IndustrieEducation-Formation
Interview
L’ingénieur biotech apprécié pour ses compétences transverses
Interview de Vanessa Proux, directrice générale de Sup’Biotech et présidente de la Commission « Emploi & Formation » du pôle de compétitivité Medicen Paris Région
Sup’Biotech lance le premier Observatoire des métiers de l’ingénieur dans les biotechs pour analyser les attentes des entreprises. Un besoin ressenti ?
Les métiers d’ingénieurs dans les biotechs sont en plein développement dans tous ses domaines d’application : biotech, santé et pharma, cosmétique, agroalimentaire et environnement. Nous avons de plus en plus de jeunes qui s’intéressent à notre formation d’ingénieur en biotechnologie en 5 ans (Licence-Master-Doctorat). Nous réfléchissons à augmenter nos promotions en première année de 140 à 170 étudiants au cours des deux prochaines années. Mais avant d’aller plus loin, nous avions besoin d’un outil pour cartographier les besoins et attentes des entreprises pour mieux adapter nos formations aux évolutions. L’Institut Supérieur des Biotechnologies de Paris (Sup’Biotech) a donc mandaté l’institut IPSOS pour analyser les attentes de 300 dirigeants d’entreprise (start-up, PME, ETI, grands groupes industriels) sur les compétences et les métiers des jeunes ingénieurs diplômés dans les biotechnologies (1).
Avez-vous été surpris par les résultats?
Nous n’avons pas été surpris par la bonne santé du secteur, ni par les performances des jeunes diplômés ingénieurs sur le terrain. Les chefs d’entreprise apprécient leurs compétences transverses telles que l’esprit d’initiative et la facilité d’adaptation (80%), la capacité à s’intégrer dans une équipe (73%) et d’entretenir sa culture générale, ses compétences techniques et scientifiques au cours de la vie professionnelle (53%). Plus de la moitié d’entre eux (61%) pense que l’avenir passera par la croissance de leur entreprise, tandis que plus des deux tiers (67%) sont optimistes sur leur capacité à embaucher, les plus enthousiastes étant les PME (71%) et les biotechnologies (75%). Les entreprises agroalimentaires ne sont pas en reste (84%).
Que prédit l’Observatoire concernant les perspectives de recrutement ?
Les perspectives de recrutement sont particulièrement favorables, notamment pour les profils d’ingénieurs (89%), de techniciens supérieurs (80%), de chercheurs et responsables de recherche (75%) et d’assistants ingénieurs (66%). Pour plus d’un dirigeant sur deux, le domaine qui recrutera le plus d’ingénieurs à l’avenir est la R&D (53%) pour la recherche industrielle, suivi de la production et bioproduction (36%), des affaires réglementaires (30%) et de la qualité (26%). A l’avenir, les évolutions technologiques les plus créatrices d’emplois seront la médecine personnalisée (50%), les dispositifs médicaux (MedTech) (34%), la bioproduction (34%), les produits biosourcés (31%, et 42% en particulier dans la cosmétique), la biologie de synthèse (22%), et l’Intelligence Artificielle (AI) (1%) qui est une discipline transverse à tous les secteurs.
Quels autres enseignements sont pertinents pour Sup’Biotech?
L’Observatoire est un outil de pilotage qui sera renouvelé tous les deux ans. Ces premiers résultats nous confortent déjà dans nos choix actuels. Confirmée dans sa mission, Sup’Biotech devrait recevoir le renouvellement de son accréditation d’école ingénieur en janvier prochain. Et puis, très impliqué dans la santé par son ancrage en Ile-de-France, l’Institut va continuer de s’ouvrir à d’autres secteurs. Il y a deux ans, nous avons adhéré au Club AgroAlia de la CCI Paris Ile-de-France, regroupant en particulier la foodtech. Nous sommes aussi membre du Cluster Eaux-Milieux-Sols dans l’environnement.
Un autre point nous semble important : l’Observatoire a confirmé la nécessité d’ouvrir nos élèves à la polyvalence et à toutes les typologies d’entreprises, en particulier les start-up et PME innovantes de la filière.
(1)Etude Sup’Biotech / IPSOS menée du 12 juin au 10 juillet auprès de 301 chefs d’entreprise (dont 60% de plus de 200 salariés)