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Édito

Canicules et grippes saisonnières

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Si la canicule s’accompagne d’un niveau de pollution de l’air plus élevé que dire de la pollution sonore qui augmente aussi dans les villes. Les Lignes directrices de l’OMS relatives au bruit dans l’environnement, présentées à Bâle en octobre 2018, établissent clairement que le bruit est l’un des risques environnementaux majeurs pour la santé physique et mentale et le bien-être dans la Région européenne. Le bruit excessif est l’une des causes de maladies cardiovasculaires, par exemple.

C’est l’été, on se prend à rêver de campagne, à l’ombre des arbres, de mer ou de montagne. Las ! 39 départements sont en alerte sécheresse et les températures atteignent 40°C le 23 juillet pour le deuxième période de canicule en un mois. Au 22 juillet, 73 départements sont en restriction d’eau.

La période estivale est celle aussi où dans les unités industrielles des laboratoires pharmaceutiques se fabriquent les millions de vaccins contre la grippe qui seront en vente en pharmacie dès les premiers frimas.
« Le vaccin pour l’hiver 2019-2020 sera composé d’un virus de type A(H1N1) prélevé en 2018 à Brisbane (Australie), d’un de type A(H3N2) prélevé en 2017 dans le Kansas (États-Unis), d’un de type B prélevé en 2017 au Colorado (États-Unis) et d’un de type B prélevé en 2013 à Phuket (Thaïlande)“, indique l’AFP. Selon un article du Figaro Santé,  chaque année, la composition du vaccin est déterminée par l’OMS plusieurs mois avant le début de l’épidémie. En février pour l’hémisphère nord et en septembre pour l’hémisphère sud, l’OMS parie sur les virus qui circuleront l’hiver suivant, en analysant les données issues de ses centres nationaux de la grippe, répartis dans une centaine de pays et qui surveillent la circulation des virus. Déterminer cette composition avec plusieurs mois d’avance permet aux industriels de disposer de temps pour produire les vaccins.

C’est une production très contrainte. Suite à l’identification des virus par l’OMS, les labos pharmaceutiques ont 6 semaines pour que leur département de recherche identifie les antigènes des nucléoprotéines des virus, établissent la procédure de fabrication des vaccins, les fassent tester par l’ANSM, pour les produire. Les virus sont inoculés dans des œufs embryonnés de 11 jours – les poules doivent être contrôlées par les services vétérinaires. Quand l’incubation est terminée, il faut purifier le liquide, le filtrer pour récupérer le virus et l’inactiver. Une planification très rigoureuse. Il faut 600.000 œufs par jours pour produire ces vaccins en nombre suffisant. Comment pourrait-on s’en procurer 6 millions de plus sans entrer en concurrence avec la production alimentaire ?

Du reste, la production des vaccins répond à la commande publique. Le CA réalisé avec les ventes des vaccins par Sanofi en France, par exemple, n’est que de 2% contre 98% à l’international.

Si on a pu reprocher à certains vaccins contre la grippe de n’avoir que 40 % d’efficacité, c’est parce que l’un des virus, identifié par l’OMS, a muté entretemps. Les personnes qui sont contre les vaccins à titre personnel ne se rendent pas compte qu’une personne contaminée transmet le virus à 20 autres. Le Ministère de la santé a beaucoup informé cet hiver sur les mesures de prévention à adopter pour éviter la propagation du virus de la grippe.

Des maladies qu’on croyait éradiquées peuvent toujours resurgir.   “L’OMS indique que chaque année, 1 milliard de personnes sont touchées par la grippe dans le monde, dont 3 à 5 millions de cas graves, entraînant entre 290.000 et 650.000 décès respiratoires. En présentant début mars sa Stratégie mondiale de lutte contre la grippe 2019-2030, l’OMS indiquait que le but était triple : prévenir la grippe saisonnière, empêcher la maladie de se propager de l’animal à l’homme, et se préparer à une prochaine pandémie grippale”. Rappelons que la grippe espagnole a causé près de 25 millions de morts en Europe en 1918.