
En amont de la cérémonie du 21 juin, les internautes pourront désigner leur inventeur préféré en votant sur le site de l’OEB. Celui-ci se verra remettre le Prix du public.
Pour découvrir dès maintenant les 13 finalistes et suivre la cérémonie le 21 juin à partir de midi CEST, cliquez ici
Note aux rédactions
À propos du Prix de l’inventeur européen
Le Prix de l’inventeur européen est l’une des compétitions européennes les plus prestigieuses de sa catégorie. Lancé par l’OEB en 2006, ce Prix annuel récompense, individuellement ou en équipe, les inventeurs dont les innovations ont apporté des réponses aux grands défis de notre temps. Les finalistes et les lauréats sont sélectionnés par un jury indépendant composé d’anciens finalistes. Ensemble, ils examinent les propositions d’inventions à l’aune de leur contribution au progrès technologique, au développement social et durable et à la croissance économique. Un Prix sera décerné par l’OEB dans quatre catégories (Industrie, Recherche, Petites et moyennes entreprises, Pays non membres de l’OEB), et l’OEB annoncera également un Prix « Œuvre d’une vie » lors de la cérémonie virtuelle du 21 juin. Par ailleurs, le grand public peut choisir le gagnant du Prix du public parmi les 13 finalistes en votant en ligne sur le site l’OEB pendant la période précédant la cérémonie. Le vote est ouvert jusqu’au 21 Juin 2022. En savoir plus sur les critères d’admissibilité et de sélection du Prix de l’inventeur européen.
Cette année, pour la première fois, l’OEB récompensera également de jeunes esprits brillants avec le Prix des jeunes inventeurs. Ce nouveau Prix prévoit une récompense financière pour les trois finalistes, afin de les encourager à trouver des solutions créatives aux défis urgents du développement durable.
À propos de l’Office européen des brevets
Avec près de 6 400 agents, l’Office européen des brevets (OEB) est l’une des plus grandes institutions publiques européennes. Son siège est à Munich et il dispose de bureaux à Berlin, Bruxelles, La Haye et Vienne. L’OEB a été créé dans l’objectif de renforcer la coopération sur les brevets en Europe. Grâce à sa procédure centralisée de délivrance de brevets, les inventeurs peuvent obtenir une protection par brevet de haute qualité dans non moins de 44 pays, couvrant un marché de quelque 700 millions de personnes. L’OEB fait aussi autorité au niveau mondial en matière d’information brevets et de recherche de brevets.
