Lancer une licence Pro Biotechnologies en alternance à l’Université de Bretagne Occidentale (UBO), tel était l’objectif de ce BiotechDay organisé le 24 mars à l’IUT de Brest par son chef du département Génie Biologique de l’IUT Brest-Quimper, Gaëtan le Floch.
La journée était introduite par le président de l’Université, Pascal Olivard, par Yvan Leray, le directeur de l’IUT Brest-Morlaix, et par Nathalie Letaconnoux, directrice de CBB CapBiotek qui a présenté un panorama des biotechnologies en Bretagne, la troisième région française dans ce domaine et la première dans le celui des biotechnologies marines. Dans le Finistère, on trouve un grand nombre d’entreprises dans le domaine des biotechs bleues, Algues et mer à Ouessant, Polaris et Yslab à Quimper, Hemarina à Morlaix. L’association Biosciences en Bretagne, présidée par Guy Mordret d’Anaximandre regroupe plus d’une centaine d’entreprises, réalisant un CA global de 200 M€, un chiffre d’affaire qui devrait décupler d’ici dix ans. Des emplois en perspective .
La journée a permis de mettre en présence des entrepreneurs, des enseignants et des étudiants, pour mieux cerner les attentes des uns et des autres en matière de formation. Une table-ronde regroupait quatre types d’employeurs potentiels pour les jeunes issus des 3 IUT Génie Biologique de Brest, Quimper et Saint-Brieuc. « Dans notre groupe, au CEA Cadarache où il y a d’éminents scientifiques avec de longues années d’études, nous avons aussi besoin d’étudiants Bac+2 ou Bac+3, pour des postes de techniciens de laboratoires. La formation en alternance est un très bon moyen d’évaluer de potentiel(le)s futur(e)s embauché(e)s, dans un contexte très concret. Ces formations sont très adaptées aux métiers de la recherche » a expliqué devant un parterre d’étudiants Jean-François Sassi, manager du Groupe Biomasse 3G (microalgues) à la Cité des Energies. Le Dr Stéphane Poigny, responsable de la R&D au prospection ingrédients chez Pierre Fabre Dermo-Cosmétique à Toulouse qui travaille avec 5 ou 6 fournisseurs d’ingrédients marins en Bretagne a confirmé qu’il faisait appel chaque année à des jeunes en alternance pour la formulation et/ou l’analytique. Le côté glamour de la cosmétique séduit des jeunes toujours plus nombreux, selon lui il faut veiller à ce qu’ils soient bien formés aux aspects réglementaires et à la toxicologie, pour être à même de décrocher un emploi. « Nous avons besoin sur place d’étudiants formés au marketing et au management » estime pour sa part Marc Hémon qui a créé Yslab en 2004, une entreprise qui produits des actifs naturels marins innovants pour le bien-être santé et réalise 90 % de son CA à l’export.
« Les formations professionnelles en IUT donnent quelques excellents étudiants que nous suivons ensuite en master, a confirmé Fabienne Guérard, directrice adjointe de la plateforme LEMAR (Laboratoire des sciences de l’Environnement MARin), une unité mixte de recherche sous la tutelle de l’UBO, du CNRS, de l’IRD et de l’IFREMER. Chargée de Mission en Biotechnologies à l’UBO, le Pr Fabienne Guérard est rattachée à l’ESIAB (École Supérieure d’ingénieurs en Agroalimentaire de Bretagne Atlantique) et intervient dans deux Masters : elle enseigne le génie enzymatique dans le master « Innovation en Industries alimentaires » de Quimper et Parallèlement, elle est responsable d’un Master 2 Pro « Valorisations biotechnologiques des ressources marines » (VALBIOREM), à l’IUEM (Institut Universitaire Européen de la Mer) de Plouzané. Selon le Pr Georges Barbier, directeur de l’ESIAB, cette licence Pro Biotechnologies offrirait aux étudiants une meilleure adéquation au marché de l’emploi. Les étudiants ont su mettre en scène la variété de leurs centres d’intérêt par des pitchs en 180 secondes. Ipérite et microalgues ont eu les faveurs du jury.