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Un pari sur l’avenir

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Tribune libre d’Ambroise Fayolle, vice-président de la Banque Européenne d’Investissement

Financer des entreprises appartenant au secteur des sciences de la vie c’est prendre un pari sur l’avenir. Un pari risqué, économiquement, mais qui vaut toujours la peine d’être tenté quand il s’agit in fine d’améliorer le bien être humain. L’Union européenne dont près de 10% du PIB provient du secteur de la santé en a fait l’une de ses priorités, et la Banque européenne d’investissement – la banque de l’UE – y travaille activement.

La BEI puise justement sa force dans l’Union : banque publique appartenant aux 28 pays membres, elle bénéficie d’une notation triple A qui lui permet de lever des capitaux sur les marchés à des conditions très avantageuses et de les prêter, ensuite, à des taux d’intérêt attractifs. A cela s’ajoutent deux atouts qui nous permettent d’aller très loin dans le financement des entreprises les plus innovantes du secteur. D’abord, aux côté des financiers et des juristes qui forment l’ossature d’une banque traditionnelle, la BEI s’enrichit d’un grand nombre d’ingénieurs capables d’apprécier la valeur future des projets et leur intérêt en termes de développement humain. Mais surtout, depuis 2015, la BEI est chargée de la mise en œuvre opérationnelle du plan d’Investissement pour l’Europe, également appelé « Plan Juncker ». Au total, près de 335 milliards d’euros ont ainsi été mobilisés dans toute l’Europe sous ce programme. Et grâce à la garantie en capital offerte par les « fonds Juncker », nous avons pu prendre plus de risques, en investissant sur des entreprises plus petites,  particulièrement innovantes.

En France, rien que depuis 2017, nous avons financé 8 sociétés spécialisées dans la santé. Qu’il s’agisse d’Olmix ou de Virbac, en santé animale, ou des groupes comme MedinCell, Enterome et Transgene à hauteur de 20 M€. Nous avons également accordé plus récemment une ligne de financement de 40 M€ à Nanobiotix, dont nous avons autorisé un premier tirage de 16 M. Nanobiotix est en phase 3 d’essais clinique dans le sarcome des tissus mous. L’AMM devrait être obtenue fin 2018 en France, ensuite aux Etats-Unis. Elle ambitionne, à terme, de traiter certains cancers par un recours plus efficace à la radiothérapie.

Nous disposons également d’un programme de financement « recherche sur les maladies infectieuses » dans le cadre d’Innovfin, qui promeut toute une série d’instruments financiers dédiés au financement particulier de l’innovation. Dans ce cadre, entre 7,5 millionset 75 M€ de financements peuvent – s’ils répondent aux critères d’éligibilité – être mis à disposition d’entreprises spécialisées dans la lutte contre les maladies infectieuses, ayant franchi avec succès l’étape préclinique et qui nécessitent une validation clinique pour poursuivre leur développement. A chaque fois, la BEI finance jusqu’à 50% des coûts éligibles et par ce biais envoie un signal fort aux autres investisseurs privés qui peuvent être plus facilement mobilisés. Le fait que nous prenions les premiers risques les conforte dans leur décision.

Cela permet de développer ainsi des écosystèmes favorables à la recherche européenne en matière de santé. Pour le bien de tous les européens.