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Édito
Vers le mix énergétique
« Il faut s’inscrire sur le moyen long terme » a répété Stéphane Le Foll, le ministre de l’agriculture et de la forêt, en clôture du colloque Biomasse que Ségolène Royal avait introduit la veille, annonçant le doublement en trois ans du fonds chaleur.
Les deux ministres se chauffent au bois comme 7 millions de français. « Un excellente nouvelle ! Mais ce développement de la chaleur dépend majoritairement du bois énergie et va accentuer le besoin de structuration du développement de la filière bois » a fait remarquer Jean-Louis Bal, le président du Syndicat des .Energies Renouvelables, organisateur avec France Biomasse Energie de ce colloque qui avait lieu le 1 et 2 juillet dernier à La Défense.
Le projet de transition énergétique est un des sujets majeurs que le gouvernement entend mener à bien. Ce colloque sur les bioénergies couvrait les filières stratégiques de valorisation de la biomasse : bois, biogaz issus de la méthanisation, biocarburants issus des bioraffineries de première et deuxième génération pour produire du bioéthanol ou du biodiesel.
Les acteurs économiques l’ont rappelé avec force, ils attendent des engagements fermes de la part du gouvernement pour un développement de vraie ampleur de la biométhanisation et le soutien aux champions industriels des filières de production de biocarburants. « Aidez-nous à exonérer les bionénergies de la contribution climat-énergie inscrite dans la loi de Finances et qui ne devrait concerner que les énergies fossiles » a demandé Jean-Louis Bal.
En 2030 , les énergies renouvelables devraient représenter 32 % de notre énergie : 42 % de l’électricité produite, 38 % de la chaleur consommée et 30 % des carburants.
L’agriculture et la forêt sont deux secteurs qui visent la photosynthèse comme élément de production. « Plutôt que d’aller chercher du gaz de schiste, avec le méthane dont on dispose, selon des travaux de l’Ademe, nous pourrions produire 40 % de ce que nous consommons en gaz » a affirmé Stéphane Le Foll qui prévoit des mesures fiscales, dans la loi de finances 2015 ,afin d’exonérer le financier bâti pour des projets de méthanisation. Les enjeux sont doubles : le biogaz peut être réinjecté dans les tuyaux et les sols peuvent être fertilisés avec l’azote du digestat.
Le Ministre entend renforcer l’Energie de Méthanisation Autonome Azote (EMAA), un plan lancé il y a un an et demi. « En France, nous avions 90 méthaniseurs agricoles contre 4500 en Allemagne. Nous en avons 130 aujourd’hui et l’Ademe a répertorié et s’apprête à financer 300 projets ».
Des moyens importants sont mis en jeu par la BPI, La Caisse des dépôts, le Fonds Chaleur, l’Ademe pour développer un mix énergétique compétitif.
Le Ministre vise également un objectif de 15 % de production de biocarburants 1G et 2G issus des déchets de l’industrie agricole, de cultures agricoles ou de cultures intermédiaires à vocation énergétique (CIVE). Dans un vibrant plaidoyer, Stéphane Le Foll s’est engagé à faire basculer 50 % des exploitations françaises à l’agro-écologie d’ici 2025. Couverture des sols et réduction des labours permettraient, en laissant agir les mécanismes naturels de microbiologie des sols, de diminuer le traitement et la mécanisation des sols, tout en augmentant la biodiversité et le stockage du carbone dans les sols. 2014, l’an 1 de l’agro-écologie!
Thérèse Bouveret